Léon Landini, ancien officier FTP-MOI, Pierre Pranchère, ancien FTPF, président et vice-président du PRCF, Georges Gastaud et Antoine Manessis, pour le Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF) – le 14 novembre 2016
Cher André Chassaigne,
Vous avez récemment fait acte de candidature à la candidature au titre du PCF. Dans votre déclaration, vous accusiez Jean-Luc Mélenchon de diviser « la gauche » ; vous déclariez en outre que votre candidature n’aurait pas une signification communiste « identitaire » mais qu’elle viserait à « rassembler la gauche » (on ne saisit d’ailleurs pas bien s’il s’agit de la gauche de gauche ou de l’union avec le PS, soit au second tour, soit dès le premier). Vous ne précisez rien du contenu politique et programmatique de cette éventuelle candidature, en particulier, vous ne dites rien de la nécessaire sortie progressiste de l’UE (le « Frexit »), ce bloc impérialiste, néolibéral, anticommuniste et supranational qui s’associe à l’OTAN pour menacer la Russie, broyer les acquis sociaux et détruire les souverainetés nationales. En revanche vous exprimez votre souci primordial de ne pas rompre avec les élus socialistes et écolos de base dont vous précisez qu’ils « souffrent » de la politique de Hollande. Nous aurions plutôt tendance pour notre part à réserver notre compassion aux travailleurs et à leur famille qui souffrent de la politique de Hollande dont les choix euro-atlantiques pavent la voie de la droite thatchérienne et du fascisant FN.
Par ailleurs, la conférence nationale récente du PCF (6 novembre) a suspendu le rapprochement que, sur des bases bien floues à vrai dire, Pierre Laurent voulait favoriser entre le PCF et la « France insoumise » de J.-L. Mélenchon. Des camarades qui espèrent ainsi susciter un sursaut « identitaire » du PCF après tant de dérives social-démocrates et de « mutation » euro-constructive », ont aussitôt pensé très sincèrement que la perspective d’une candidature étiquetée PCF aux présidentielles leur permettrait de sauver ce parti très mal en point et d’y raviver l’identité communiste de plus en plus imperceptible après des « décennies » de « mutation » et de ralliement au PGE euro-constructif. Dans ces conditions, les communistes, membres ou pas du PCF, et plus généralement les progressistes – spécialement ceux qui se prononcent pour une rupture progressiste avec l’UE et l’euro – ont le plus grand besoin d’une clarification politique. En effet, il est clair qu’une candidature « PCF » n’est pas pour autant, en l’état actuel des choses, une « candidature communiste » si ceux qui s’interrogent sur elle ne savent pas clairement, comment le PCF en général et vous-même en particulier, vous répondez aux trois questions suivantes :
1°) Si vous-même, ou un autre candidat officiellement désigné par le PCF, allez à l’élection, votre programme comportera-t-il, oui ou non, l’idée d’une rupture progressiste rapide et franche avec l’euro et l’UE-OTAN dans la perspective du socialisme pour la France, avec, pour amorcer le changement, la nationalisation des secteurs-clés de l’économie ? Si tel n’était pas le cas, si le candidat PCF continuait à se référer platement à l’introuvable « Europe sociale » DANS LE CADRE de l’U.E. ou d’on ne sait quelle « économie mixte » répartissant l’argent « autrement », force serait alors de constater qu’un tel candidat se situerait à la droite de JLM sur ces questions stratégiques. En effet, J.-L. Mélenchon défend la formule « l’UE, on la change ou on la quitte !». Formule qui certes, est insuffisante et qui laisse subsister des illusions sur la possibilité de réformer du dedans l’U.E., ce dispositif supranational et totalitaire du grand capital, mais qui a du moins le mérite de briser le tabou de toute la gauche et de toute l’extrême gauche établies en soulevant au moins la question décisive d’un FREXIT PROGRESSISTE. Et si, de manière bien improbable dans le cadre de ses orientations de congrès, le PCF acceptait enfin une telle perspective, sortirait-il du très euro-réformiste Parti de la Gauche Européenne dont Pierre Laurent est le président supranational ?
2°) Si vous-même, ou un autre candidat officiellement désigné par le PCF, annonciez votre candidature ou votre pré-candidature, les communistes et les progressistes auraient-ils votre engagement écrit que vous maintiendrez jusqu’au bout ladite candidature sans vous effacer derrière le candidat du PS choisi par la « primaire socialiste », y compris s’il s’agit du revenant Montebourg ? Ce serait en effet une tromperie politique que de mettre sur la table une pré-candidature PCF de pure forme, uniquement pour occuper le terrain, continuer de jouer la montre, plomber la dynamique de la France insoumise (dont certains sondages montrent qu’elle peut talonner ou devancer le candidat PS au 1er tour) dans le seul but inavouable de rabattre sur le PS au dernier moment. Nous rappelons en particulier que Montebourg a servi Hollande durant la majeure partie du quinquennat, qu’il s’est piteusement couché quand la question de nationaliser Florange s’est posée, qu’il accepte sans états d’âme et sur leur principe l’UE, l’euro et l’OTAN, qu’il combat le syndicalisme de classe, qu’il n’a pas soutenu l’exigence syndicale d’un retrait des contre-réformes (loi Travail, collèges, hôpitaux…), qu’il a cautionné toute la politique extérieure belliciste de Fabius, qu’il se présente lui-même comme un « réconciliateur » du MEDEF et des travailleurs, et qu’il a déjà annoncé qu’il appellerait à voter Hollande ou Valls dès le premier tour si d’aventure la primaire désignait l’un de ces hommes de droite inavoués comme le candidat « socialiste » officiel. Ajoutons que l’idée que Montebourg, soutenu par le PCF qu’il appelle publiquement à sa rescousse, pourrait figurer au second tour et faire gagner « la gauche », est une vue de l’esprit dans l’état actuel des choses puisque l’aile droite du PS lorgne ouvertement sur Macron notamment pour pouvoir torpiller toute candidature qu’elle jugerait, à tort ou à raison, insuffisamment euro-libérale et atlantique.
3°) Il est impossible de soutenir une candidature PCF à la présidentielle si l’idée inavouée des dirigeants du PCF est, après avoir plombé toute candidature progressiste anti-Hollande au 1er tour, d’escompter obtenir du PS en contrepartie de ce « service rendu » des candidatures uniques PS/PCF au 1er tour des législatives dans le but de sauver quelques sièges de sortants PCF. Ce serait sacrifier le combat de classe à venir à une insoutenable lutte des places, empêcher l’électorat de gauche de châtier comme il le mérite ce PS qui tourne le dos à Jean Jaurès et abattre au décollage toute tentative de préserver et d’élargir un espace politique progressiste indispensable aux luttes sociales et syndicales de demain. En conséquence, pouvez-vous nous assurer qu’aucun marchandage n’aura lieu avec le PS pour mettre en place de telles candidatures qui stériliseraient à jamais ce qui reste de l’espace électoral communiste pour autant qu’il est aujourd’hui occupé par le PCF ?
Salutations franchement communistes, 100% socialo-critiques et 200% anti-UE de Maastricht.
La longue agonie du PCF qui de reculade en reculade va finir par disparaitre, tout ça pour la simple raison qu’il n’est pas plus sur des bases marxistes et oui c’est bien ça le problème, on est loin des dirigeants comme Jacques Duclos ou comme Georges Marchais.
Pour ma part, et je l’ai déjà dit il y a 6 mois, le président du groupe communiste est un imposteur. Il n’a rien de communiste ni même de social-démocrate, appelons-le: un traitre, un lâche, un faible,un subversif, bref tout ce qu’on peut imaginer de la part de ces mutants qui n’ont d’autre ambition que celle de servir la droite décomplexée incarnée par le P.S.
D’ailleurs lors d’un courrier mail que je lui adressais, je m’indignais qu’il veuille échelonner la dette de Cuba! La réponse, vous l’imaginez, camarades: silence absolu.Qui ne dit rien consent.
Attendez-vous à ne recevoir aucune réponse, car la médiocrité caractérise ce candidat à la candidature.
Amitiés franchement communistes,
A.LUCI