De nouveau, et avec l’appui peu discret d’un pape « progressiste » (sic), la droite « catholique » s’apprête à descendre dans la rue pour « défendre la famille ».
Et certes, la famille… populaire aurait grand besoin d’être défendue à l’heure actuelle.
Car les familles populaires vivent de plus en plus dangereusement avec la précarisation galopante des salariés, notamment celle des jeunes qui s’installent, se logent et font des enfants de plus en plus tard, avec la mise en extinction des statuts protecteurs, du Code du travail et des CDI que programment les LR thatchériens et la casse du Code du travail et des conventions collectives qu’a engagée Hollande.
Magnifique perspective aussi pour les familles populaires que le report de la retraite à 65 ans (pendant que les jeunes sont au chômage, les vieux trimeront, suceront des clous aux minima sociaux… ou décèderont prématurément !). Très « familial » aussi le démontage des services publics, notamment des maternités et des hôpitaux de proximité, la crise énorme de l’Education nationale, le recul du pouvoir d’achat populaire, le mal-logement croissant, les délocalisations, les privatisations, la sous-traitance, le climat tendu à l’entreprise, les soucis accablants pour les familles paysannes et toutes ces « bricoles » – aux yeux des bourgeois !– qui pourrissent la vie des couples et installent les gosses dans un l’insécurité dès leur plus jeune âge. D’ailleurs, il n’y a qu’à voir où en est la famille aux USA où la gauche, même la plus pâle, n’a jamais été au pouvoir, pour mesurer l’hypocrisie des organisateurs de ces manifs réacs qui culpabilisent les familles « hors norme » alors même que c’est la course au profit, l’euro-austérité, l’ « économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence libre et non faussée » chère à l’UE qui sapent au quotidien les bases matérielles de la stabilité des relations amoureuses, familiales, filiales ou parentales !
Il est vrai que Mme Parisot, l’ex-patronne des patrons, a osé déclaré naguère : « la vie est précaire, l’amour est précaire, la santé est précaire, pourquoi le travail ne serait-il pas lui aussi précaire »… Comme si la réalité, du moins pour les milieux populaires, n’était pas l’inverse : santé, amours, vie précarisées parce que travail, études des enfants, services publics, remboursements des soins, précarisés par l’offensive thatchérienne permanente des oligarques
Sans doute les familles de l’oligarchie capitaliste, – ou plutôt, des dynasties (hyper-stables, elles : « touchez pas au sac d’écus ! »)–, où l’on se transmet de père en fils les privilèges financiers, culturels, professionnels, territoriaux, politiques, les « pistons » et les « bonnes adresses », comme l’ont montré les travaux très documentés des Pinçon-Charlot. Dans ces conditions, on comprend que les problèmes « sociétaux » soient désormais les seuls dignes désormais de l’attention des nantis de la vraie droite et de la fausse gauche : et c’est d’ailleurs de ces « problèmes » que traitent 95% des films, des romans, des séries télévisées dont sont gavées les classes populaires.
Cela ne signifie pas que ces problèmes « sociétaux » n’existent pas. La société changent, les communistes sont attentifs à son évolution et leur philosophie humaniste les pousse à condamner la GPA en tant qu’elle tend à marchandiser le corps des femmes pauvres à l’avantage des couples riches, donc à légaliser la vente à venir des bébés en officialisant le marché de l’humain qui est au principe de l’esclavage.
Mais soyons clairs : dans les conditions présentes et dans un pays comme le nôtre, cette question est encore EPSILON par rapport aux problèmes sociaux écrasants, récurrents, quotidiens qui empoisonnent la vie de millions de concitoyens qui travaillent dur, gagnent des clopinettes, sont précocement éjectés du « marché du travail » ou ne parviennent pas à y entrer que fort tard : donc retardent le moment de se soigner, voient le climat familial se détériorer, sont ballotés dans tous les sens, sont mutés à des centaines de kilomètres les uns des autres, survivent dans des quartiers dégradés, parfois gangrénés par les trafics et par le bruit permanent…
Quand il ne se réveillent en sursaut la nuit en se demandant ce qu’il leur arrivera à eux, ou à leurs vieux parents, s’ils deviennent dépendants et qu’ils ont besoin d’une maison de retraite au coût souvent exorbitant…
Alors, oui, Hollande et la droite nous AMUSENT tout en nous préparant THATCHER, c’est-à-dire la mise à mort des acquis de 45 gagnés au prix du sang, quand ils s’affrontent à coups de fantasmagories sur la « théorie du genre », alors que tant de couples, de familles et d’ENFANTS rament à contre-courant dans une la très glauque REALITE.