La salle des Fêtes de la mairie d’Apt était pleine à craquer ce mercredi soir 23 novembre pour la réunion publique convoquée par le Comité des Usagers pour la Défense de l’Hôpital et de la Maternité.
L’histoire est longue et pour la résumer on peut dire que la maternité d’Apt est dans le collimateur de l’ARS (agence régionale de santé) PACA depuis longtemps : Le seul argument mis en avant a toujours été le nombre insuffisant d’accouchements réalisés (300 par an, ce qui est le chiffre en-dessous duquel le ministère cherche à fermer les maternités). Jamais aucun argument de mauvaise qualité des soins n’a pu être mis en avant et, au contraire, toutes les accréditations ont toujours été acquises par la maternité dont le renom n’est plus à faire, et dont l’existence est en plus rendu nécessaire par l’éloignement d’Apt (et des communes du Pays d’Apt classées pour plus de la moitié en « communes de montagne ») de structures de soins plus importantes (Cavaillon 35 kms – Avignon 50 kms). Grace aux combats menés par le comité de défense et la population (2000 personnes lors d’une manifestation locale le 22 novembre 2014), la décision de fermeture avait toujours été reportée, mais de 6 mois en 6 mois, ce qui a inévitablement provoqué progressivement l’angoisse et le découragement du personnel et une relative défection de la fréquentation de la maternité qui ne réalisait plus que 240 accouchements par an dernièrement. S’est ajoutée à cela la difficulté de recrutement d’un gynéco-obstétricien (la pénurie nationale de médecins est une triste réalité) et l’ARS a bondi sur ce prétexte pour annoncer le 9 novembre, la fermeture de la maternité au 31 décembre de cette année !
Le comité de défense a appris la nouvelle de la fermeture le jour-même… de façon cavalière par les medias (!) et a réagi aussitôt en refusant cette fermeture inhumaine, en invitant à des rassemblements hebdomadaires devant la maternité et en invitant la population et les élus à la réunion de ce soir.
Après avoir à nouveau relaté les combats de toutes ces dernières années pour empêcher la fermeture de la maternité et après avoir informé des nouveaux recours juridiques en cours, le comité a appelé à la mobilisation de la population et des élus et proposé des actions diverses et variées pour s’opposer à la décision de l’ARS et du ministère.
Les 30 à 40 élus du pays d’Apt présents ont été appelés à déposer symboliquement leur écharpe, ce qu’ils ont tous fait sans hésiter avant, pour certains d’entre eux, de prendre la parole pour dire leur soutien et leur détermination à faire vivre la maternité.
Le micro a été ensuite donné à la salle où s’est exprimée la volonté de toutes et de tous de mener le combat pour le maintien de la maternité et la sauvegarde de l’emploi des 19 salariées catastrophées par la nouvelle et pour dénoncer le scandale de telles décisions administratives et politiques. Notre camarade du PRCF Jean-Claude Houseaux est intervenu pour dénoncer l’ARS, la perverse « Agence de Restriction des Soins » et la politique d’austérité impulsée par Bruxelles et appliquée avec zèle par les gouvernements successifs. Il a incité tous les salariés de la maternité et de l’hôpital à la solidarité et à la méfiance vis-à-vis des promesses qu’on pourrait leur faire en contrepartie de la fermeture de la maternité…
Parmi les actions proposées et envisagées : le rassemblement tous les mercredis à 18 h devant la maternité – des autocollants à apposer sur les voitures – une manifestation locale – un moment fort à définir lors de la « fête des lumières » à Apt le 2 décembre – des banderoles au fronton de toutes les mairies du Pays d’Apt – des actions de blocage local de la circulation pour informer – une large délégation des aptésiens en cortège de bus et de voitures particulières pour aller déposer la pétition (plus de 5700 signatures) à la préfecture d’Avignon, etc…
Un élu faisait remarquer que 50 kms de routes départementales sinueuses pour aller accoucher, c’est pas un problème pour certains… mais 50 kms pour la presse régionale et FR 3 pour couvrir l’événement de cette soirée, c’était trop… En effet, seule la presse locale était présente à cette réunion !
A noter que quelques jours plus tôt, 500 tracts nationaux du PRCF avaient été diffusés au porte à porte, accompagnés d’un texte spécifique sur les problèmes de la maternité.