Après l’excellent score obtenu par Mélenchon au premier tour de la présidentielle, on pouvait espérer que tous les progressistes feraient le nécessaire pour amplifier la dynamique aux législatives. Force est de constater que globalement, les choses ne vont guère dans ce sens présentement.
Côté direction du PCF, Pierre Laurent continue de cultiver la confusion en mettant sur le même plan les candidats de la France insoumise, ceux du Ps pro-Hamon et ceux. .. de son propre parti (cf ses déclarations du 30 mai sur France-Info dans l’émission d’Apathie). L’important est selon lui de faire en sorte que « la gauche », quelle qu’elle soit, accède au second tour. Et par avance, Laurent appelle à retirer ce candidat au profit du candidat Macron si le candidat FN semble éligible…
Tout cela disqualifie la direction du PCF pour se présenter en chevalier rouge de la gauche populaire : ses dirigeants restent incapables de proposer une alternative franchement anticapitaliste et anti-UE au bloc euro-patronal en gestation des LR-EM-PS.
Ce comportement opportuniste excuse-t-il pour autant la manière dont la direction de la France insoumise affiche ces derniers temps une attitude contre-productive et non dénuée de brutalité dans la conduite de sa campagne ? Sur le fond on aimerait entendre davantage de critique à l’encontre de L’UE, qui dicte de A à Z la feuille de route de Macron, et moins de références à Mitterrand, qui a rabattu la gauche vers la funeste « construction européenne »…
Pour leur part, les militants du PRCF n’en étudient qu’avec plus de sérieux, circonscription par circonscription, les candidatures respectives du PCF et de la FI. Nos organisations locales se déterminent à partir des critères nationaux suivants :
1) le candidat accepte-t-il d’ouvrir un large debat public sur la phrase de JLM « l’Europe de Merkel, on la change ou on la quitte »?
2) le candidat s’engage-t-il à maintenir sa candidature au second tour face à un candidat soutenu par Macron ou se retirera-t-il alors en faveur du « marcheur » sous prétexte de pseudo-barrage antifasciste?
3) le candidat accepte-t-il le débat politique avec le PRCF en renonçant à toute forme d hégémonie ?
Car pour mobiliser pleinement le potentiel politique de la candidature JLM à la présidentielle et porter au parlement une forte opposition populaire, il faut conjuguer la clarté politique sur l’Europe, l’ouverture vers les forces franchement progressistes et forclore toute attitude dominatrice. Toute autre manière de faire serait irresponsable envers la vraie gauche et envers le mouvement ouvrier, qu’attendent des épreuves très difficiles.