Les élections législatives anticipées voulues par T. May, premier ministre conservateur britannique, se sont retournées contre elle. Le rejet de la politique anti-sociale et de guerre impérialiste menée par les gouvernements britanniques depuis de longues années – par le parti conservateur comme par le parti travailliste blairisé – s’est exprimé partiellement lors de ces élections.
Les Tories perdent au moins une vingtaine de députés, reculent en voix et perdent la majorité absolue au Parlement. Le Labour de J. Corbyn progresse sensiblement et gagne en voix et une trentaine sièges (selon la BBC).
Là où il n’y avait pas de candidat communistes, les organisations communistes britanniques avaient d’ailleurs appelé à voter pour le Labour. J. Corbyn a mobilisé les jeunes et les syndicalistes en proposant des nationalisations (rail et poste), la fin des contrats « zéro heure », la taxation des riches et du grand capital et l’augmentation des salaires. Corbyn a été violemment attaqué par les médias de masse britanniques aux mains du grand capital. En France-même, Corbyn est présenté comme étant « de l’ultra-gauche »(sic) , incapable de faire progresser son parti qu’il allait marginaliser du fait de son positionnement à gauche….
Corbyn avait subi des attaques toutes aussi violentes de l’aile blairiste du Labour qui a tenté plusieurs putschs pour se débarrasser de lui. Mais fort de la confiance des militants, des syndicalistes et des jeunes Corbyn a tenu.
Ces élections démontrent que c’est bien avec un positionnement de gauche que la mobilisation des travailleurs et du peuple britannique peut se réaliser. Elles montrent aussi que le Brexit par la porte de droite, dirigé par une fraction de la bourgeoisie, n’apporte rien au monde du travail. Seule une sortie par la porte de gauche, une sortie progressiste de l’UE peut permettre de briser le carcan européo-capitaliste qui est d’ailleurs la seule possible en France étant donné que le capital interdit à ses laquais du FN toute forme de Frexit de droite,
Le Parti Communiste Britannique (CPB) avait demandé pour se scrutin « une poussée finale pour un gouvernement de gauche ». Rien n’est joué mais il reste que c’est bien la gauche de gauche qui peut gagner. Et le Labour aurait tout intérêt à clarifier sa position sur le Brexit encore trop marqué par des ambiguïtés qui gênent la progression de la gauche travailliste. En Grande-Bretagne comme en France, c’est autour de la sortie progressiste de l’UE que cela se joue pour que ce soit les travailleurs qui gagnent.
Communiqué de la Commission Internationale du PRCF
Les résultats des élections générales 2017 en Grande Bretagne
Conservateurs : 42.4% en progression de +5.5% – 316 sièges (-12)
Travaillistes : 40.1%en progression de +5.5 % – 261 sièges (+29)
Libéraux démocrates : 7.3% – en recul de 0.5% – 12 sièges (+4)
Nationalistes écossais : 3.1% – en recul de 1.7% – 35 sièges (-21) [Le SNP demeure le premier parti en Ecosse avec 36.9%, mais en recul de 13.1%)
Souverainistes de droite (UKIP) : 1.9% – en recul de 10.8% – 0 siège ( -1)
Verts : 1.6% en recul de 2.1% – 1 siège
Parti démocrate unis (DUP) : 0.9% en progression de +0.3% – 10 sièges (+2) [permier parti en Irlande du Nord avec 36% – +10%)
Sin Fein (indépendantiste irlandais) : 0.7% – 7 sièges (+3) [second parti en Irlande du Nord avec 29.4% – 4%)
Retrouvez les résultats détaillées communiqués par la BBC : http://www.bbc.com/news/election/2017/results