Corrompu, totalitaire, et violent, s’appuyant sur des milices ouvertement nazies, réprimant l’opposition, interdisant les communistes, bombardant la population du Donbass, et mettant en coupe réglée l’Ukraine pour le plus grand profit des oligarques et de l’impérialisme euro atlantique, le régime installé à Kiev est par bien des aspects proches de ceux qu’ils célèbrent comme des héros, les fascistes ukrainiens collaborateurs des nazis puis collaborateur des Etats Unis dans la guerre menée contre l’URSS durant les années 1950.
Bien sûr l’ensemble de ces aspects terrifiants du régime installé à Kiev par la force, suite au coup d’état de Maidan en Février 2014, avec le soutien actif des Etats Unis et l’action de la France, de l’Allemagne, la Pologne et de l’Union européenne, sont soigneusement cachés dans les médias français. Alors évidemment, la violence crue de la junte transparait de ci delà. Le FMI ou l’UE dénonce la corruption qui gènent leurs mise à sac de l’Ukraine. Et les ONG, tel HWR, Amnesty International, sont bien obligés de protester mollement contre les crimes de guerres dans le Donbass, contre les arrestations politiques, et le recours à la violence comme mode de gouvernement (Tortures, enlèvements, répressions et assassinats de journalistes ou d’opposants politiques). La Pologne ou Israel émettent des protestations contre le révisionnisme négationniste de la junte de Kiev, exaltant les divisions ukrainiennes nazies du IIIe. Reich. Pour autant, dans les médias occidentaux dominants, ceux possédés et contrôlés par l’oligarchie capitaliste, nombreux sont les éditocrates à protester, non le régime ne serait pas nazi, ni même fasciste.
Renat Kuzmine est un ancien vice-procureur général d’Ukraine. Originaire du Donbass, il a été condamné en juin 2014 par un tribunal du régime de Kiev. Depuis Kuzmin doit se cacher de la justice et il a été inscrit par les autorités de Kiev sur la listes des personnes recherchées. Cependant, le 09/01/2015 le Secrétariat général d’Interpol a refusé de chercher R. Kuzmin justifiant son refus par la motivation politique évidente de son procès en Ukraine. Dans une lettre ouverte il a dressé la liste des ressemblance entre les régimes ukrainien actuel et nazi.
Toute ressemblance entre les régimes ukrainien actuel et nazi sont purement fortuites… ou pas !
Pour la défense de Piotr Poroshenko
Renat Kuzmine
Ces derniers temps le président ukrainien est de plus en plus souvent accusé d’entretenir des rapports très étroits avec l’idéologie nazie et d’utiliser les principes hitlériens dans sa modalité de gouvernance. Pourtant, jusqu’ici personne n’a jamais été en mesure d’apporter de preuves solides pour étayer cette thèse. Je me propose donc de vous présenter mes arguments pour la défense du Président ukrainien.
1. Hitler est arrivé au pouvoir sans avoir de majorité électorale, grâce à une alliance entre les nazis et les militaristes. Bien que Poroshenko, tout comme Hitler, n’ait pas non plus obtenu la majorité des voix des électeurs ukrainiens, sa victoire a été possible grâce à l’alliance des radicaux, des oligarques corrompus et des services secrets occidentaux, qui ont soutenu le renversement inconstitutionnel du régime. Et comme on dit à Odessa (NDT : villes célèbre pour son humour) : « cela fait deux grosses différences ! »
2. Hitler a fondé un Etat nazi et un système juridique nazi en promulguant le principe « La race par dessus tout ». Porochenko est en train de créer un Etat criminel et corrompu ainsi qu’un régime juridique répressif, en se cachant derrière le principe « La nation par dessus tout » (« Нація понад усе »).
3. La politique intérieure d’Hitler s’est caractérisée par :
– l’identification de l’Etat au nazisme ;
– la mise en place d’une politique de terreur contre les opposants au régime ;
– la déchéance des droits civils, politiques et patrimoniaux des groupes sociaux dérangeants le régime ;
– la rhétorique militariste de l’Etat.
La politique intérieure de Poroshenko se caractérise par :
– l’identification de l’Etat au nationalisme radical ;
– la mise en place de la terreur politique contre les fonctionnaires du précédent Gouvernement et les opposants à la soi-disant « opération antiterroriste » (NDT : appellation donnée par le régime kiévien à la guerre contre la population du Donbass) ;
– la déchéance des principaux droits civils de groupes sociaux gênants le régime par le recours à la lustration et aux poursuites pénales ;
– la militarisation de la vie quotidienne de la société.
4. A l’époque d’Hitler, les sections armées d’assaut avaient été formées pour défendre les intérêts de l’Etat. Par la suite, elles ont joué le rôle d’une « police auxiliaire ». Avec Poroshenko, les bataillons de volontaires sont formés dans le but du maintien de l’ordre dans la zone d’opération antiterroriste.
5. La doctrine juridique nazie a légalisé tous les moyens qui, à son avis, allaient dans le sens de « la race pure ». Ainsi, le recours aux unités armées contre les opposants du régime, les pillages de masses et les assassinats des civils ont été reconnus comme légitimes. Arrivé au pouvoir, Hitler a annoncé l’amnistie pour les unités d’assaut. Quant à la doctrine juridique ukrainienne, elle reconnait comme légitime tout ce qui, selon le pouvoir, correspond aux attentes de « la nation ukrainienne ». Elle admet le recours à la violence envers les fonctionnaires du Gouvernement précédent et envers tous ceux qui s’opposent à l’opération antiterroriste, ainsi que les pillages des civils dans le but de « défendre les intérêts de l’Etat ». Poroshenko a annoncé l’amnistie pour les crimes commis par les combattants des bataillons punitifs et les membres des forces de l’ordre ayant participé à l’opération antiterroriste.
6. Hitler a interdit le parti communiste et le parti social-démocrate. Poroshenko a interdit le parti communiste. Hitler a écarté les juifs, les communistes et les sociaux-démocrates de la vie sociale, politique et professionnelle. Poroshenko a écarté les fonctionnaires du Gouvernement précédent et les opposants politiques.
7. Du temps d’Hitler, la Gestapo a obtenu le droit de mettre la main sur les opposants au régime nazi pour « protéger l’Etat ». Les opposants ont été déportés dans des camps de concentration, où ils étaient torturés et éliminés physiquement. Sous Poroshenko, les gens présentant un danger pour le régime sont détenus dans « des prisons secrètes », dans lesquelles les missions d’observation de l’ONU et l’OSCE ont constaté le recours aux tortures et aux exécutions sommaires.
8. Du temps d’Hitler, les troupes SS étaient considérées comme des troupes d’élite exécutant sur ordre de l’Etat nazi des missions spécifiques, telles que les opérations punitives contre les civils, la garde des camps de concentration, l’élimination physique des groupes sociaux et ethniques qui s’opposaient au régime. A l’époque d’Hitler, la division SS ukrainienne “Galychyna”, le bataillon SS “Nachtigall” et d’autres ont commis des crimes de guerre sur le territoire de l’Ukraine et de la Biélorussie. Sous Poroshenko, les criminels de guerre ukrainiens, ayant participé aux massacres des civils, sont considérés comme des héros. Une des rues de Kiev, capitale de l’Ukraine, portera bientôt le nom de Roman Shukhevych, Hauptsturmführer SS, et une avenue a déjà été rebaptisée en l’honneur S. Bandera, le chef de l’UPA/OUN.
9. Hitler a utilisé un acte terroriste – l’incendie volontaire de Reichstag, organisé par les nazis – comme prétexte pour organiser des représailles de masse et usurper le pouvoir. Ce fait divers a mobilisé l’opinion publique et a laissé les mains libres à la police. Poroshenko utilise dans le même but la guerre du Donbass déclenchée par le régime en place et appelée « opération antiterroriste » (ATO).
10. Du temps d’Hitler, l’assassinat des publicistes opposants tel que Jung était justifié par “la colère juste d’une nation saine”. Sous Poroshenko, ont tue non seulement les journalistes d’opposition, comme le fut Oles Bouzyna, mais aussi ceux qui sont relativement neutres vis-à-vis du régime, mais qui se permettent de critiquer le pouvoir de temps à autre, comme, par exemple, Pavel Cheremet.
11. Hitler a tenté de fonder une église protestante allemande unie qui soutiendrait l’Etat nazi, notamment en justifiant la politique militariste du Troisième Reich. Les prêtres s’étant opposés à cette idée ont été l’objet de violences de la part des forces de l’ordre et d’arrestations de masses de par la Gestapo. Poroshenko tente de créer une église locale uniate ukrainienne qui doit soutenir le pouvoir ukrainien, notamment en justifiant le bain de sang dans la zone de l’opération antiterroriste. Les prêtres qui gênent le pouvoir subissent la violence des volontaires des bataillons punitifs et « des activistes patriotes « , ainsi que la pression administrative du pouvoir.
12. Hitler a conduit de force la germanisation des territoires envahis. Par exemple, afin de transformer la Tchécoslovaquie en colonie allemande, les citoyens de ce pays ont été obligés de parler allemand et la législation a été mise en conformité avec la législation nazie. Sous Poroshenko, les fonctionnaires apprennent l’anglais, les lois sont modifiées sur les ordres de l’ambassade américaine et des conseillers et des employés des services étasuniens interviennent dans tous les organes d’Etat.
13. Hitler a fondé un Etat nazi sans trop se soucier de son propre enrichissement. Il n’a pas possédé de confiseries qui auraient travaillé sous l’URSS. Lors de son mandat présidentiel, Poroshenko a accru sa fortune sur fond d’un appauvrissement critique de la population. Sa confiserie à Lipetsk fonctionne toujours en Russie et remplit les caisses du budget fédéral, par lequel est financée l’armée russe et contre laquelle, à en croire Poroshenko, ce dernier mène une guerre farouche depuis voici bientôt trois ans.
Comme vous le voyez, les accusations portées contre Poroshenko de vouloir construire un Etat nazi sont mal fondées et de nombreuses similitudes sont, bien évidemment, accidentelles.
La fin d’Hitler fut tragique et pendant des décennies les Allemands souffraient d’un sentiment de culpabilité à cause des crimes commis par les nazis. Aujourd’hui, Poroshenko est au sommet du pouvoir. Si un jour son destin répète soudainement celui d’Hitler, ce ne sera, bien évidemment, qu’une coïncidence de plus. Coïncidence dont l’histoire moderne ukrainienne regorge.
Traduction Karine Bechet-Golovko
http://russiepolitics.blogspot.ru/2016/09/toute-ressemblance-entre-les-regimes.html