Des victimes par millions !
Dans le Bassin minier, à la mine, dans les usines, ont été tués, mutilés, invalidés des centaines de milliers de travailleurs. Le massacre n’a pas frappé que la région, il n’atteint pas que le monde ouvrier : innombrables sont les victimes des accidents du travail, des maladies dues au travail ou provoquées par des pollutions, du harcèlement, de l’épuisement professionnel physique ou nerveux. Les commémorations rituelles des catastrophes de Courrières en 1906 ou de Liévin en 1974 ne suffisent pas, loin s’en faut, pour rendre hommage à l’ensemble des victimes et dénoncer toute cette souffrance.
Autant de crimes non reconnus comme tels !
Ces accidents, ces blessures, tous ces malheurs sont-ils inévitables, sont-ils une fatalité ? Les victimes sont-elles touchées par un coup du sort, frappées par la malchance ? Non ! Les victimes pour la plupart ne sont pas tuées, mutilées, invalidées, suicidées par le travail en lui-même, mais par l’organisation du travail, les rythmes, conditions et horaires de travail. Ce n’est pas le travail qui tue, mais le travail capitaliste ! Autant de victimes, autant de crimes capitalistes restés impunis, non poursuivis.
Cette organisation du travail, ces rythmes et horaires, ces conditions de travail ne sont pas non plus une fatalité. Derrière le système du capital, ce sont des hommes et des femmes qui décident les cadences infernales, la gestion par le stress, la production en sous-effectif, la mise sous pression des salariés. Et ce sont les mêmes, les exploiteurs du travail des autres, les capitalistes, qui en plus de s’engraisser du sang des travailleurs, ont fermé les mines et délocalisé les usines pour perpétrer leurs crimes à l’étranger.
Pour en finir avec tous ces crimes, il faut d’abord les dénoncer. D’où l’idée de s’appuyer sur un lieu d’histoire connu, et d’y dresser un monument dont la vocation sera de pointer les responsabilités de la bourgeoisie capitaliste pour l’incriminer. Ce mémorial, à la disposition de tous, permettrait entre autres, dans un esprit de lutte des classes, des rassemblements et cérémonies pour dénoncer les accidents du travail, maladies du travail, etc. Et ainsi de les défataliser, c’est-à-dire les expliquer socialement, dans le cadre de la société capitaliste et de sa division en classes sociales ; en résumé de les politiser.
Si vous êtes, vous aussi, indigné par ces crimes inacceptables, alors vous comprenez l’intérêt d’un mémorial national en hommage aux victimes du capitalisme, et vous seriez fiers de participer, même modestement, à sa création (Bulletin ci-dessous).
http://memorial.bassinminier62.org/site/