Vive le marxisme-ass’linisme !
Par Floréal – PRCF
Un camarade désireux de me faire passer un bon moment (il y est parvenu, merci !) m’a transmis l’ « analyse » d’un journaliste irlandais vivant en France qui exprime en anglais ses commentaires sur la présidentielle française…
Il paraît que le PRCF, qui n’est pas assez stalinien aux yeux de ce fin géopoliticien néo-bolchevik, a tort d’apporter un soutien critique à Mélenchon : ce dernier ne fut-il pas trotskiste dans sa folle jeunesse (crime impardonnable : il faut sans doute être né léniniste pur sucre) – et que dès lors, la vraie position de classe consisterait plutôt à voter pour… M. Asselineau !
Dont chacun connaît les liens évidents avec le mouvement ouvrier, ainsi que l’amour immodéré qu’il a toujours porté à l’URSS…
Il est extraordinaire de voir combien des militants, dont les liens avec l’action de masse et le mouvement ouvrier sont des plus ténus, peuvent arriver par de pures constructions abstraites à produire les schémas théorico-politiques les plus acrobatiques. Bravo !
Pour notre part, avec des milliers de militants communistes et de syndicalistes de classe, nous apportons à Mélenchon un soutien critique qui ne vaut ni ralliement ni idéalisation. Et nous exprimons sereinement nos désaccords tout en diffusant 150 000 tracts FRANCHEMENT COMMUNISTES à l’entrée des usines de France ; nous y articulons Frexit progressiste et lutte pour le socialisme en associant le drapeau tricolore de l’indépendance nationale au drapeau rouge du prolétariat international. Un positionnement réaliste que comprennent de mieux en mieux les militants ouvriers. Ainsi que les militants de terrain du PCF qui refusent de rester spectateurs d’une élection où, sans se leurrer sur les contradictions et les difficultés, il est encore possible en utilisant le bulletin JLM de conjurer le second tour de cauchemar qu’avait programmé l’oligarchie autour de l’hydre tricéphale « Pen-Macrofion ».
Sur le plan esthétique, nous n’en sommes pas moins admiratifs pour ceux qui, abandonnant toute conception de classe du « Frexit » et des affrontements de classes qu’il entraînerait, nous bricolent un marxisme-ass’linisme des plus étranges, qui plus est, en se réclamant… du bolchevisme. Pourtant les classiques du marxisme-léninisme n’ont jamais, que je sache, confondu la défense DE CLASSE de l’indépendance nationale avec le ralliement à un homme de droite qui veut « moduler » la durée légale du travail et porter à 2% du P.I.B., comme l’exige Washington, le budget militaire de l’impérialisme français…
La nation que nous défendons est bien la « France des travailleurs » que chantait Jean Ferrat, et le nouveau CNR que nous voulons construire, y compris avec des républicains non communistes attachés à la France, ne veut pas moins que celui de 1944 « mettre le monde du travail au centre de la vie nationale ».
James Connolly, reviens, certains ont forcé sur la rousse !