A propos du retrait de D. Trump de l’accord de Paris sur le réchauffement climatique – Déclaration du secrétariat national du PRCF – 1er juin 2017
Prenant à contrepied les naïfs défenseurs du « capitalisme vert », le président des Etats-Unis annonce que son pays se retire de l’accord de Paris (dit « Cop 21 ») sur le réchauffement climatique. Quoi qu’on pense des insuffisances et des motivations véritables de l’accord en question (le PRCF s’est exprimé en temps voulu sur ce sujet), ce retrait irresponsable de D. Trump porte un coup grave à la lutte contre le réchauffement de la planète d’origine anthropique, et à travers elle, aux conditions de survie et de développement de toute l’humanité, voire du vivant sur Terre. En effet, quand on rapporte l’émission de gaz à effets de serre au nombre d’habitants, les USA sont de très loin le premier pollueur de la planète (18 tonnes de CO² par an et par habitant contre 7 pour la Chine), sans parler du mode de vie ultra-prédateur et gaspilleur dont le pays phare du système capitaliste est le principal promoteur mondial à travers son écrasant dispositif d’hégémonie militaire, financier, linguistique et « culturelle ».
Le retrait annoncé des Etats-Unis d’Amérique appelle plusieurs remarques :
- Qu’on cesse de nous amuser avec la « grande démocratie américaine » et ses « contre-pouvoirs » (sic). Chacun constate qu’aux Etats-Unis, un milliardaire obscurantiste poussé par quelques groupes de pression militaro-industriels et financiers, a toute latitude, sans même un débat au Congrès, pour annuler un accord de portée mondiale.
- Plus que jamais éclate le caractère EXTERMINISTE du système capitaliste: l’éco-communiste Marx disait déjà dans Le Capital que « le capitalisme n’engendre la richesse qu’en épuisant ses deux sources, la Terre et le travailleur ». A l’époque de l’impérialisme et de la crise chronique du mode de production capitaliste, il est de plus en plus évident que l’humanité devra choisir entre « l’effroi sans fin » et la « fin pleine d’effroi » que lui promet ce mode de production – donc de consommation – incompatible à moyenne, voire à brève échéance, avec la dignité de l’homme, voire avec sa simple survie. Il n’y a pas une once d’exagération dans la formule de Fidel Castro qui inspire le PRCF et qui devrait inspirer tous les vrais progressistes : « la patrie ou la mort, le socialisme ou mourir ! » : si l’humanité ne retrouve pas au 21ème siècle le chemin du socialisme qu’avaient ouvert la Commune de Paris, puis la Révolution d’Octobre, l’avenir humain est très gravement compromis, non seulement sur les plans militaire et socio-économique, mais sur le plan environnemental.
- La décision de Trump montre que les contradictions inter-impérialistes s’aggravent comme l’attestent ces derniers jours la polémique entre Trump et Merkel, aussitôt appuyée par Macron. Le PRCF a éclairé les raisons profondes de cette aggravation qui, sur fond de crise généralisée du système capitaliste et de crise aigue de l’UE, procède du choc entre le dollar et la zone euro (cf le rapport de G. Gastaud devant le CC du PRCF de mars 2017 sur les questions internationales, récemment publié par www.initiative-communiste.fr ). Pour autant, il est exclu de se saisir de cet affrontement larvé entre impérialistes rivaux pour soutenir l’impérialisme européen ; car d’une part, la « défense européenne » projetée par Merkel/Macron dans le cadre du « saut fédéral européen » en cours signifierait de nouvelles charges accablantes pour les travailleurs du sous-continent européen, elles ne rompraient pas pour autant avec l’hégémonisme US vu qu’elles s’inscriraient dans le cadre de la marche à la guerre antirusse préparée par l’OTAN et elles mettraient un point final à l’idée même d’une défense nationale de notre pays, ce qui rendrait impossible l’émergence d’une France Franchement Insoumise à l’UE atlantique ; au demeurant, l’aiguisement des contradictions inter-impérialistes révélé par les tensions croissantes entre Trump et Merkel peut à tout moment prendre la forme de guerres d’agression potentiellement mondiales contre les BRICS, notamment contre la Russie et la Chine, à travers des « guerres de grande ampleur » (dixit Trump) contre Pyongyang, de frappes occidentales contre l’allié syrien de Moscou ou contre l’Iran, sans parler du constant soutien apporté par l’UE/OTAN au régime pronazi de Kiev contre « l’ennemi » russe commun. Aucun soutien non plus à Macron, dont la « Task Force » (sic) se dit prête à des frappes françaises unilatérales contre la Syrie souveraine et qui, derrière la façade de l’accueil versaillais fait à Poutine, accuse cyniquement la Russie d’avoir envahi l’Ukraine* ; aucun soutien aux sommations, à la fois formulées par Trump et par Obama et à la fois acceptées par MErkel et par Macron, de porter à 2% du PIB les dépenses françaises et européennes d’armement. Sans cesser une seconde de considérer l’impérialisme US comme un prédateur redoutable, il est grand temps pour tous les vrais communistes et pour toute la gauche populaire, pacifique et patriote au vrai sens du mot, de rompre avec le mythe social-impérialiste de « l’Europe pacifique, démocratique et sociale » et d’appeler à rompre à 100% non seulement avec l’OTAN, mais avec l’UE qui est son « partenaire stratégique ».
- Moins que jamais on ne peut dissocier la défense de l’environnement de la défense de la paix mondiale, du progrès social, de la souveraineté des peuples et de leur coopération à égalité, de la reconquête des libertés démocratiques transformées en mascarade par les Etats capitalistes de plus en plus prédateurs, militarisés et policiers.
Les Macron, Obama, Merkel et Cie vont sans doute tenter de rallier derrière eux tous les amis de l’environnement. Mais ce n’est pas AVEC les capitalistes, AVEC les capitalistes, AVEC les eurocrates, que l’on peut et que l’on doit défendre l’environnement, c’est CONTRE eux.
Plus que jamais, le PRCF appelle les militants franchement communistes, les syndicalistes de lutte, les amis de la paix, les patriotes républicains, les véritables écologistes, à construire dans les luttes le Front antifasciste, patriotique, populaire, pacifique et écologique (FrAPPPE). Plus que jamais j’aime la paix et l’environnement, JE COMBATS LE CAPITALISME et l’IMPERIALISME PREDATEURS, je lutte pour les quatre sorties : de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme !
*Rappelons que ce sont les Républiques russophones du Donbass qui sont assiégées par le régime maccarthyste et pronazi de Kiev alors que la Crimée a librement voté son rattachement à la Russie.
Note: est annoncée une allocution de Macron en anglais pour s’adresser au monde. Une fois de plus, le président porté par les médias de la finance bafoue la langue française et son statut de langue de l’ONU et de la Francophonie internationale. Ce n’est pas secondaire car, comme le dit le grand ethnologue Philippe Descola, la diversité linguistique et culturelle n’importe pas moins à l’avenir des humains et des non-humains que la biodiversité. On ne peut combattre le totalitarisme planétaire du capital financier et l’exterminisme impérialiste sans combattre aussi ce tout-anglais planétaire que l’ex-patron du MEDEF E.-E. Seillières appelle cyniquement « la langue des affaires et de l’entreprise ».