Le 8 novembre l’ensemble du secteur de la santé est appelé à a grève par l’intersyndicale CGT, SUD et FO pour dénoncer les nouvelles coupes sombres pour la santé publique.
Conditions déplorables de travail, d’études et de rémunérations, vague de suicides, agressions : 17 organisations représentatives de la profession infirmière et des étudiants en soins infirmiers* appellent également à la mobilisation générale le 8 novembre pour crier leur malaise, les syndicats de libéraux et les étudiants s’étant joints au mouvement. l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf) apporte également son soutien à la mobilisation.
Le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2017 (PLFSS 2017) est présenté au parlement jusqu’au 20 novembre 2016. La logique d’ euro austérité budgétaire se poursuit et ce sont les patients, les agents hospitaliers, les professionnels de santé et d’action sociale qui paient le prix fort de la dégradation des conditions de travail, des diminutions d’effectifs et de l’impossibilité de fournir des conditions normales de prise en charge aux patients et aux usagers, ça suffit !
« Près de 4 milliards d’euros vont être à nouveau économisés au détriment du dispositif de soins public et des salarié(e)s qui y travaillent », dénonce l’intersyndicale FO CGT et SUD de la Santé et de l’Action Sociale à la faveur du début de la discussion de la Loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2017.
Et cela en application de la politique imposée par l’Union Européenne. Pour ceux qui en douterait, il suffit de lire l’ordre donné en mai 2016 par la commission Européenne au gouvernement français d’accroitre l’austérité frappant la Sécurité Sociale et l’Hôpital Public.
« Il n’est pas possible de réaliser d’importantes économies à court terme sans ralentir considérablement la croissance des dépenses de sécurité sociale, qui représentent plus de la moitié des dépenses publiques (…) La France s’est fixé des objectifs ambitieux pour 2016 et 2017 afin de limiter la croissance des dépenses de santé. Ces objectifs pourraient être complétés par des efforts supplémentaires visant à identifier des gains d’efficacité sur le moyen à long terme. ». GOPE 2016 – RECOMMANDATION DU CONSEIL concernant le programme national de réforme de la France pour 2016et portant avis du Conseil sur le programme de stabilité de la France pour 2016 (Page 4)
En conséquence en 2016, la ministre de la santé de François Hollande Marisol Touraine a imposer une coupe supplémentaire de 4 milliards d’euros aux Hopitaux Public. Outre les suppression massive de poste et les fermetures de dizaines d’hôpitaux partout en France, le gouvernement prévoit d’augmenter beaucoup plus l’enveloppe budgétaire des soins de ville libéraux que celle accordée à l’hôpital public. Deux points d’augmentation de l’Objectif National de Dépenses de l’Assurance Maladie (ONDAM) ne sont pas suffisants pour maintenir l’augmentation naturelle des salaires (grades, échelons) et l’effectif actuel d’agents hospitaliers alors que l’activité croît. Il faudrait un ONDAM à 5 % au moins pour rattraper le gel des salaires et absorber les embauches nécessaires au fonctionnement de nos établissements.
A lire :
L’intersyndicale dresse le constat d’une « déstructuration du système hospitalier public et privé non lucratif français » avec ses « conséquences néfastes », dont les 135 Groupements Hospitaliers de Territoire sont un exemple. Elle met notamment en avant « des conditions de travail qui se dégradent », « des burn-out en série, des suicides de professionnel-les qui se multiplient », l’augmentation du statut de contractuel-les, avec pour seule perspective la précarité, « des budgets imposant des restructurations drastiques, des services entiers fermés, des lits supprimés partout ». Elle accuse aussi des Ordres professionnels (Masseur-kinésithérapeute, pédicure-podologue et Infirmier)de devenir « de véritables ‘polices politiques’, traquant les collègues tout au long de leur vie professionnelle et au-delà ».
L’intersyndicale exige l’abrogation de la Loi Hopital Santé Territoire (HPST) et de la Loi santé, l’abandon de la « territorialisation » de l’offre de soins, des GHT et des restructurations, l’arrêt des fermetures de lits et des suppressions de postes, la fin des enveloppes limitatives et l’abandon du plan ONDAM triennal de 3,5 milliards d’économies sur les hôpitaux, l’octroi de moyens budgétaires aux établissements sanitaires et médicosociaux, l’abrogation des ordres professionnels, l’ouverture de vraies négociations sur les carrières et les grilles indiciaires et la mise en œuvre d’un plan de formation initiale et continue.
Des revendications que soutiennent les militants franchement communistes, le secteur luttes du PRCF appelant militants, citoyens et travailleurs à rejoindre la mobilisation. Des revendications qui sont d’ailleurs reprises avec les propositions faites par le programme candidat du PRCF. Un programme dont chacun peut s’emparer et défendre à l’occasion de la campagne présidentielle pour faire avancer les intérêts des travailleurs.
Les propositions de la CGT
Des solutions simples existent pour financer immédiatement les hôpitaux sans toucher aux « grands équilibres » du budget de l’Etat :
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Suppression de la taxe sur les salaires (13,6 % du montant des salaires, comme pour les cliniques et les entreprises privées) ; les salaires représentent 66 % du budget des établissements publics de santé. Cela permettrait de créer 75 000 emplois dans les hôpitaux publics.
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Récupération de la TVA pour les investissements (comme pour les cliniques et toutes les entreprises privées), alors que le taux de TVA de 20 % frappent tous les investissements de l’hôpital public. Cela permettrait une modernisation sans précédent des hôpitaux sans pour autant augmenter la dette de ceux-ci.
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Possibilité d’emprunter à taux zéro auprès de la Caisse des dépôts… Plus de frais bancaires et d’intérêts à rembourser. Cette mesure redonnerait de l’indépendance financière aux établissements qui dépendent de plus en plus des banques.
Sortir de l’Euro austérité, stopper la privatisation impose de sortir de la dictature du Capital
Mais pour mettre en œuvre le plan d’urgence de sauvegarde des hôpitaux, necessitant l’effacement de la dette et un grand plan de sortie de tous les emprunts toxiques à coût zéro pour tous les hôpitaux concernés impose de briser les chaînes de l’Union Européenne. Car l’austérité mortifaire qui frappe l’Hôpital Public est bien le résultat des ordres de l’Union Européennes, ordres qui visent essentiellement à imposer par la dégradation du service de santé public sa privatisation. Rappelons que le budget de la SECU c’est plus de 450 milliards d’euros soit 22% du PIB. Un marché qui échappe aujourd’hui largement aux monopoles capitalistes. Qui aimeraient bien mettre la main sur les plus de 70 milliards d’Euros de budget des hôpitaux. Avec un taux de marge de 3% (taux de marge actuel des cliniques privées en France nivelé très bas par la pression de l’hopital public), c’est 2,1 milliards d’euros qui reviendrait ainsi directement dans les coffres de l’oligarchie capitaliste !
La santé est un droit, et la SECU le bien commun de tous les travailleurs en France. Des soins de qualité, de proximité, accessibles, sont un bien commun que nous devons protéger et développer. Nous faisons nôtres les paroles d’Ambroise Croizat (Membre du Conseil National de la Résistance, ministre communiste batisseur de la sécurité sociale à la Libération) à la création de la Sécu en 1945 : «chacun cotise en fonction de ses moyens et en bénéficie en fonction de ses besoins». Chacun doit avoir accès aux soins partout sur le territoire, dans un service public de santé, sans sélection par l’argent et par le lieu de résidence.
JBC et secteur luttes du PRCF – www.initiative-communiste.fr