Dimanche 7 mai 2017 a marqué la troisième semaine de grève de la faim des 2000 prisonniers politiques palestiniens dans les geôles d’Israël. Cette mobilisation a été nommée «le combat pour la Liberté et la Dignité» par les prisonniers palestiniens qui franchissent ainsi « une nouvelle étape dans leur longue lutte pour la liberté » déclare Marwan Barghouti…. Rappelons que le régime israélien refuse qu’il puisse rencontrer son avocat. Les revendications des prisonniers politiques palestiniens sont très modestes, citons par exemple la fin des détentions administratives sans procès ainsi que celle des mises en cachot d’isolement. Oui des droits basiques obtenus de hautes luttes par de précédentes grèves de la faim qui ont été à nouveau supprimés par le régime : installation de téléphones payants dans les camps pour pouvoir joindre leurs proches, visites familiales plus fréquentes avec possibilité de se faire photographier avec leurs parents ou enfants.
Cette grève de la faim révélateur de la barbarie du régime d’apartheid et de ses soutiens : des barbecues géants devant les prisons
Devant les prisons, les forces d’extrême droite qui sont à la manœuvre, avec le régime d’extrême droite au pouvoir à Tel Aviv, ont organisé des barbecues géants. Pour faire parvenir les effluves de nourriture jusqu’aux prisonniers politiques en grève de la faim. Pendant ce temps, le régime interdit aux grévistes de la faim de boire de l’eau salée, pourtant vitale pour eux.
Cette grève de la faim est d’ailleurs prise en otage par la politique intérieure des groupes d’extrême droite israéliens. Par exemple, le ministre de la Sécurité Publique, en charge des prisons, Gilad ERDAN, évoque des raisons de sécurité pour rejeter les demandes élémentaires des prisonniers politiques palestiniens. En réalité, engagé dans une primaire au sein du parti d’extrême droite LIKOUD, il ne veut pas être accusé de la moindre faiblesse vis à vis des Palestiniens.
Selon les chiffres du gouvernement américain, peu soupçonnable de parti pris anti israélien vis à vis d’un régime qu’il soutient à bout de bras, le taux de condamnation des palestiniens par les tribunaux militaires est proche de 90%, signe d’une parodie de justice. L’ONG ADDAMEER a décompté plus de 800 000 palestiniens arrêtés ou emprisonnés par le régime israélien, soit 40% de la population masculine des territoires palestiniens. A ce jour, 6500 pourrissent dans les geôles du régime, dont nombre détiennent le records des durées d’emprisonnement pour des prisonniers politiques dans le monde.
Le 7 mai 2017, le régime israélien a approuvé une loi révoquant le caractère officiel de la langue arabe. Une langue pourtant officielle depuis 1947 et parlée par plus de 20% de la population
JBC pour www.initiative-communiste.fr – d’après sources d’agence
Marwan Barghouthi : Je m’adresse à vous…
Je m’adresse a vous aujourd’hui de ma petite cellule d’isolement et du centre de milliers de prisonniers et en leur nom, et parmi les milliers de prisonniers qui ont décidé de livrer la bataille de la liberté et la dignité, la bataille de l’honneur et de l’héroïsme, la bataille de la grève de la faim, pour défendre notre droit à la liberté et la dignité.
Nous allons mener cette grève de la faim pour contrer la politique brutale de l’occupation qui se poursuit et se développe, les enlèvements, la torture, le harcèlement, la négligence médicale, les mesures arbitraires et punitives contre les prisonniers et leurs familles en les privant de leur droit de visite.
Nous confirmons notre décision de mener cette grève, quels que soient les sacrifices, la souffrance et la douleur, nous sommes fiers d’appartenir à ce peuple, et sommes capables de fermeté, de résistance pour la réalisation de nos droits garantis par le droit et les conventions internationales.
Cette bataille coïncide avec la Journée des prisonniers palestiniens, journée qui rappelle que près d’un million de Palestiniens ont été victimes d’arrestations arbitraires, de tortures physiques et psychologiques et d’humiliations de toutes sortes dans les bastilles de l’occupation.
Votre frère,
Marwan Barghouti (Abou al-Qassam)
Prison d’Hadarim
Déclaration de syndicats européens en soutien aux prisonniers grévistes de la faim palestiniens
Le 17 avril 2017 environ 1500 prisonniers politiques palestiniens ont entamé une grève de la faim illimitée. Les prisonniers en grève appellent à mettre fin aux pratiques israéliennes: violence, détention à l’isolement, torture, négligence médicale et déni des droits garantis par le droit international, y compris le droit d’avoir un procès équitable et des visites de la famille.
Plusieurs des prisonniers dirigeant la grève de la faim ont été placés à l’isolement. Les visites des avocats et des familles sont interdites pour tous les prisonniers grévistes.
Environ 6300 prisonniers politiques, dont au moins 300 enfants, sont incarcérés dans les prisons israéliennes selon Addameer, une association de soutien aux prisonniers et de défense des droits de l’Homme. Des prisonniers de Gaza et de Cisjordanie sont détenus à l’intérieur d’Israël et sont souvent privés du droit de visite régulière de leurs familles, une politique qui dure depuis des décennies et qui, pour Amnesty International, est “non seulement cruelle mais aussi une violation flagrante du droit international”.
En tant que syndicalistes européens, nous nous alarmons de ce que, malgré l’injustice évidente infligée au peuple de Palestine, les Etats européens, l’Union européenne (UE) et les institutions représentatives n’ont pas rempli leur devoir qui est de tenir Israël pour responsable de ses graves violations du droit international et des droits de l’Homme. L’UE et les compagnies internationales engrangent des profits en facilitant l’oppression continue et l’emprisonnement des Palestiniens.
L’Union européenne intègre la police nationale israélienne dans des projets comme LAW-TRAIN, financé par les contribuables européens, dont l’objectif est de développer les techniques d’interrogatoires.
Des firmes comme Hewlett-Packard (HP) et G4S tirent profit de l’emprisonnement des Palestiniens : elles procurent des services à l’armée d’occupation israélienne et une technologie biométrique qui permet à Israël de contrôler et mettre en place son système d’apartheid et de ségrégation raciale à l’encontre des Palestiniens; de plus, la complicité de HP dans la technologie qui rend possible le système pénitentiaire israélien, où la torture est fréquente, est totale.
La firme de sécurité britanno-danoise G4S a encore des contrats pour entraîner la police israélienne et demeure à ce titre complice des violations par Israël des droits humains des Palestiniens.
En tant que syndicalistes et citoyens de ce monde conscients, nous considérons que nous avons le devoir et la force de nous y opposer. Nous sommes aux côtés des prisonniers palestiniens en grève de la faim dans leur exigence de justice et d’un traitement juste. Nous nous engageons à travailler dans nos syndicats respectifs pour que ne soient pas renouvelés les contrats avec des firmes comme HP et G4S qui tirent profit de l’emprisonnement des Palestiniens.
De plus, nous appelons l’UE et les Etats membres à mettre fin à leur complicité et à tenir Israël pour responsable des graves violations des droits de l’Homme qu’il commet.
Liste des syndicats signataires :
La Centrale Générale – FGTB (Belgique)
ACV/CSC Brussels (Belgique)
Union Syndicale Solidaires (France)
CGT France – 66
Trade Union Friends of Palestine (Irlande )
Fagforbundet (Norvège)
Fagforbundet Bergen (Norvège)
Unison (Royaume-Uni)
Confederación Intersindical Galega (CIG) – (Galice)
ELA (Basque Workers Solidarity) – (Pays Basque )
Intersindical Valenciana – (Valence)
Dundee Trades Union Council (Ecosse)
Derry Trades Union Council (Irlande)
Mandate Trade Union (Irlande)
Craigavon Trades Council (Irlande)
Northern Ireland Public Service Alliance
Civil Public and Services Union (Irlande)
LO Sandefjord (Norvège)
Warsaw’s local section of Workers’ Initiative Trade Union (Pologne)
LAB (Pays Basque )
LO Bergen (Norway)