Alors que la Pologne poursuit ses persécutions anti communistes, visant notamment les journalistes et animateurs du journal du parti communiste polonais (KPP) (lire ici). Plusieurs camarades ont ainsi été condamnés à 9 mois de prisons fermes pour leurs idées dans un procès politique inique.
Le PRCF, ainsi que plusieurs associations culturelles et de défense des droits de l’homme ont écrit par voix d’avocat aux juges polonais pour rappeler les plus élémentaires des droits de l’homme, et appeler à stopper ces procès politiques visant les communistes et avec eux l’ensemble des progressistes.
Rappelons qu’à Varsovie, c’est un pouvoir d’extrême droite qui est désormais au pouvoir, avec le soutien de la Commission Européenne, un pouvoir qui s’en prend aux droits élémentaires des femmes, qui laissent défiler des groupes néo nazies dans les rues, appuie les visées bellicistes de l’Union Européenne en Europe, notamment en Ukraine, et comme ses comparses des pays baltes et d’Ukraine réprime violemment ses opposants, en s’attaquant en premier aux communistes.
Que ceux qui ne partagent pas les convictions communistes ne s’y trompent pas, comme dans l’Italie ou la Hongrie fasciste, comme dans l’Allemagne Nazie, comme dans la France collaborationniste de Pétain et des prédécesseurs du PS, en Pologne ce sont les communistes qui sont frappés en premier. Derrière suivront les autres, peut être vous qui lisez cette page
Sąd Okręgowy w Katowicach
ul. Andrzeja 16/18
40-957 KatowiceMichal Ziobro.
Prokuratura Rejonowa
Katowice Północ w Katowicach
ul. Pocztowa 8
40-002 KatowiceMonsieur le Procureur,
Monsieur le Juge, 23 mai 2017
Le 24 mai 2017, votre tribunal décidera des suites à donner à l’appel fait par les militants communistes polonais contre les décisions iniques prononcées en première instance.
Le 31 mars 2016 quatre militants du Parti communiste de Pologne ont été condamnés par le tribunal de première instance de Dąbrowa Gόrnicza à 9 mois de prison ferme ou à d’humiliants travaux d’intérêt général ainsi qu’à une forte amende pour avoir „propagé l’idéologie communiste” dans leur magazine Brzask et sur leur site internet.
Le tribunal a jugé les militants selon une procédure spéciale appliquée dans les cas de délits dans lesquels « la culpabilité de l’accusé ne pose pas de doute ». Le tribunal n’a pas mené de procès selon la procédure du code pénal, se basant uniquement sur l’acte d’accusation. De ce fait, les accusés ont été privés du droit à la défense alors qu’ils avaient déjà demandé à être jugés selon une procédure pénale normale.
Les militants du KPP (Parti Communiste de Pologne) sont accusés sur la base de l’article 256§1 du code pénal: « Qui publiquement fait la propagande pour un système fasciste ou autre totalitaire et appelle à la haine du fait de différences nationales, ethniques, raciales ou liées à la religion sera puni d’une amende, de limitation ou de privation de liberté jusqu’à 2 ans ».
Accuser les militants communistes polonais de propagande totalitaire est encore un pas vers la mise à égalité du communisme avec le fascisme afin d’interdire totalement l’activité des communistes.
Le 31 décembre 2015 le Procureur Régional de Katowice a envoyé au Tribunal de 1ère instance de Dabrowa Gornicza un acte d’accusation contenant l’accusation suivante: « Vous avez publiquement fait l’apologie d’un système politique totalitaire en tant que membre du comité de rédaction du magazine Brzask et dans ce cadre vous y avez publié des contenus lié directement aux idées communistes, marxistes et léninistes, publications qui sont accessibles sur le site internet www.kompol.org ce qui dans le contexte des expériences historiques est contraire aux valeurs démocratiques »…
Les communistes polonais sont donc condamnés pour avoir poursuivi leur activité statutaire légale!
Au moment de la condamnation des rédacteurs de Brzask, les néofascistes de ONR (Obόz Narodowo Radykalny – Rassemblement National Radical) défilaient dans la rue de Bialystok pour fêter le 82e anniversaire de leur fondation… Ils portaient alors des étendards avec le symboles de la Phalange, des torches allumées et appelaient publiquement à liquider leur ennemis politiques, c’est-à-dire faisaient ouvertement référence au fascisme historique. Malgré cela le Ministère de la Défense a programmé d’armer les fascistes en les intégrant à la nouvelle structure de défense territoriale. Auparavant un tribunal à Czestochowa a relaxé un homme qui faisait commerce de tee-shirts avec inscriptions racistes sans y voir une violation de l’article 256 du Code pénal. Dernièrement le Ministère de la Justice et le Procureur Général ont suspendu l’exécution du jugement d’un nationaliste condamné pour agression sur un policier.
L’État bourgeois pense qu’il va terroriser le KPP et les militants communistes polonais par cette répression anticommuniste digne de Mac Carthy et que cette campagne anticommuniste va lui profiter pour faire oublier ses innombrables échecs en politique intérieure. Cependant cette répression est liée à l’intensification des pratiques antisociales barbares de l’Union européenne et au fait que la classe ouvrière polonaise, qui avait de fortes positions sociales et politiques avant 1981, est aujourd’hui de nouveau largement contrainte à l’émigration pour servir de variable salariale d’ajustement sur le grand marché dérégulé de la force de travail européenne.
Il est proprement ridicule que ceux qui, aujourd’hui, accusent les communistes polonais de diffuser une idéologie totalitaire, utilisent la répression d’État pour censurer les idées communistes et limiter ainsi le pluralisme en criminalisant, non seulement les décennies de Pologne populaire, mais l’espoir d’une vie meilleure délivrée de l’exploitation capitaliste pour les millions de travailleurs polonais qui vivent dans leur chair le rétablissement d’une dictature cléricale, entièrement au service de l’UE, en Pologne, avec à l’horizon, le renforcement de l’OTAN qui utilise la Pologne pour préparer une agression contre la Russie postsoviétique. En agissant ainsi, les dirigeants capitalistes de la Pologne ne bafouent pas seulement la Déclaration universelle des droits de l’homme, ils prouvent de manière éclatante que les forces de droite au pouvoir voulaient moins renverser le « totalitarisme communiste » (sic) en Pologne, qu’ils ne voulaient renverser les rapports de production socialiste et rétablir le capitalisme tout en utilisant le totalitarisme, et notamment, la censure politique la plus éhontée, pour protéger les nouveaux rapports de production capitaliste. En réalité, la mise à égalité du fascisme et du communisme sous le nom confus de « totalitarisme » sert exclusivement à criminaliser les seconds tout en réhabilitant sournoisement les premiers. La question de la conformité de ces répressions avec les textes européens dont se réclament officiellement la Pologne capitaliste est d’ailleurs posée et nous nous réservons d’interpeller l’ONU et la justice européenne à ce sujet.
En intervenant en solidarité avec les communistes polonais, les militants du PRCF ont conscience de répondre à un devoir internationaliste de solidarité de classe, de prolonger les grandes traditions d’amitié franco-polonaise héritées notamment de Rousseau, de Dombrowski, de Wrobleski et de Chopin, mais aussi de défendre les libertés démocratiques dans toute l’Europe, y compris en France, tant l’anticommunisme sert partout de base idéologique pour fasciser doucereusement la vie politique de l’ensemble du sous-continent européen.
Les répressions anticommunistes doivent cesser, et les lois anticommunistes doivent être abrogées!
Liberté d’expression pour les communistes de Pologne !
Fin des persécutions contre les communistes et les autres patriotes polonais !
Au nom de plusieurs organisations culturelles, politiques, de solidarité, de défense des droits de France,
Maître TOURNÉ
Avocat à la Cour