Ce 2 avril, les électeurs vont choisir en Equateur entre Lenin Moreno, candidat de la poursuite du socialisme du 21e siècle, lancé par Rafael Correa, sorti largement en tête du premier tour à près de 40% des suffrages, et Guillermo Lasso, banquier et candidat de l’oligarchie capitaliste inféodé à l’impérialisme américain.
Un choix qui n’est pas sans rappeler celui que vont avoir à faire les électeurs français dans moins d’un mois désormais. Jusque dans les affaires qui éclabousse le candidat du système capitaliste. Un récent article de Bolivar Info souligne en effet que le candidat de la droite, banquier, a refusé de signer une déclaration de non corruption et de publier son patrimoine pour participer à un débat télévisé avec Lenin Moreno.
Guillermo Lasso perd sa crédibilité face aux électeurs pour manque de transparence sur ses biens à l’étranger et ses liens présumés avec la corruption.
Le candidat d’opposition Guillermo Lasso a refusé de respecter la demande des organisations de jurer devant notaire qu’il n’a pas participé à des actes de corruption.
Le débat présidentiel avant le ballotage du 2 avril a été annulé par le organisations face au refus du candidat Guillermo Lasso de jurer devant notaire qu’il n’a pas participé à des actes de corruption.
Les organisateurs du Débat Présidentiel ont demandé vendredi aux candidats de faire une déclaration indiquant « qu’ils n’ont pas participé directement ou indirectement à des actes de corruption et qu’ils n’ont pas profité de prises de décision dans l’exercice de fonctions publiques ou privées. »
Le candidat d’Alianza PAIS, Lenín Moreno, lui, a confirmé qu’il assisterait au débat et a fait ce que les organisateurs demandaient.
Il a aussi répondu aux déclarations de Lasso – qui a dit qu’il ne se sentirait pas bien dans le débat parce que le modérateur n’est pas son ami – « Je veux rappeler que quand le journal El Comercio qui n’est pas particulièrement favorable à ma candidature, je peux le voir dans les articles et dans les éditoriaux, m’a contacté, j’ai tout de suite accepté, » a déclaré Moreno.
Lasso, pour sa part, a assuré qu’il n’a pas à aller chez un notaire : « Je n’ai pas à accepter une condition comme celle-là, je n’ai pas à déclarer mon innocence concernant des actes qu’ils définissent, » selon les déclarations publiées par le journal El Universo.
« Le Réseau des Maîtres regrette que le candidat Guillermo Lasso n’ait pas accepté les conditions que nous avions établies pour participer au forum « Dialogue Présidentiel 2017 », a signalé l’organisme dans un communiqué diffusé sur Twitter.
Et il a jouté : « Nous regrettons d’avoir à prendre la décision d’annuler le forum » face au refus de l’ancien banquier.
Un rapport de l’Inspection des Banques de Panamá auquel a eu accès le site argentin Página 12 a révélé que le candidat Guillermo Lasso a accumulé 1999 et 2000 une fortune de 30 millions de dollars.
Un an après ce qu’on appelle le « feriado bancario » (le jour férié des banques), en 1999, la fortune de Lasso était d’1 million de dollars, pendant la pire crise financière de l’histoire de l’Equateur.
Lasso a le soutien des anciens présidents de droite, des banquiers et des chefs d’entreprises et affirme avoir construit sa fortune à force de travail et de sacrifices. Il a commencé à travailler à la Banque de Guayaquil, propriété de son beau-frère Danilo Carrera à 22 ans, après avoir obtenu son bac et ensuite, il a reçu en cadeau la présidence exécutive et de là, il a construit sa fortune.
Le 19 février dernier, les Equatoriens ont eu un referendum qui proposait l’interdiction pour les fonctionnaires élus par le peuple d’avoir des biens ou des capitaux dans des paradis fiscaux. 59,98% des citoyens ont voté « Oui » pour éviter l’évasion fiscale alors que le « Non » a obtenu 45,02%.
Lasso, s’il était élu président, devrait se séparer de ses actions dans une banque de Panamá, un pays considéré comme un paradis fiscal.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos