Le banquier-président et son premier ministre de droite (LR) viennent d’annoncer le nouveau gouvernement.
Plusieurs remarques doivent être faites.
Tout d’abord que la caractéristique principale du gouvernement est qu’il est de droite. Patronal. Européiste.
De droite.
Le premier ministre (LR) est secondé par plusieurs ministres de droite (LR ou sympathisants). En particulier Bercy est tenu par deux LR, Le Maire et Darmanin, sarkoziste hostile au mariage pour tous. La droite tient les cordons de la bourse.
De plus toute une partie du gouvernement est composée de gens de droite comme Jean Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, directeur de l’ESSEC – Business School et ancien directeur adjoint du cabinet de Gilles de Robien ou Muriel Pénicaud, ministre du Travail, la directrice générale de Business-France, membre des conseils d’administration de plusieurs multinationales, elle a été entre autres directrice générale des ressources humaines du groupe Danone, les P’tits Lu de l’usine de Calais, fermée par Danone pour relever son taux de rentabilité, se souviennent sûrement d’elle avec émotion… et directrice générale adjointe de Dassault Systèmes
Patronal.
Les liens entre ce gouvernement et le capital sont évidents. On assiste à une véritable fusion entre le monde des affaires et le monde politique : jamais on n’aura tant parlé de libéralisme et tant pratiqué le capitalisme monopoliste d’État, cette fusion en un seul mécanisme, dominé par les seconds, de l’État bourgeois et du très grand capital. Comment mieux résumer cette évidence sinon en laissant la parole à Gattaz, président du MEDEF :« Pour l’instant nous sommes sur un nuage, pour l’instant Emmanuel Macron fait un sans-faute ». L’annonce par Macron de sa volonté de démolir le Code du travail par ordonnances rappelle les décrets-lois de Laval ou de Daladier… Belle référence anti-républicaine et anti-démocratique pour le sémillant Rothschild’s Boy qui d’un coup, pulvérisant les records d’autoritarisme de Valls et de son 49-3, va démolir l’un des acquis fondamentaux de la Résistance mis en place en 1945 par le ministre communiste Ambroise Croizat.
Européiste.
C’est sans doute ce chapitre où la nature de classe à la fois antisociale et grossièrement antinationale de ce gouvernement apparait dans toute son horreur. Le Drian, cumulard de mandats, vendeur de choc de Rafales au Qatar, rapporteur mitterrandien de la commission parlementaire de la Défense qui a participé à toutes les surenchères reaganiennes contre l’URSS dans les années 80, passe du ministère de la Défense au ministère des Affaires étrangères « et européennes ». Déjà l’intitulé qui ajoute européennes est un signe qui confirme la marche forcée vers le saut fédéral européen , ces États-Unis d’Europe insérés dans l’ « Union transatlantique » que le MEDEF appelle de ses vœux. La nomination de Sylvie Goulard (proche de l’épiscopat) à la charge du ministère de la Défense ex-nationale qui devient ministère des Armées confirme le choix européiste. Une ministre réputée ne pas se sentir française, si l’on en croit son ex-condisciple Jacques Myard… Quelle est la signification de ce jeu de chaises musicales? Goulard est une européiste fanatique. Une intégriste de l’UE. Collaboratrice des pires eurocrates comme Mario Monti ou Romano Prodi, économiquement aussi fanatiquement ultralibérale que Schäuble. Donc elle n’arrive pas à ce poste stratégique par hasard mais pour accélérer la mise en place de la l’armée européenne sous pilotage berlinois, ce qui signifie que la force de frappe française pourrait passer sous le contrôle direct de Berlin et de Washington vu que ladite défense européenne sera le pilier européen de l’OTAN. Sans doute la raison du nouvel intitulé du ministère de la Défense : on passe de la défense de la France aux Armées européennes du futur IVe Reich euro-atlantique en pleine confrontation avec la Chine et la Russie (Syrie, Ukraine, Corée…). Cerise sur le gâteau, Marielle de Sarnez, autre europhile débridée, est ajoutée à la « Dream Team » (le franglais s’impose en l’occurrence !) européiste de ce gouvernement de démolition de la France. Ainsi nous retrouvons dans cette équipe de casseurs la Sainte Alliance des sociaux-démocrates (Le Drian) et des démocrates-chrétiens (Goulard et de Sarnez), totalement arrimés à l’UE et à l’OTAN. Macron avait annoncé la couleur bleue mariale en arborant dans ses meetings autant le drapeau de l’UE que celui de la France. Un des axes fondamentaux de la politique macronesque sera ce fameux saut fédéral européen, l’armée européenne , évidement intégrée dans l’OTAN, bref la mort programmée de la République et de la Nation
Une note plus légère pour clore ce bref tour d’horizon. le premier ministre a fait une partie de sa carrière à AREVA. Nicolas Hulot est contre le nucléaire. Chercher l’erreur… que va sûrement payer EDF à l’arrivée. Quelques personnalités alibi ont pu être ainsi embarquées dans cette galère. Comme le disaient les Grecs, « Des hommes résistent à l’argent, très peu à la gloire ». Même si la gloire en question n’est qu’éphémère et illusion, qu’elle est plus vanité que gloire.
Enfin comment ne pas conclure sur la nomination comme chef des flics de Gérard Colomb ? Cet homme situé à l’extrême-droite du PS, ennemi-juré de l’État-nation, fanatique du tout-anglais et des euro-métropoles, est à sa place, la matraque à la main, ressuscitant Jules Moch.
Mais voyons maintenant l’autre face de la médaille : Macron est mal élu. Sa base de masse est faible, portée par la grande bourgeoisie, ce qui donne des moyens mais pas le nombre, et de la partie supérieure de la moyenne bourgeoisie. Son programme est de normaliser la France en faisant du FN la seule opposition au Parti Maastrichtien Unique du grand capital, stérilisant ainsi les voix populaires qui se portent sur ce parti fascisant et pseudo-patriotique. Macron déploierait ainsi la politique la plus réactionnaire, la plus thatchérienne, la plus antinationale que notre pays ait connue depuis l’Occupation. De ce fait l’homme-clé du gouvernement siègera au ministère de l’intérieur car à toute action répond une réaction. Et la réaction ouvrière et populaire inquiète le capital et ses fondés de pouvoir. Lorsqu’on lit la récente, lucide et combative déclaration du syndicat CGT-Énergie/Paris, on voit bien que rien n’est acquis pour Macron, le MEDEF et l’UE et que notre résistance peut stopper le tsunami antisocial et antipatriote de ce gouvernement de combat du capital. A condition que nous lui opposions, nous aussi, un syndicalisme de combat et de masse. Que nous profitions des Législatives pour assurer la présence de députés capables de porter à l’ Assemblée Nationale la voix des colères et des combats du peuple de France… et qu’en renforçant le PRCF, nous nous mettions « en marche » vers la reconstruction urgente du véritable parti communiste détruit par la « mutation ».