Jeune ouvrier cheminot, syndicaliste CGT et militant communiste, Georges Séguy est devenu un grand Résistant, comme d’ailleurs son camarade et futur successeur à la tête de la CGT, Henri Krasucki, et comme son prédécesseur, Benoît Frachon, figure de proue du Front populaire et dirigeant clandestin du PCF à côté de Jacques Duclos et de Charles Tillon.
C’est Georges Séguy qui a conduit à la victoire la grève de masse de mai-juin 1968 en consultant sans cesse les travailleurs, notamment ceux de Renault-Billancourt, l’usine où notre camarade Roger Sylvain exerçait d’importantes responsabilités syndicales. A la clé, de grandes avancées pour les travailleurs qu’occultent en général ceux qui résument Mai 68 au douteux personnage de Cohn-Bendit ou à l’aventurisme opportuniste de Mitterrand.
Frachon, Séguy, Krasucki continuent de personnifier aux yeux des travailleurs français conscients ce syndicalisme de classe et de masse qui, mariant le drapeau rouge des prolétaires au drapeau tricolore de la nation, et luttant côte à côte avec le PCF combatif d’avant la « mutation », a apporté tant de conquêtes sociales à l’ensemble du monde du travail.
Il est vrai hélas qu’en tant que dirigeant du PCF longtemps membre de son bureau politique, G. Séguy n’a pas combattu frontalement ladite « mutation » social-démocrate et eurocommuniste du PCF qui a tant nui au monde du travail et à la nation populaire. Néanmoins, il avait énergiquement condamné la participation du PCF au gouvernement socialiste, qui avait été un serviteur loyal de la bourgeoisie.
Vrai également qu’après son retrait de responsabilité, il n’a pas dénoncé les graves dérives du « syndicalisme rassemblé » (union sans principe de la CGT avec la CFDT), de la rupture de la CGT avec la Fédération Syndicale Mondiale (la centrale mondiale qui incarne le combat de classe), de l’adhésion de la CGT à la CES et à la CSI, les centrales européenne et internationale qui soutiennent la « construction européenne » et qui pratiquent le désarmant « syndicalisme » de collaboration des classes). Mais on ne peut ignorer que depuis des années, notre camarade était affecté d’une grave maladie.
C’est dans les luttes de la CGT ouvrière contre la loi Travail, dans la renaissance de l’aspiration au « tous ensemble et en même temps » contre le capital, contre son pouvoir politique et contre son UE de malheur, que vit et que vivra le souvenir de ce militant chaleureux qui incarnait avec vigueur, humour et fraternité le double attachement du monde du travail à l’indépendance syndicale PAR RAPPORT AU PATRONAT et de l’indépendance nationale par rapport à l’Europe de Maastricht, que Séguy a ardemment combattue lors du référendum de 1992.
Honneur et hommage du PRCF au camarade Georges Séguy !
Léon Landini, président du PRCF, ami personnel de G. Séguy, ancien Résistant FTP-MOI
Jo Hernandez, ancien secrétaire UD CGT du Tarn de 1969 à 1975, animateur de la commission luttes du PRCF
Benoît Foucambert, syndicaliste, militant PRCF