Face à la montée des luttes consécutive à l’aggravation de la crise capitaliste et au durcissement tous azimuts de l’exploitation des travailleurs, le pouvoir sarkozyste multiplie les actes graves, sans précédent depuis la guerre froide et depuis la fin des années 30 à l’encontre des militants syndicaux de lutte de classe, qu’il s’agisse des étudiants bloqueurs, systématiquement matraqués, des ouvriers de Faurécia-Auchel (où les CRS ont été envoyés en renfort des vigiles patronaux, dont le comportement provocateur est scandaleux envers les grévistes), des « conti », où la répression patronale s’abat pour intimider les salariés, des salariés d’ERDF et de GDF qu’on vient d’arrêter comme de vulgaires malfrats sous des prétextes dignes du patronat (les syndicalistes nient avoir commis des déprédations: c’est en réalité le patronat électricien et gazier, dont le gouvernement est complice puisque Sarkozy privatise EDF en reniant sa parole solennelle d’ancien ministre de l’économie, qui CASSE EDF, joyau de l’industrie nationale).
Ce comportement fascisant vise tous les citoyens: pas un jour ne passe sans que des exactions policières, couvertes et encouragées par la droite au pouvoir, ne soient signalées. Plus de 570 000 gardes à vue, pas loin d’1 % de la population, avec mesures vexatoires à la clé, ont eu lieu en 2009. Pour « sécuriser » les citoyens ou pour faire régner l’insécurité de l’Etat policier qui se construit sur les ruines des libertés démocratiques (par ex. par la fusion des Renseignements généraux et du contre-espionnage, désormais habilité à surveiller les manifestations populaires!). L’exemple est d’ailleurs donné par l’Union européenne dont les dirigeants sont en train de faire voter des textes qui, feignant d’amalgamer le nazisme à l’URSS (qui a payé le prix le plus élevé qui soit pour nous débarrasser de la peste brune), dans le but de criminaliser l’ensemble des résistances au capitalisme et à la « construction européenne » d’un Etat supranational dictatorial.
Pendant ce temps, les dirigeants de la fausse gauche se taisent ou minimisent. Le PS tolère dans ses rangs un homme perdu d’honneur comme Lang qui flirte ouvertement avec Sarkozy et sans lequel la loi mettant le parlement sous la tutelle de l’exécutif n’aurait pas pu être votée. Quant à la direction du PCF et au « Front de gauche », ils se gardent bien de parler de « fascisation » et l’essentiel de leur campagne européenne est pour dénoncer ceux qui appellent à sortir la France de la dictature européenne dont Sarkozy est un exécutant brutal.
Ne parlons pas des dirigeants syndicaux confédéraux de la CFDT, de FO et de la CGT: d’une part, ces personnages, à mille lieues des luttes et des souffrances du monde du travail, continuent de cautionner les négociations-bidon avec ce gouvernement de fascisation; d’autre part, ils freinent des quatre fers pour empêcher le « tous ensemble en même temps » auxquels les travailleurs et la jeunesse étudiante aspirent pour GAGNER, et pas seulement pour « témoigner » périodiquement; en outre ils se mettent en file indienne derrière la CES qui veut officiellement « sauver le capitalisme du capitalisme » et « proposer un nouveau DEAL européen » en dehors de toute lutte de classe. Le résultat c’est que les travailleurs en sont réduits à se battre seuls et de manière isolée, à prendre des risques, à ne pas être réellement couverts et défendus par les états-majors qui « déplorent » mais n’organisent pas la solidarité de classe.
Plus que jamais le PRCF appelle tous les républicains courageux à dénoncer la fascisation du régime et son illégitimité démocratique foncière: car à part une poignée d’aristocrates de la fortune, personne n’a donné mandat à Sarkozy pour casser la France et ses acquis sociaux et démocratiques. Plus que jamais il les appelle à dénoncer ensemble l’ « intégration européenne » qui dissout notre pays pour construire un Empire supranational et dictatorial que les élections européennes ont pour seul but de cautionner « démocratiquement ». Plus que jamais, le PRCF appelle à soutenir ses efforts pour la renaissance d’un vrai parti communiste, à soutenir tous ceux qui luttent, dans leur diversité, pour le renouveau du syndicalisme de classe. Plus que jamais, le PRCF rappelle que la « violence », ce n’est pas de se défendre quand on est en danger de mort sociale du fait du grand patronat, c’est de casser un pays tout entier pour le compte d’une minorité de privilégiés du capital dénués de tout sentiment humain.
Commission luttes du PRCF