le 23 juin échouant sous la pression populaire à interdire la manifestation pour le retrait de la Loi Travail à Paris puis le 28 juin, le gouvernement inaugurait de nouvelles mesures de répression massive contres les manifestants, bafouant le droit constitutionnel à la liberté d’expression et la liberté de manifestation.
Jean Pierre Combe revient sur les ordres fascisants donnés par le gouvernement aux forces de l’ordre.
Autoriser de cette manière les manifestations après les avoir interdites, cela est lourd de sens !
Après avoir interdit des manifestations parfaitement légitimes, et tout-à-fait calmes, contre lesquelles intervenaient des commandos de casseurs parfaitement illégaux et extrêmement violents, le gouvernement Hollande-Valls-Cazeneuve a autorisé des manifestations sur parcours fermé, bouclé par un double ou triple cordon de policiers, lesquels fouillent au corps les manifestants lorsqu’ils se rassemblent.
Comment comprendre cela ?
Il faut observer que le gouvernement Hollande-Valls-Cazeneuve a exploité les actes de violence commis et les dégâts causés par les commandos violents pendant que se déroulaient les manifestations interdites pour calomnier les manifestations : la seule hypothèse vraisemblable est qu’il espérait provoquer un refus populaire massif de manifester.
Mais deux raisons ont fait échouer cette manœuvre :
- La première, c’est la légitimité de la revendication du retrait de la loi « El Khomri » et la profondeur qu’elle a atteint dans notre peuple : cette profondeur est telle que les acteurs de la revendication se sont lancés dans le mouvement avec pour seules armes leur légitimité, leur détermination, leur unité, et la capacité de durer qui en résulte.
- La deuxième raison est une conséquence de la première : les commandos de casseurs se sont avérés incapables d’entraîner dans leurs désordres un nombre suffisant de manifestants de bonne foi, et ils n’ont pu commettre leurs dégâts que seuls.
C’est devant cet échec, et en constatant ces raisons, que Messieurs Hollande, Valls et Cazeneuve ont changé leur fusil d’épaule, et autorisé les manifestations sous condition d’être super-encadrées et super-contrôlées par la police, comme nous venons d’en être témoins et victimes.
Mais la signification de ce retournement gouvernemental est grave : les ordres reçus par les forces de l’ordre pour l’exécuter sont contraires à la mission que la constitution leur assigne ; ces ordres sont notamment, mais pas seulement, contraires à la Déclaration des Droits de l’Homme inscrite dans notre Constitution.
Conformément à cette Déclaration, la mission des forces de l’ordre consiste à assurer l’ordre public, qui comporte le droit de manifester librement les légitimes revendications ( telles celle de retirer la loi El Khomri ).
Pour assurer le droit de manifester librement, la police doit réprimer les tentatives de faire obstacle aux manifestations légitimes ; elle doit réprimer tout particulièrement les tentatives de dévoyer ces manifestations vers la violence, vers la dévastation des biens publics et vers les attentats contre les personnes..
Il faut être clairs : la mission constitutionnelle de la police et des autres forces de l’ordre est de poursuivre, d’arrêter et de présenter aux tribunaux les membres des commandos de casseurs, leurs chefs et leurs commanditaires.
Au lieu de cela, le déroulement des manifestations policièrement encadrées et contrôlées montre que le gouvernement Hollande-Valls-Cazeneuve prétend assurer le droit de manifester en tournant les forces de l’ordre contre les manifestations et contre les manifestants : ce gouvernement semble protéger les commandos de casseurs ; sans doute pense-t-il que ces commandos contribuent au maintien de l’ordre !!!
Deux problèmes en résultent :
- Le premier est une question posée à tous les membres de notre peuple : qui commande et qui commandite les commandos de casseurs ?
- Le deuxième problème se pose à l’administration judiciaire, qui est en principe indépendante du pouvoir exécutif, à la police dont elle est responsable, et à tout ce qui est en France les forces de l’ordre : vous êtes pris entre d’une part votre mission constitutionnelle de dénoncer, d’identifier, de poursuivre, d’arrêter les commandos de casseurs, leurs chefs et leurs commanditaires, de les traduire en justice afin qu’ils soient condamnés pour les crimes qu’ils ont commis, car ce sont des criminels, et d’autre part les ordre que vous recevez des gouvernements, qui sont trop souvent contraires à cette mission.
Vous avez le devoir de choisir entre ces deux orientations qui s’imposent à vous : pour obtenir, le respect de notre peuple, le choix est simple : vous devez faire passer en toutes circonstances votre mission constitutionnelle avant les ordres contraires à cette mission que vous pouvez recevoir ; pour votre honneur, vous n’avez pas d’autre choix !
Jean Pierre Combes