UNITÉ D’ACTION DES COMMUNISTES POUR UNE FRANCE FRANCHEMENT INSOUMISE À l’U.E. DU CAPITAL !
Par une manœuvre dont on peut admirer le fignolé, Martine AUBRY, son poisson-pilote Vincent PEILLON et ses puissants relais dans l’appareil du PS, ont réussi à écarter VALLS, le dauphin de HOLLANDE, dont la candidature menait le PS tout droit au cimetière. Le ravalement de façade a pris le souriant visage de Benoît HAMON, l’éléphanteau rosâtre qui a avalé toute la politique européenne et social-impérialiste du PS (Libye, Syrie, Mali, Ukraine…), mais qui amuse la galerie à coups de « revenu minimum de base » et de « légalisation du cannabis » : grandioses perspectives pour la jeunesse de France, à qui l’on promet « du pain et des jeux » à la manière des empereurs romains !
Le malheur, c’est que la « France en ordre » fasciste du FN, la purge thatchérienne de FILLON et l’ubérisation générale du salariat chère à MACRON suscitent une telle horreur à gauche que, faute d’un vrai parti communiste éclairant les enjeux de classes, une partie de l’électorat progressiste aspire à l’ « union de toutes les gauches » quel qu’en soit le contenu. Et bien entendu, les appareils aux abois en profitent pour rabattre benoîtement sur le candidat PS en sommant MÉLENCHON (cf le harcèlement dont il fut la cible sur ce thème jeudi à l’émission de PUJADAS !) de se faire hara-kiri pour permettre à nouveau, comme si de rien n’était, à un ex-ministre de HOLLANDE, devenu frondeur d’apparat sur le tard… d’accéder à l’Elysée. Et de mettre irréversiblement le FN en position de recours inéluctable ?
LES appareils aux abois, disions-nous en visant, non seulement le PS en lutte pour sa survie, mais l’appareil du PCF-PGE. Et c’est la campagne de forums « pour l’union » décidée par P. LAURENT pour dégager des « pistes unitaires » qui aboutiraient… à quoi d’autre à l’arrivée, si ce n’est à l’effacement de MÉLENCHON, ou à l’affadissement de son programme sur la question centrale de l’affrontement avec l’UE/OTAN ? Et c’est la pétition « unitaire » lancée par CHASSAIGNE, le président des députés PCF, pour pousser au « rassemblement de toute la gauche », c’est-à-dire – sans avoir la franchise politique de l’avouer – au retrait pur et simple de MÉLENCHON. Au passage, qu’en disent désormais, à la lumière des développements actuels, les excellents camarades qui poussaient la candidature « communiste » CHASSAIGNE sans voir que ce dernier n’a jamais prétendu incarner l’ « identité communiste », qu’il a toujours conçu sa pré-candidature comme un moyen provisoire de « rassembler la gauche » (PS inclus), qu’il n’a jamais, ne serait-ce que soulevé, la question du FREXIT progressiste (alors que J.-L. M. a du moins le mérite de dire : « l’UE, on la change ou on la quitte ! », donc d’ouvrir le débat à gauche sur ce point déterminant ?). Ceux qui prennent volontiers « de gauche » MÉLENCHON (mais s’est-il jamais dit communiste ? Et qui donc est allé le chercher en 2012 ?), qui appellent à la révolution immédiate (en restant très discret sur le mode d’emploi…), mais qui, en attendant, s’enferment dans le PCF ultra-réformiste, vont-ils enfin dénoncer fortement cette « tenaille politique » mise en place par le PS avec l’aide de ses sous-traitants de l’appareil PCF-PGE ? Lequel tient à peu de chose près ce discours admirable de franchise : « Vous votez MÉLENCHON ? Nous non plus ! ».
D’autant que, pendant que certains apparatchiks poussent J.-L. M. à « coller » à HAMON, d’autres lui reprochent d’engager le dialogue avec ledit HAMON. Pile, je te traite de diviseur de la gauche si tu ne te déculottes pas devant le PS ; face, je te dénonce comme social-traître si, soumis à un pilonnage médiatique sur la question de l’ « union à tout prix », tu engages des discussions pour « ne pas perdre le drapeau de l’union »… La position des vrais révolutionnaires, que ces manigances écœurent, est tout autre :
- d’abord, ils dénoncent l’étau politique mis en place par le PS euro-formaté avec l’aide diligente de l’appareil PCF-PGE.Camarades communistes, ne tombez pas dans le piège d’une unité rosâtre et sans contenu qui, déjà, en mai 81, a contribué grandement à promouvoir MITTERRAND au détriment de la candidature MARCHAIS.
- Ensuite ils décryptent le double discours de ceux qui prennent des postures « de gauche » par rapport à MÉLENCHON, en lui reprochant de ne pas préparer la révolution (belle découverte !), pendant qu’eux-mêmes abandonnent toute référence explicite à la sortie de l’UE. Redisons-le, parce que c’est archi-vérifiable, CHASSAIGNE et LAURENT se situent à la droite de J.-L. M., ils ne rament certes pas pour la dictature du prolétariat (ça se saurait !), pas davantage pour l’ « identité communiste », mais pour sauver le PS en espérant – bien illusoirement ! – bénéficier d’un retour d’ascenseur leur permettant de sauver leurs sièges parlementaires, et cela sur un contenu « euro-compatible ».
En réalité, les militants franchement communistes doivent expliquer qu’aujourd’hui, la candidature MÉLENCHON (nous ne parlons pas d’un homme, mais d’un outil politique utilisable au temps T) se situe dans le camp de la paix parce que MÉLENCHON veut sur-le-champ « sortir la France de l’OTAN ». Alors qu’HAMON, MACRON et FILLON, sont pour y rester, pour porter le budget militaire à 2% du P.I.B. (comme l’exige Washington), pour construire la « défense européenne » dans le cadre de l’Alliance atlantique : ce qui revient à rien moins qu’à offrir sur un plateau la bombe atomique française à Berlin. Tout cela dans la perspective terrifiante d’une agression antirusse programmée de l’OTAN (qui masse des armes et des troupes dans les Etats baltes et en Pologne et qui soutient le gouvernement pronazi et russophobe de Kiev, etc.). Sur ces bases social-impérialistes caractérisées, comment peut-on envisager la moindre « unité » avec HAMON, ce militariste euro-atlantique qui tourne le dos à JAURÈS ?
En réalité, de vrais révolutionnaires doivent prendre appui sur la formule, insuffisante mais dynamique, qui figure sur les affiches de J.-L. M. : « l’Europe de Merkel, on la change ou on la quitte ! ». A partir de cela, on peut et on doit imposer le débat stratégique sur ces « quatre sorties » (de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme) qui restent la seule manière pour les communistes d’inscrire la marche au socialisme dans une dynamique de classe et de masse. Car qui peut croire que des communistes, que des syndicalistes, que des progressistes incapables de tenir le cap sur l’euro-rupture progressiste pourraient engager la moindre rupture sérieuse avec le capitalisme ? Souvenons-nous : le sinistre MITTERRAND n’a jamais lésiné, en paroles, sur la « rupture avec le capitalisme », pourvu que, dans la pratique, la « gauche unie » (qui intégrait le PCF désorienté par l’ « eurocommunisme »…) le laisse préparer l’euro, le retour de la France dans l’OTAN et le Traité de Maastricht !
En conséquence, nous militants franchement communistes, refusons le double langage : d’un côté nous appliquons la décision quasi-unanime de notre comité central d’apporter à la candidature J.-L. M. un soutien « critique mais dynamique ». Dans cet esprit, nous appelons MÉLENCHON à se recentrer sur les points stratégiques qui l’opposent à la candidature social-maastrichtienne d’HAMON : rupture avec l’OTAN et défense de la paix, débat sans tabou sur le FREXIT progressiste, reconquête tous terrains de l’indépendance nationale, combat pour arracher le drapeau tricolore des mains indignes du FN, et pour l’associer au drapeau rouge. Sans cela, la classe ouvrière restera sur sa réserve et c’est ensemble qu’une fois de plus, le FN et la social-démocratie tireront ensemble leur épingle du jeu. Aux législatives, nous avons publiquement invité la France Insoumise à retirer ses candidats face aux députés PCF sortants : moins parce qu’ils ont été irréprochables (unanimement ils ont voté l’état d’urgence liberticide !), mais pour ne pas faire le jeu du PS et pour retirer leur argument-massue aux campagnes pseudo-unitaires et anti-J.-L. M. auprès des militants sincères du PCF.
Enfin, nous en appelons aux communistes, y compris à ceux du PCF qui n’ont que faire des manœuvres et des contre-manœuvres qui paralysent l’appareil socialo-dépendant du PCF-PGE: ensemble, allons aux usines pour appeler aux quatre sorties (euro, UE, Otan, capitalisme) ; ensemble, revendiquons la nationalisation démocratique des secteurs-clés de l’économie ; ensemble défendons la paix en dénonçant l’UE/OTAN ; ensemble appelons les travailleurs à agir sans attendre les élections. Ensemble clarifions le lien dynamique et concret qui existe entre la sortie progressiste de l’UE-OTAN et la perspective pratique du socialisme pour la France ! En un mot, retrouvons la voie de l’unité d’action communiste pour que la classe ouvrière fasse irruption dans la campagne électorale. C’est ainsi qu’émergera une France Franchement Insoumise (FFI !) à l’Europe du capital !