Après une accalmie à la période estivale, période de repos et de congés annuels (les congés payés gagnés par les luttes de 1936), la mobilisation populaire pour obtenir le retrait de la Loi Travail redémarre à la rentrée.
C’est durant cette pause estivale le 8 aout et après l’utilisation d’un 3e 49.3 que le président Hollande a choisi de passer en force et de promulguer la Loi Travail, une loi que refusent pourtant toujours plus de 70% des français et la totalité des travailleurs. Une loi qui est la traduction directe des ordres donnés par la Commission Européenne. C’est d’ailleurs ces ordres qui expliquent la violente radicalisation du gouvernement Valls pour imposer à coup de 49.3 de grenades, de matraques et avec une vague d’arrestation et de condamnation politique touchant plus d’un milliers de manifestants cette loi. Il faut d’ailleurs observer qu’en Belgique avec la Loi Peeters, en Italie avec le Job Act et ailleurs en Europe, les mêmes ordres de l’Union Européenne du Capital produisent les mêmes attaques contre les travailleurs.
De fait, résister efficacement à la casse du code du travail nécessite de résister à l’Union Européenne, cette arme d’exploitation massive des peuples, cette dictature du Capital. Qui plus est, si le mot d’ordre de sortie de l’Union Européenne est un impératif pour permettre aux travailleurs de se soustraire aux directives de libéralisation, de privatisation, de dumping social et de casse des salaires imposées par la force par l’Union Européenne, ce mot d’ordre est également un formidable catalyseur pour accélérer l’unification des luttes tous ensemble et en même temps. De la liquidation des ports à la désindustrialisation, de la privatisation de la SNCF en application des euro paquets ferroviaires à celle d’EDF, de la casse de l’hôpital public à celle de l’Education Nationale en application de l’euro stratégie de Lisbonne, de la ruine de l’agriculture paysanne à la libéralisation des professions voulue par l’euro loi Macron c’est bien le même donneur d’ordre, l’Union Européenne, qui est en cause, écrasant la résistance populaire en privant les peuples de toutes souveraineté, en les divisant pour mieux les mettre en concurrence en dressant les travailleurs les uns contre les autres. A coup de délocalisations, par la libre circulation des capitaux et des biens, par les directives travailleurs détachés et autres dumping fiscal ou environnemental.
Interrogé par www.initiative-communiste.fr, Jo Hernandez, syndicaliste et responsable du secteur luttes du PRCF s’il se félicite de l’appel à la mobilisation et de la combativité de l’intersyndicale s’étonne d’ailleurs de ce lourd silence qui obère la capacité à rassembler et à unir les luttes tous ensemble et en même temps pour donner la victoire aux travailleurs.
« On sait que la loi « travail » est une directive européenne. Comment se fait-il que les organisations syndicales n’en parlent pas dans cette déclaration commune ? Le fait d’adhérer tous à la CES (Confédération Européenne des Syndicats) subventionnée par la même Union européenne les empêche- t-il de condamner cette institution qui, non seulement impose des directives aux pays adhérents, mais impose également des politiques d’austérité dont les travailleurs sont les premières victimes. Allons ! mes chers camarades dirigeants des confédérations CGT, FO, FSU, Solidaires, UNL, FIDL, ayez le courage de dénoncer l’UE et d’aller plus loin en exigeant que soit mis en œuvre après le BREXIT de Grande Bretagne un FREXIT progressiste en France dans l’intérêt des travailleurs et de notre pays. » Jo Hernandez, secteur luttes du PRCF
Dès le 31 aout, Nuit Debout a effectué sa rentrée avec une assemblée populaire sur la place de la République à Paris. Et ce même 31 aout, l’intersyndicale a confirmé son appel à poursuivre la résistance pour obtenir le retrait de la Loi Travail avec une journée nationale de mobilisation le 15 septembre. Plus de 40 manifestations sont déjà annoncées à Paris et en région. www.initiative-communiste.fr vous tiendra informé des lieux et heures de manifestation et des appels à la grève (N’hésitez pas à partager en commentaires ceux que vous connaitriez déjà)
Et les militants du PRCF compte bien donner le maximum d’énergie avec leur stand à la fête de l’Huma 2016 pour lancer la rentrée sociale, sur des bases combatives, de classe et de masse, appelant à briser les chaines de l’Union Européenne.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Un mauvais projet de loi devient une mauvaise loi !
Déclaration commune CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL – jeudi 1er septembre 2016La loi Travail n’est pas bonne pour les salarié-e-s et les jeunes. Elle ne le sera pas non plus pour l’économie du pays. Alors que le chômage et la précarité augmentent, en affaiblissant les conventions collectives au profit des accords d’entreprise, cette loi accroît la concurrence entre les entreprises poussant à l’alignement sur le « moins offrant » pour les salariés. Cette logique de dumping social va engendrer davantage de flexibilité et de précarité et remettre en cause nombre d’acquis sociaux.Cette loi contrevient aux conventions 87, 98 et 158 de l’Organisation Internationale du Travail relatives à la négociation collective, aux libertés syndicales et aux licenciements.Les organisations syndicales étudient tous les recours et moyens juridiques possibles pour s’opposer à la mise en œuvre de la loi Travail.L’emploi, les salaires et les conditions de travail restent des préoccupations majeures pour les citoyen-ne-s.Le chômage et la précarité sont des fléaux pour notre pays. Les créations d’emplois, dans le privé comme dans le public, sont pourtant nécessaires pour répondre aux besoins de toute la société. La stabilité et la qualité des emplois sont non seulement gage de progrès social et de qualité de vie pour les salarié-e-s et les jeunes, mais sont aussi un facteur essentiel de création d’emplois. La loi Travail tourne le dos à cet enjeu ! Tous les pays qui ont fait l’expérience d’une telle réforme du droit du travail (Italie, Espagne, Portugal, Grèce, Allemagne) en mesurent aujourd’hui les conséquences néfastes.Affaiblir le code du travail, c’est affaiblir les droits de tous les salarié-e-s !Il est clair qu’à terme la fonction publique sera aussi concernée car nombre de règles statutaires relève de la transposition de dispositions du code du travail (dialogue social, respect de la hiérarchie des normes et des droits collectifs, temps de travail, etc.).C’est pourquoi nos organisations continueront à mener tous les débats nécessaires avec les salarié-e-s et les jeunes pour, à l’inverse de cette loi, promouvoir d’autres propositions, obtenir son abrogation et gagner de nouveaux droits pour toutes et tous.Pendant l’été, de nombreuses initiatives locales se sont développées et la carte postale au Président de la République a été largement utilisée. Comme nous l’avons écrit au Président de la République, « on se retrouve à la rentrée… », notamment sur les meetings et débats unitaires déjà programmés.Les organisations dénoncent les faits de répression dont sont aujourd’hui victimes des militant-e-s syndicaux-ales, des jeunes, des salarié-e-s et des agents publics.Les organisations syndicales de salarié-e-s et de jeunesse CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL appellent les salarié-e-s, privé-e-s d’emploi, étudiant-e-s, lycéen-ne-s, retraité-e-s à se mobiliser massivement pour réussir la journée d’actions du 15 septembre contre la loi Travail, selon des modalités décidées localement (rassemblements, manifestations, grèves, etc…), pour obtenir l’abrogation de cette loi et conquérir de nouvelles garanties et protections collectives.Les Lilas, le 31 août 2016