Epouvanté par la perspective de rompre les amarres électorales avec le PS en perdition, le président du Parti de la Gauche Européenne (et secondairement, de ce qui s’intitule encore « PCF »), j’ai nommé M. Pierre Laurent, a vainement multiplié les avances en direction du revenant Montebourg. Sans autre contrepartie d’ailleurs que l’annonce par l’ex-ministre hollandien qu’il participerait « loyalement » à la primaire du PS : en clair, Montebourg ralliera Hollande si, comme il est probable, la primaire organisée par l’appareil socialiste, désigne le président sortant comme « candidat de la gauche ».
Décidément, la direction du PCF ne sait plus quoi faire pour sauver (quelle illusion d’ailleurs !) son groupe parlementaire. Au prix des pires compromissions…
Car pour juger du bilan de Montebourg, il suffit de demander aux ouvriers d’Aulnay, de Florange, de Good Year ou de cent autres sites industriels fermés ou délocalisés ce que sont devenus leurs emplois à l’époque où ce jeune loup apôtre de la « collaboration » du capital (= le renard) et du travail (= la poule) ne s’était pas encore recyclé dans l’ « entreprenariat » de haute volée…
Le bilan de Montebourg est clair : une marinière, des effets de manche… et quelques maigres emplois sauvés au prix de subventions publiques massives aux grands capitalistes (Peugeot en tête). En réalité, à défaut d’avoir le moins du monde préservé le « produire en France » déchiqueté par le MEDEF et l’UE-, on doit surtout à Sir Montebourg un bond en avant des plus symboliques pour le tout-anglais avec la généralisation médiatique, aux bons soins de Montebourg de l’EXPRESSION « made in France »… que les médiacrates trouvent évidemment plus « chic » (pardon, « glamour ») que ses équivalents bêtement francophones tels que « fabriqué en France », « fait en France », « produit en France » ou « origine France ».
Bref, un pseudo-« patriotisme économique »… et une franche collaboration linguistique aux dépens de la langue nationale.
Pas de quoi effaroucher le Parti de la « Gauche européenne » qui s’affichait à la fête de l’Huma – jadis celle de Ferrat et d’Aragon – sous le slogan très francophone « Alliance Against Austerity »… Sans commentaire !