C’est officiel, l’UE et GOLDMAN-SACHS partagent les mêmes valeurs
Le PRCF l’a toujours dit, l’UE est, dès l’origine et de A à Z, une machine infernale aux mains de la finance et de ses « valeurs » : TOUT POUR LES ACTIONNAIRES et « TOUCHEZ PAS AU GRISBI ! ».
Bien entendu, quand ils eurent appris que Barroso, l’ex-président de la Commission européenne, allait désormais codiriger la banque d’affaires Goldman-Sachs [Lire ici], chef de file des requins de Wall Street, tous nos « altermondialistes », « alter-européistes » et autres alter-marchands d’ « Europe sociale » et d’ « Europe autrement », ont aussitôt pétitionné pour supplier leur chère UE de condamner cette nomination « attentant aux valeurs européennes » (sic). Sans même remarquer que J.-C. Juncker, actuel président de la Commission et ancien premier ministre luxembourgeois, a pour sa part accompli tout naturellement le trajet inverse à celui de Barroso en passant de la direction d’un paradis fiscal au gouvernorat de l’UE…
Sans même remarquer que avant de présider la Commission (1999-2004), Romano Prodi avait été conseiller de Goldman Sachs Italie sur les questions internationales. Mario Monti, commissaire à la concurrence dans sa Commission, a été embauché en 2008 par Goldman Sachs. Mario Draghi, ancien vice-président Europe de Goldman Sachs entre 2002 et 2005, préside la Banque centrale européenne… Et on pourrait allonger la liste, par exemple en parlant de la Commissaire européenne à la Concurrence qui dirigeait une société offshore aux Bahamas !
La réponse officielle de l’UE ne cingle que plus cruellement le visage de ces alter-contorsionnistes politiques. Oui, l’UE et Goldman-Sachs sont « éthiquement compatibles » et c’est désormais officiel.
Voici la conclusion de l’avis de la commission d’éthique – dont les membres sont nommés par la Commission Européenne – consultée par la Commission Européenne, rendu le 26 octobre :
« Sur la base des informations fournies par M Barroso dans une lettre adressée au président Juncker et en se basant sur le Code de Conduite pour les Commissaires il n’y a pas de raisons suffisantes pour établir que l’acceptation par l’ancien président Barroso d’être président non exécutif du directoire de Goldman Sachs International et conseiller en relation avec les affaires de l’entreprise avec ses clients ne constitue pas une violation du devoir d’intégrité et de discrétion imposé par l’article 245 du TFUE. L’engagement de M Barroso de ne pas faire de lobbying pour Goldman Sachs répond au devoir d’intégrité et de discrétion imposé par le Traité. «
Conclusion de l’avis du Comité Éthique de la Commission Européenne – 26 octobre 2016. Traduction (le document n’étant disponible que dans cette langue au mépris des différentes langues officielles de l’UE) depuis l’anglais par www.initiative-communiste.fr
Si le Comité d’Éthique regrette que le scandale de ce transfert de Barroso auprès de Goldman Sachs nuise à l’image de la Commission Européenne, il précise que l’indignation populaire n’est « pas suffisante en elle-même’. Une manière assez cynique de confirmer que l’Union Européenne, l’avis des peuples, elle s’assoit dessus. Ce qui n’est pas un scoop.
La commissaire européenne en charge du TAFTA n’a t elle pas d’ailleurs déclaré que » je ne tiens pas mon mandat des peuples européennes« . Ce que confirme le président de la Commission Européenne, JC Juncker expliquant « il n’y a pas de choix démocratique contre les traités européen ».
Rappelons par ailleurs que le comité qui vient de rendre un avis n’a rien d’une instance indépendante. Ses trois membres – non élus – sont désignés par la Commission Européenne. Ils agissent en application d’un code de conduite défini par la Commission Européenne. Ses trois membres ont tous exercé des responsabilité au sein de la Commission. Par exempleDagmar Roth-Behrendt, est une ex-députée social-démocrate allemande, aujourd’hui conseillère spéciale du commissaire Andriukaitis (Santé et sécurité sanitaire des aliments). Son mari, Horst Reichenbach, « a dirigé plusieurs services de la Commission avant de diriger le groupe de travail de la Commission pour la Grèce 2011-15 » ; directeur de la Banque européenne pour la reconstruction, il est aussi conseiller spécial auprès de Pierre Moscovici, commissaire à l’Économie et aux finances. Le couple figurait, fin août, dans la liste des couples politiques les plus influents à Bruxelles, établie par le site Politico. Heinz Zourek a été directeur général (fiscalité et union douanière) jusqu’en décembre 2015 après avoir rejoint les services de la Commission en 1995 et Christiaan Timmermans a été juge à la Cour de justice (2000-2010) après avoir exercé au service juridique de la Commission.
L’alter indignation des alter naifs et des alter escros qui continuent à défendre la dictature totalitaire qu’est l’Union Européenne :
Après un tel camouflet, ceux qui ne feront pas d’alter-autocritique et qui continueront comme devant d’affirmer que « l’UE peut être réformée dans un sens social » et que le « modèle européen » diffère éthiquement des « valeurs » de Wall Street, pourront donc passer à bon droit, soit pour les derniers des alter-naïfs, soit pour les premiers des alter-escrocs. CQFD !
Cela s’appelle d’ailleurs, Messieurs les « antilibéraux », le capitalisme monopoliste d’Etat à l’échelle européenne. Décidément, un jour, il faudra bien que ces Messieurs, qui se drapent dans l’antinationalisme pour faire passer leur supra-nNATIONALISME pretendument de gauche, relisent, ou plutôt, découvrent les travaux de Marx et de Lénine sur le « mécanisme Etat bourgeois/Monopoles capitalistes » à l’époque de l’impérialisme, surtout quand ce mécanisme prend une forme continentale avec l’UE et une forme transcontinentale avec le TAFTA…
Par JBC & Floréal, PRCF. pour www.initiative-communiste.fr
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