Alors que la vallée de l’Arve souffre de pics de pollution chroniques, à Passy les élus municipaux Sylvie BRIANCEAU et Laurent NARDI (figure du PRCF en Haute Savoie) de la liste « Passy vraiment à Gauche » posent les vraies questions de la pollution. Et proposent des solutions sérieuses.
www.initiative-communiste.fr publie ci-après en intégralité la tribune diffusée par le bulletin de Passy vraiment à gauche/
Pollution : poser les questions de fond !
Un vrai et grave problème : Il s’agit d’un problème de santé publique majeur touchant toute la population qui ne doit pas être nié ou atténué.
Non à la culpabilisation et à la délation : s’il faut faire prendre conscience à chacun de ce qu’il pourrait faire individuellement contre cette pollution, arrêtons de culpabiliser les gens : c’est un problème de fond et de société. On peut vite passer de la culpabilisation à la délation, comme vu sur la page Facebook des « Sentinelles de la Vallée de l’Arve ». Engendrer des rapports de dénonciation des « mauvais comportements » est le meilleur moyen de diviser, de créer la méfiance et la rancœur. C’est le meilleur moyen de décrédibiliser la lutte. De la délation au fascisme il n’y a qu’un pas.
Poser les questions de fond : pour réussir, la lutte doit exclure les visions égoïstes, consistant à réclamer de l’air pur sans se soucier des causes réelles, des réalités sociales ou en transférant le problème ailleurs. C’est bien d’une crise de société dont il s’agit, exigeant une remise à plat fondamentale de la vie quotidienne. La question est en soi révolutionnaire, elle touche le bien-être des habitants, le rapport à notre planète, les rapports sociaux.
Ce dont les habitants de la Vallée de l’Arve ont besoin, c’est de la puissance d’un État à leur service et non à celui des monopoles capitalistes et de l’Europe de Bruxelles.
Il n’y aura pas d’avancées écologiques sans s’attaquer aux pouvoirs économiques, sans nationaliser les grandes entreprises et la finance, sans un grand pôle public de l’énergie et du transport, avec une gestion démocratique. Exemples :
L’usine de Chedde : si elle était restée dans le domaine public il serait plus facile d’intervenir sur son fonctionnement.
Le rail : Les populations de la vallée de l’Arve n’ont pas à subir la circulation de marchandises qui sont parfois inutiles, et qui devraient largement être transportées par le chemin de fer plutôt que par la route. Il faut développer le transport ferroviaire. Or la SNCF est constamment affaiblie : milliers de suppressions d’emplois de cheminots, privatisation des activités les plus rentables, casse du fret (SERNAM), suppressions de lignes, fermetures de gares et de guichets, concurrence des cars (merci Macron !). Rien n’est fait pour développer le transport combiné rail/route.
Dans le même temps la SNCF est devenue le plus grand transporteur routier ( Oui-Bus et camions Géodis) ! Dans notre vallée, le service ferroviaire est notoirement insuffisant. La ligne Le Fayet/ Vallorcine est délaissée et menacée de privatisation. Il faut redonner à la SNCF toute sa capacité de grand service public ferroviaire. Nous soutenons les cheminots dans leurs luttes pour le service public.
L’électricité : nos vallées produisent beaucoup d’électricité. Les usines et barrages participent à une énergie propre. Or EDF est affaiblie par l’ouverture à la concurrence et une privatisation progressive, les barrages sont privatisés (comme les aéroports !). Ainsi une énergie essentielle est livrée au privé. Comment planifier et maîtriser la production et la consommation énergétique écologique dans ces conditions ?!
Toutes ces privatisations sont imposées par les traités européens.
Pour des services publics de proximité : fermetures envisagées des postes de Passy après d’autres fermetures au Pays du Mont-Blanc, fermeture de la Sécurité Sociale à Sallanches, fermeture de services à la Sous-préfecture de Bonneville (on doit aller à St-Julien refaire son permis de conduire !), fermetures de lits d’hôpitaux… tout cela entraine des déplacements supplémentaires. Le maintien des services publics de proximité s’impose. La reconquête du secteur public est un enjeu de société.
Non au tout tourisme et aux dépenses inutiles : la fuite en avant dans les équipements, l’accaparement des espaces, vouloir skier tout le temps même quand il n’y a pas de neige, vont à l’encontre du respect de la nature. (Wauquiez a attribué 60 millions d’euros aux stations de (trop) basse altitude !). Les dizaines de milliers de touristes, leurs voitures et leurs résidences secondaires, contribuent fortement à la pollution. Il faut arrêter ce développement anarchique du tourisme. De plus, l’argent engendré par le tourisme est accaparé par le privé et ne va pas aux collectivités locales ou à l’Etat pour les écoles, les maisons de retraite… Le tout-tourisme est un leurre. Passy doit se tenir à un tourisme raisonnable, maîtrisé par la collectivité, abordable pour toutes les couches sociales. Nous militons pour la préservation des espaces naturels, en particulier il faut classer la Plaine de Passy.
Transformer l’usine d’incinération en centre de tri et de recyclage des déchets
L’incinérateur n’a jamais été adapté à l’effet de couvercle de notre fond de vallée. Aujourd’hui, on ne peut plus reculer, il doit être arrêté. Les élus de Passy Vraiment à Gauche ont été les premiers élus de la vallée à défendre cette mesure lors du conseil municipal de novembre 2016. Aujourd’hui l’incinérateur brûle plus de 60000 tonnes par an dont seulement 25000 tonnes sont des ordures ménagères des 27 communes du SITOM. Le reste sont des déchets industriels (DIB), des encombrants qui devraient être recyclés et non incinérés et des ordures ménagères extérieures au SITOM. Cette nouvelle gestion de la collecte et du tri permettra une baisse substantielle de la Taxe des Ordures Ménagères qui ne cesse d’augmenter. L’Agence de l’Environnement et de Maîtrise de l’Energie (ADEME) annonce qu’il est possible de recycler 90% des déchets actuellement incinérés. . Cette transformation de l’usine garantira et même confortera l’emploi des salariés. Les 10% restants seront traités par des incinérateurs moins polluants et situés dans des zones plus ventilées. A partir d’un tri efficace il est possible de réduire fortement le nombre d’incinérateurs partout en France.
L’usine de Chedde : nous nous opposons aux quelques irresponsables qui réclament la fermeture de l’usine, au mépris des salariés et de l’équilibre économique local. En 2004 SGL Carbon émettait 40 tonnes de PM10 contre 8 tonnes aujourd’hui. Les pouvoirs publics doivent imposer à SGL d’accentuer ses efforts pour aller vers une usine plus propre.
POUR DES MESURES IMMEDIATES
Les analyses de l’air doivent être effectuées par un laboratoire agréé indépendant du concessionnaire, intégrant le taux de SO2 (souffre) et les résultats diffusés publiquement.
- Concernant l’usine d’incinération: elle doit être placée sous le contrôle des citoyens et de leurs associations. Il est indispensable que :
– la charge incinérée soit diminuée fortement pendant les pics de pollution.
– l’on supprime les déchets extérieurs aux communes du SITOM, pour revenir à sa capacité d’origine.
– l’on mette fin à la gestion par le groupe privé Novergie qui fait des bénéfices au mépris de la santé des habitants.
- Concernant le chauffage individuel:
- – Favoriser le remplacement des chauffages individuels polluants en augmentant fortement le fonds air/ bois, en le modulant en fonction des revenus afin d’aider en priorité les ménages les plus modestes.
- – Créer un fonds d’aide à l’installation de filtres à cheminée.
- – Aider davantage la réhabilitation énergétique des logements anciens.
- Concernant les transports:
- Transférer plus en aval dans la vallée l’aire de régulation des poids lourds actuellement à l’Abbaye.
- Stopper la circulation des camions pendant les pics de pollution.
- Transférer les camions les plus polluants (euros 3) sur l’Autoroute ferroviaire Alpine (Aiton).
- Organiser des transports en commun non-polluants gratuits et adaptés, internes au Pays du Mont-Blanc.
- Cadencer la ligne SNCF Le Fayet/Vallorcine.
- Créer une navette à large fréquence gratuite interne à la commune de Passy.
- Favoriser le covoiturage par la mise en place de lieux identifiés.
- Créer (enfin !) un vrai réseau de pistes cyclables dans la vallée et interne à notre commune.
« Passy vraiment à gauche » est une association politique née du rassemblement de passerands autour des valeurs portées par la liste « Passy vraiment à gauche » conduite par Laurent NARDI lors des élections municipales de mars 2014 et qui avait obtenu un très bon résultat. Membres de divers partis, syndicalistes, militants associatifs, nous sommes réunis autour des valeurs fondamentales de la vraie gauche, républicaines, laïques, antiracistes, pacifistes, pour la justice sociale, contre le capitalisme. Nous n’avons rien à voir avec la fausse gauche et le gouvernement du Parti « Socialiste ».
Pour réduire la pollution en France et en Europe il faut développer la SNCF, c’est à dire faire l’inverse des politiques de droite et du parti socialiste et ré-nationaliser la SNCF, c’est la solution indispensable si on veut véritablement s’attaquer au problème de la pollution et c’est urgent. Malheureusement aucun parti politique ne propose cela, pas même les écologistes pourtant cela devient urgent. Il faut également développer la voiture à hydrogène contrairement à la voiture électrique pour la simple raison qu’il n’y a pas plus polluant que les batteries.C’est tout ce processus qu’il faudrait développer au niveau de la planète.