Suite à l’annonce du succès des négociation de paix qui se déroulent à la Havane entre les autorités de Bogota et les FARC EP le 22 juin dernier, les FARC-EP ont annoncer qu’elles souhaitent signer le pacte de paix à Cuba
Le groupe rebelle contredit l’annonce du chef d’Etat colombien qui a dit que le cessez serait signé en Colombie.
Ivan Marquez a ainsi dit que Les Forces armées révolutionnaires de Colombie – Armée du peuple (FARC-EP) ont annoncé vendredi qu’ils veulent que la signature de l’accord final se passe à Cuba, qu’il appelle la capitale mondiale de la paix.
Le négociateur en chef des FARC-EP a souligné « L’espoir des FARC-EP que la paix soit signée à La Havane, qui est un lieu de justice »
Le délégué des FARC-EP a déclaré que Cuba et la Norvège ont ouvert en grand leurs portes pour être garants du processus de paix, tandis que le Venezuela et le Chili ont apporté leur soutien en tant que nations témoins.
Marquez a déclaré le chef des insurgés Juvenal Ricardo Palmera alias « Simon Trinidad », emprisonnés aux États-Unis, serait chargé de coordonner le processus d’abandon des armes et qu’il a espoir dans la demande faite au secrétaire d’État, John Kerry. Il a également dit que cette réalisation conduira le gouvernement colombien et le groupe insurgé à un accord définitif si la feuille de route qui a été établi est remplie.
Le conflit en chiffres: 220 000 morts, plus de 25.000 disparus et près de 30.000 enlevés dans le conflit en Colombie, selon une publication en 2013 du Centre national de la mémoire historique (CNMH).
www.initiative-communiste.fr publie ci-après la transcription du discours du président cubain, Raul Castro prononcé à l’occasion de la conclusion de ces accords à la Havane, ainsi que le communiqué annonçant la signature des accords de paix, au termes d’un processus de 5 ans, se déroulant à la Havane, sous l’égide de Cuba et de la Norvège, mais également du Venezuela et du Chili.
La paix sera la victoire de toute la Colombie, mais aussi de toute Notre Amérique
Discours du général d’armée Raul Castro, président du Conseil d’État et du Conseil des ministres de la République de Cuba, à la cérémonie de signature des Accords sur le cessez-le-feu et la cessation des hostilités bilatérale et définitive, l’abandon des armes et les garanties de sécurité, entre le gouvernement de Colombie et les FARC-EP, à La Havane, le 23 juin 2016, « Année 58 de la Révolution ».
Votre Excellence Monsieur Juan Manuel Santos Calderon, Président de la République de Colombie ;
Commandant Timoleon Jiménez, Chef de l’État-major central des FARC-EP ;
Votre Excellence Monsieur Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies ;
Cher Borge Brede, ministre des Affaires étrangères du Royaume de Norvège, pays garant à la Table des conversations ;
Chère Michelle Bachelet, Présidente de la République du Chili, pays accompagnateur du processus de paix;
Cher Nicolas Maduro, Président de la République bolivarienne du Venezuela, pays accompagnateur du processus de paix;
Cher Danilo Medina, Président de la République dominicaine, pays exerçant la présidence tournante de la CELAC ;
Cher Salvador Sanchez, président de la République du Salvador ;
Cher Enrique Peña Nieto, Président des États-Unis mexicains ;
Illustres participants et invités à cette cérémonie :
La Table des conversations entre le gouvernement de Colombie et les Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée du peuple a commencé ses travaux le 19 novembre 2012.
Nombreux étaient ceux qui prévoyaient un échec, comme cela avait déjà été le cas en Colombie pour d’autres processus. Cependant, les accords historiques qui ont été annoncés aujourd’hui par la Table des discussions nous rapprochent, comme jamais auparavant, de la fin du conflit armé enduré pendant plus de cinq décennies par le peuple frère de Colombie.
La décision des parties de signer aujourd’hui des engagements en vue d’un cessez-le-feu et d’une cessation des hostilités bilatérale et définitive, de l’abandon des armes et de garanties de sécurité, représente un pas décisif. Le processus de paix n’a pas de retour en arrière (Applaudissements).
La paix sera la victoire de toute la Colombie. Mais elle le sera aussi de toute Notre Amérique. La Communauté des États d’Amérique latine et de la Caraïbe (CELAC) compte, dans sa jeune histoire, le jalon de la proclamation de cette région comme Zone de Paix. La fin du conflit armé en Colombie sera une nouvelle preuve du ferme engagement de nos pays contre le recours à la force et la menace du recours à la force, et en faveur du règlement pacifique des différends.
La réalisation de la paix en Colombie constituera aussi une source d’espoirs pour des millions de personnes sur la planète, dont le principal souci reste de survivre dans un monde convulsé par la violence et les guerres.
La paix n’est pas une utopie. C’est un droit légitime de chaque être humain et de tous les peuples. C’est une condition essentielle pour la jouissance de tous les droits humains, et en particulier du droit suprême à la vie.
Chers participants et invités :
L’engagement du peuple et du gouvernement cubains en faveur de la paix en Colombie a été et sera permanent, en tant que fidèles héritiers de la conception de notre Héros national José Marti, selon laquelle « la Patrie, c’est l’Humanité ». Cuba, en sa qualité de garant et siège de ces conversations, continuera d’accorder toutes les facilités nécessaires et de contribuer en tout ce qui sera possible à la fin du conflit, avec modestie, discrétion, et dans le plus profond respect des positions des deux parties.
J’aimerais conclure en félicitant le gouvernement de Colombie et les FARC-EP. Les deux parties ont travaillé sans relâche, avec sérieux et engagement pour obtenir les avancées cruciales annoncées aujourd’hui.
Plusieurs questions importantes et difficiles restent encore en suspens à la Table des conversations, mais nous sommes optimistes. Nous sommes plus convaincus que jamais que l’avenir de la Colombie sera la paix.
Merci beaucoup. (Applaudissements)
Communiqué commun No 75, Accord pour le cessez-le-feu et la cessation des hostilités bilatérale et définitive
La Havane, Cuba, le 22 juin 2016
Nous, les délégations du Gouvernement national et des FARC-EP tenons à informer l’opinion publique que nous sommes parvenus avec succès à un Accord sur le cessez-le-feu et la cessation des hostilités bilatérale et définitive, l’abandon des armes, les garanties de sécurité et la lutte contre les organisations criminelles responsables d’homicides et de massacres, ou qui s’attaquent aux défenseurs des droits de l’Homme, aux mouvements sociaux ou politiques, y compris les organisations criminelles ayant été identifiées comme les héritières du paramilitarisme et leurs réseaux de soutien, et la persécution de conduites criminelles qui menacent la mise en œuvre des accords et la construction de la paix.
L’événement sera présidé par Juan Manuel Santos, président de la Colombie, et Timoleon Jiménez, commandant des FARC-EP, et, au nom des pays garants : au nom de Cuba, par le président Raul Castro, et de la Norvège par le ministre des Affaires étrangères Borge Brende. Seront également présents les présidents des pays accompagnateurs, Michelle Bachelet, du Chili, et Nicolas Maduro, du Venezuela.
La cérémonie se déroulera en présence, en sa qualité d’invité spécial, du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, qui sera accompagné du président du Conseil de sécurité et du président de l’Assemblée générale.
Seront également présents le président de la République dominicaine, en tant que président de la CELAC, le président du Salvador, et les envoyés spéciaux pour le processus de paix des États-Unis et de l’Union européenne.
Les accords seront rendus publics demain, au milieu de la matinée, au salon de protocole d’El Laguito.