Le 9 juillet, à Varsovie, s’est achevé le sommet de l’OTAN où 28 Etats viennent de proclamer leur union contre la Russie. Cette conclusion, et son ton belliqueux, sont lourds de menaces extrêmes pour la paix mondiale, alors que l’Allemagne poursuit une politique active de réarmement et que les stratégies de déstabilisation se multiplient sur tous les continents (Asie, Amérique latine, Afrique…). Que cette menace soit exprimée sur le sol polonais renvoie au triste héritage qui fut celui de la Pologne d’entre-deux-guerres et qui correspond bien à la politique cléricale-fascisante de son actuel gouvernement.
Des dirigeants du parti communiste polonais viennent d’y être condamnés à d’humiliants travaux dits d’intérêt général par ce gouvernement férocement anticommuniste et antirusse, unissant les caractères fondamentaux de l’OTAN et de l’Union européenne. On ne peut s’empêcher de voir dans les gouvernants polonais d’aujourd’hui les tristes continuateurs de ceux qui en 1938, après l’abandon de Munich, participèrent au dépeçage de la Tchécoslovaquie et qui en 1939, refusèrent dans les négociations de Moscou le passage de l’Armée rouge dans un corridor ce qui lui aurait permis de faire face à l’armée allemande. Au procès de Nuremberg, les généraux allemands Jold et Keitel (qui furent pendus) reconnurent que sans cela, Hitler aurait été mis en échec dès 1939.
A Varsovie donc, où se réunissaient les tenants de l’impérialisme occidental, Obama et Merkel en tête, il n’y eut pas un mot sur les communistes jetés en prison. Qu’il en soit ainsi ne surprendra personne, mais que Hollande y ait ajouté son propre silence assourdissant a une autre signification. Qui ne dit mot consent… et approuve. Par son silence, Hollande reste fidèle au soutien sans faille apporté à l’entreprise de déstabilisation de l’Europe de l’Est dont le coup d’envoi fut le coup d’Etat fasciste de la place Maïdan à Kiev avec le concours de la CIA. Pleinement soumis aux politiques de l’OTAN et de l’Union européenne, Fabius, mandataire du gouvernement français, se rendait en février 2014 soutenir les « rebelles » fascistes à Kiev, tandis que Hollande ouvrait un mois plus tard les portes de l’Elysée au fasciste Viktor Klitschko. Silencieux, Hollande l’était alors et l’est resté, sur le sort des communistes ukrainiens interdits, pourchassés, martyrisés.
Anticommunisme forcené, fascisation galopante et marche à la guerre impérialiste contre la Russie sont trois aspects de la politique conjointement menée sur le sol de l’Europe par l’OTAN et par l’UE. Quand il cautionne la persécution des communistes d’Europe de l’Est, quand il soumet totalement la France à l’OTAN, Hollande trahit la France, celle de la Révolution française, de la Commune, des lois laïques, du Front Populaire, du Conseil National de la Résistance et de son programme « Les Jours Heureux » mis en œuvre dès 1944 sous l’autorité du général de Gaulle par un gouvernement où les ministres communistes jouèrent un rôle déterminant.
Les adeptes de l’anticommunisme ne manquent pas sur notre sol et parmi nos gouvernants, qui, de Sarkozy à Hollande, travaillent à détruire méthodiquement tous les principes et toutes les avancées conquises de 1789 à 1946, mais nous n’en sommes pas encore à revivre la période d’avril 1940 où le décret-loi du socialiste Albert Sérol prévoyait la peine de mort pour activité communiste. Les violences inouïes exercées ces derniers mois par le gouvernement contre les travailleurs en lutte s’éclairent pourtant à la lumière de la fascisation rampante de l’UE et de l’intégration accrue de la France dans l’OTAN décidée par Hollande dans une loi votée par procédure spéciale au printemps dernier. Comme le disait la déclaration du vice-amiral Michel Debray et de Pierre Pranchère : « ce projet de loi Hollande, honteux et antinational, nouvelle soumission aux Etats-Unis, mérite la poubelle de l’histoire. » Cette loi fera dépenser des sommes folles pour entretenir les troupes étrangères de l’OTAN sur notre sol et soutenir les aventures guerrières, et cet argent sera pris sur le dos du monde du travail au moyen de la fameuse loi « Travail » pourtant si courageusement combattue avec le soutien d’une majorité de Français. De l’OTAN à la loi « Travail », Hollande devient décidément le superchampion du 49-3, prouvant son incapacité à gouverner autrement.
Cela nous engage à poursuivre avec toujours plus de force la lutte pour les sorties de l’UE et de l’OTAN.
- Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF
- Léon Landini, président du PRCF
- Antoine Manessis, secrétaire de la commission internationale du PRCF