« l’UE et la zone euro ne sont pas réformables. »
C’est bien à cette conclusion qu’aboutit un appel signé ensemble par 70 personnalités de la zone UE, tirant pour partie les leçons des tragiques événements de ces dernières années, où la dictature capitaliste de l’Union Européenne a imposé toujours plus violemment l’euro-austérité aux différents peuples de l’Union Européenne. Divisant et opposant les peuples, faisant les poches des travailleurs en les maintenant à la merci des « marchés financiers » des multinationales et des grandes banques sous le joug de l’Euro.
Cet appel démontre à nouveau la justesse des analyses et des propositions des communistes, des militants du PRCF en France à ceux qui du Portugal à la Grèce, des Pays-Bas au Royaume-Uni, de l’Allemagne à l’Italie, de la Slovaquie à la Pologne, et partout en Europe constate qu’il n’y a qu’une issue pour défendre et étendre les droits démocratiques, sociaux, environnementaux des peuples, pour défendre la paix ; sortir de l’Union Européenne.
« Rien n’est plus précieux que la liberté et l’indépendance » Ho-Chi-Minh
Il est toujours intellectuellement et politiquement satisfaisant de constater que les forces de la gauche « radicale » évoluent positivement sur un certain nombre de thèmes politiques dont celui central de l’UE.
Le PRCF qui depuis sa fondation en 2004 analyse l’UE comme une arme de destruction massive des conquêtes sociales, des libertés démocratique et des souverainetés nationales et populaires, aux mains du grand capital ne peut que se féliciter de certaines évolutions que ce texte révèle. Signé par des militants d’organisations qui avaient tant de mal à ne pas confondre internationalisme prolétarien et supranationalisme bourgeois, patriotisme populaire et nationalisme bourgeois ce pas en avant doit être salué.
Même si des marges de progression sont encore devant nous.
Simplement parce que nos camarades ne vont pas au bout de leurs propres constatations. L’UE étant une arme contre les peuples il faut la briser. Et pour ce qui concerne chaque peuple de prendre la décision de sortir de cette cage d’airain austéritaire et belliciste. « En sortir pour s’en sortir » comme nous disons, sachant que notre opinion est partagée par l’immense majorité des ouvriers et couches populaires. A ne pas oublier en période électorale….si l’on veut les voix populaires.
Sans doute que la composition sociale des groupes dont sont issus les signataires de ce texte explique quelques hésitations comme celle un peu surprenante de nos amis du PG qui signent le texte mais en précisant qu’ils ne signent pas l’introduction du texte. Or c’est de cette introduction que découle les propositions – insuffisantes mais progressistes – contenues dans le texte. Comprenne qui pourra.
Ce qui compte c’est la tendance. Et ne boudons pas notre plaisir de voir certains camarades se rapprocher, certes un peu lentement, de nos positions.
Lire l’appel en ligne : Les défis pour la gauche dans la zone euro
extraits.
Dans ce récent appel, quelque 70 personnalités de l’ensemble de la zone UE constatent que :
« Les événements récents ont clairement démontré la nécessité pour un gouvernement de gauche d’avoir le courage de désobéir aux injonctions des autorités et des traités européens. Cela doit s’accompagner d’une mobilisation populaire encouragée par le gouvernement et d’une série de mesures fortes : organiser un audit de la dette avec participation citoyenne, mettre en place un contrôle des mouvements de capitaux, socialiser le secteur financier et le secteur de l’énergie, réformer radicalement la fiscalité… Et bien sûr, avoir l’inévitable débat sur la zone euro, dont la sortie est une option qui doit être défendue au moins dans certains pays. »
ou encore :
« L’analyse objective des politiques européennes des dernières années nous amène invariablement à cette conclusion : seules des mesures souveraines et unilatérales fortes d’autodéfense permettront aux autorités nationales et aux peuples qui les ont mandatées pour rompre avec l’austérité de mettre en œuvre cette rupture et de donner une première réponse au problème de la dette illégitime.«
mais également :
« Une grande partie de la gauche radicale ayant une représentation parlementaire avait et a encore une perception erronée de l’intégration européenne au travers de l’UE et de la zone euro. Pour le dire simplement, elle voyait dans l’UE et la zone euro plus d’avantages que d’inconvénients. Elle considérait que tant l’UE que la zone euro étaient compatibles avec le retour à des politiques social-démocrates, avec un peu moins d’injustice, avec un peu de relance keynésienne.
Il est fondamental sur la base de l’expérience de l’année 2015 de renforcer le camp des forces qui n’entretiennent pas d’illusions sur l’UE et la zone euro et qui mettent en avant une authentique perspective écosocialiste de rupture avec l’UE telle qu’elle est constituée. »
Enfin ce texte reconnait que :
« l’UE et la zone euro ne sont pas réformables. »
Donnant donc raison au PRCF, après des années à défendre de façon stérile et conduisant le mouvement social d’échecs en régrassion la dangereuse illusion de « l’europe sociale » et de la « réforme de l’EU », de la « réorientation de l’Europe » et de « l’euro qui protège ».
Et le texte de conclure avant de dresser une liste de quelques mesures :
« sans prendre des mesures souveraines et unilatérales fortes d’autodéfense, les autorités nationales et les peuples qui les ont mandatées pour rompre avec l’austérité ne pourront pas mettre fin à la violation des droits humains perpétrée à la demande des créanciers et des grandes entreprises privées. »
Pour autant, si la sortie de l’Euro est évoquée – quasi explicitement s’agissant de la Grèce – la sortie de l’UE n’est elle toujours pas au programme. Ce qui ne peut que conduire à de nouveaux échecs, à laisser les mains libres à la violente offensive de l’oligarchie capitaliste dans la guerre totale menée contre les travailleurs, pour baisser les salaires, privatiser, faire sauter l’ensemble des conquêtes sociales et démocratiques. Sans sortie de l’UE et de l’euro, il n’est pas de programme de gauche possible, pas de mouvement de gauche crédible et capable de rassembler et mobiliser la majorité des travailleurs. Au contraire, le mot d’ordre internationaliste, pour une politique patriotique de gauche, de sortie de l’UE et de l’Euro par la voie du progrès social et démocratique – le FREXIT populaire que portent les communistes du PRCF en France – est à même de mobiliser la classe des travailleurs. Pour le tous ensemble et en même temps des travailleurs s’opposant à l’euro-privatisation et libéralisation des services publics (SNCF, EDF, autoroutes, aéroports, santé, éducation…) aux délocalisations et à la désindustrialisation résultant de l’euro-dumping social, à la casse de l’agriculture et de la pêche en application de la PAC.
Faut il rappeler qu’en France comme dans d’autres pays européens les travailleurs s’expriment majoritairement pour sortir de l’UE et de l’Euro ? comme en témoigne dans les urnes les « non » de 2005 ou le vote pour le BREXIT en 2016. Ou encore les milliers de signatures rassemblées en quelques mois par le PRCF avec une pétition pour exiger un référendum pour la sortie de l’UE et de l’euro.
Oui, pour s’en sortir, en 2017, il faut sortir de l’UE et de l’Euro et de l’OTAN ! et impulser ainsi la dynamique révolutionnaire seule à même de défendre la paix, le progrès social et démocratique.
JBC & AM pour www.initiative-communiste.fr