Le cinquantenaire de la mort de Jean Lurçat est marqué par de nombreuses expositions qui honorent cet artiste de réputation mondiale, grand maître tapissier, auteur d’une œuvre foisonnante, communiste et militant de la Paix
Il fait partie de cette génération qui a vécu le cauchemar de la guerre 1914-18. Expérience qui le marquera à jamais, jusqu’aux tapisseries du « Chant du Monde » où il dénoncera la guerre et le péril atomique. Avec « L’Homme en gloire dans la paix » il montre que dans ces contradictions le combat pour la paix est le seul espoir de sauver l’humanité
« Une œuvre d’art c’est un monceau de cicatrices » J. Lurçat
Après une période dada, puis surréaliste, ses œuvres sont plus figuratives. Il rejoint l’Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires (AEAR) aux côtés de Paul-Vaillant Couturier, Moussinac, Aragon, Eluard, Léger, J. Heartfield et d’autres, mène la lutte antifasciste parallèlement à la création artistique. En 1936, il sert activement la propagande du Front Populaire auprès du PCF.
En 1940 il rejoint le département du Lot (Souillac, Lanzac, Saint Laurent les Tours) pour échapper aux nazis. Résistant FTPF, il contribue au rassemblement des intellectuels et de la classe ouvrière. Avec ses camarades il installe une imprimerie et une radio clandestines et appelle depuis St Laurent des Tours à la lutte, édite les « Etoiles », « Liberté » et le « Partisan » ; pendant cette période ses immenses tapisseries ont été réalisées clandestinement à Aubusson.
Après la Libération il sera élu maire communiste de St Laurent Les Tours, proche des travailleurs des champs.
« C’est l’aube d’un temps nouveau où l’homme ne sera plus un loup pour l’homme ». J. Lurçat
Peintre, cartonnier, céramiste, lissier, graveur, potier, lithographe, poète, écrivain, Jean Lurçat sera l’initiateur d’une véritable révolution de la tapisserie, tant dans la technique que les thèmes traités : la liberté, la résistance, la fraternité, la vérité, la paix. Le point culminant est « Le Chant du Monde » dont les thèmes sont explicites : « La grande menace », « L’Homme d’Hiroshima », « Le grand charnier » et « La fin du monde ».
Lurçat intègre l’histoire de la tapisserie du Moyen Age (l’apocalypse, par exemple), la replace dans le mouvement social et les problèmes posés à l’humanité, le tout dans des créations flamboyantes reconnues dans le monde entier.
Le message de Jean Lurçat est toujours actuel : accumulation des armes atomiques autour de la Russie et la paix toujours compromise face aux nombreux foyers de conflits dans le monde.
BG pour Initiative Communiste et Etincelles
Exposition à la galerie des Gobelins à Paris jusqu’au 18 septembre 2016, à Angers, à Aubusson et à Saint Laurent les Tours
2016 marque le cinquantenaire de la mort de Jean Lurçat (1892-1966), peintre, poète, résistant, grand rénovateur de la tapisserie et membre de l’Académie des beaux-arts. Le Mobilier national, en partenariat avec la Fondation Jean et Simone Lurçat et l’Académie des beaux-arts (Institut de France) lui consacre du 4 mai au 18 septembre à la Galerie des Gobelins une exposition d’envergure, la première organisée à Paris depuis celle de 1958 au Musée national d’art moderne, intitulée « Jean Lurçat, Au seul bruit du soleil ».
Galerie des Gobelins, 42 avenue des Gobelins – 75013 Paris. Tél. : 01 44 08 53 49. Ouverture tous les jours sauf le lundi de 11h à 18h. La Manufacture des Gobelins
- Angers (Le Chant du Monde) Expo permanente
- Paris les Gobelins jusqu’au 18 septembre
- Aubusson jusqu’au 18 septembre
- St Laurent les Tours ( St Céré) Jusqu’au 30 septembre
Quelques tapisseries de Jean Lurçat :
« La Grande menace » 1957, ce tableau représente la menace de la bombe nucléaire que détiennent Américains et Soviétiques.
« Le grand charnier 1959 », horreur des tranchées de la première guerre mondiale.
« lHomme en gloire dans la paix 1958 ». La renaissance possible de l’Homme.
» l’eau et le feu 1958″, l’Homme en gloire dans la paix.
Vidéo : le chant du monde de Jean Lurçat
https://youtu.be/5Ul2u18UF5M