Pour préserver et élargir l’espace politique progressiste indispensable aux luttes, le PRCF a appelé à un soutien critique à la candidature Mélenchon.Force est de constater qu’un mouvement de masse, dynamique, reposant essentiellement sur la classe des travailleurs s’est levé autour de la candidature Mélenchon, rassemblant plus de 7 millions d’électeurs pour un résultat historique de 19,6% des suffrages exprimés, écrasant le PS (6;7%) et manquant de peu de se qualifier au second tour. Il aura fallu l’intense propagande médiatique du système dans un « tous sauf Mélenchon » pour maintenir la Le Pen à un niveau suffisant pour permettre au banquier d’accéder à un second tour verrouillé.
Infliger une défaite électorale au Capital c’est possible aux législatives : la vérité des chiffres
En prenant la répartition du vote Mélenchon sur les 566 circonscriptions des élections législatives, il apparait que le nombre d’électeurs dépasse les 12,5% des inscrits dans 451 circonscriptions. Ce qui signifie qu’il sera possible d’atteindre le second tour dans près de 80% des circonscriptions.
Le PS, sur la base du score de Hamon ne pourrait se maintenir que dans une seule circonscription, les LR dans 421 circonscriptions et le FN dans 421. Seul En Marche fait mieux en pouvant se maintenir dans 520 circonscriptions. Il convient de remarquer que si les rares électeurs du PS se mobilisaient pour barrer la route à la droite, alors le maintien pourrait être assuré dans 98% des circonscriptions. Contre 94% s’ils se ralliaient tous au banquier Macron. Au delà des considérations politiques, une simple analyse arithmétique démontre bien que Hamon et le PS font donc objectivement le jeu du FN, jouant la carte Marine Le Pen pour préserver la dictature des banquiers. Ce qui devrait faire réfléchir leurs électeurs sincères. Gageons que les travailleurs et les syndicalistes sauront les mettre devant leurs responsabilités, s’ils veulent vraiment à court, moyen et long terme faire barrage au FN.
Le vote Mélenchon a dépassé les 25% dans 74 circonscriptions, une barre franchie dans respectivement 218, 90 et 199 circonscriptions pour Macron, Fillon et Le Pen. Augmenté des scores de Hamon cette barre serait franchie par le vote Mélenchon dans 430 circonscriptions, contre 312 dans le même cas pour Macron. Ce qui démontre qu’une majorité populaire et antifasciste est possible à l’Assemblée nationale et que le meilleur bulletin pour battre le FN n’est assurément pas le bulletin Macron.
Agir avec le PRCF : rejoindre les militants franchement communistes pour faire gagner les travailleurs
En même temps, les militants du Pôle diffusent largement aux travailleurs, principalement à l’entrée des usines et des services publics, le tract-programme du PRCF proposant le « Frexit progressiste » assorti d’une série de propositions visant à engager la rupture avec le capitalisme. Le PRCF propose en outre aux militants franchement communistes non organisés ou affiliés à d’autres organisations, y compris au PCF, d’arrêter ensemble et sans aucun préalable de positionnement électoral un programme minimal commun qui permettrait d’aller ensemble vers la classe ouvrière et la jeunesse. Cela permettrait de défricher l’espace politique et idéologique d’une France Franchement Insoumise à l’UE du capital et pour poser à nouveau la question du socialisme pour la France.
Pour autant il n’est pas question de négliger les Législatives qui suivront de près la présidentielle, selon le principe hautement toxique du « quinquennat ».
Là où les ARC l’estimeront possible et réaliste, et sous réserve de compter principalement sur les forces militantes locales (le PRCF national pouvant aider les candidats locaux du PRCF mais non se substituer à eux), il est possible, voire souhaitable, de présenter des candidatures franchement communistes et progressistes à l’initiative du Pôle avec naturellement, discussion préalable avec les autres forces se réclamant de la candidature insoumise. Cela implique une discussion et des propositions rapides qu’il conviendra de soumettre aussitôt à la direction nationale conformément aux statuts.
Aucun soutien n’est évidemment concevable envers les candidats des groupes euro-trotskistes ou de groupes pseudo-communistes autoproclamés « partis » qui n’ont d’autre but que de nuire au PRCF, voire d’usurper son sigle.
Il est nécessaire par ailleurs de contacter les candidats du PCF, notamment les députés sortants, de les interpeller sur nos propositions politiques, de voir s’ils acceptent de dialoguer sans préjugé avec le PRCF et s’ils sont capables d’ouvrir au moins un débat constructif sur le « Frexit progressiste ». Bien que le PRCF juge très sévèrement l’orientation euro-constructive et socialo-dépendante du PCF-PGE à l’échelle nationale, le Pôle n’exclut pas de discuter au cas par cas « en bas », par le biais des organisations départementales du PRCF, avec les candidats du PCF se réclamant du communisme. Il s’agit moins de demander leur ralliement intégral aux positions du PRCF sur la question européenne que de mesurer si un dialogue ouvert et éventuellement public est possible sur cette question. Dans l’affirmative, le PRCF sera prioritairement attentif à la préservation de l’espace communiste au Parlement (si déformé que soit cet espace en raison des capitulations du PCF-PGE) que dessine encore l’existence, d’ailleurs extrêmement fragilisée, d’un groupe du PCF à l’Assemblée nationale : le PRCF ne fera montre d’aucune irresponsabilité historique à cet égard pour peu que, sur le terrain, les candidats du PCF acceptent le dialogue, voire l’action commune, en passant outre aux éventuels oukases de l’appareil national ou départemental.
Les organisations départementales du PRCF chercheront aussi le contact avec les organisations et les militants de la « France insoumise ». Pas seulement pour soutenir de manière dynamique (et, bien entendu, en toute indépendance politique et organisationnelle) la candidature JLM aux présidentielles, mais pour examiner les programmes proposés par ces candidats, notamment sur la question du Frexit progressiste. A l’issue de ces contacts, les responsables départementaux rendront compte au national pour, si besoin, arrêter les soutiens possibles et nécessaires.
Bien entendu, pour autant que cela dépendra du PRCF, il faudra faire en sorte que soit éliminée la concurrence suicidaire entre PCF et « France Insoumise » là où il y aurait des propositions concurrentes, surtout si aucune des deux candidatures n’est claire sur la question du Frexit progressiste.
Bien entendu aussi, au second tour, aucun soutien ne sera donné aux « LR », fût-ce en opposition au FN qu’il nous faudra néanmoins dénoncer spécifiquement comme un énorme danger pour les libertés.
Aucun soutien non plus aux députés sortants du PS ayant voté la loi Travail, le Pacte de responsabilité ou le retour de la France dans l’OTAN.
Il reviendra aux ARC, au cas par cas, de juger si tel ou tel « frondeur » socialiste sortant présent au second tour a montré suffisamment de cran et de fermeté face à Hollande pour qu’il puisse éventuellement faire l’objet, ou pas, d’un vote de barrage anti-LR ou anti-FN, sans pour autant aller jusqu’au soutien politique, fût-il critique.
En attendant, il convient de ne pas oublier que le terrain électoral n’est pas le terrain principal pour les militants révolutionnaires et qu’il convient donc prioritairement, avec nos tracts, journaux, affiches, autocollants, pétitions, débats, prises de parole devant les entreprises, etc., d’appeler le monde du travail et la classe ouvrière à développer les luttes à l’échelle la plus large sans attendre le résultat de élections présidentielles et législatives.
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