« Viens, je t’invite à une partie de pêche.
Dit un jour un pêcheur à un vermisseau.
Nous nous installerons au bord d’un ruisseau
Tout près d’un saule avec une canne à pêche
Attendant tranquilles que morde le poisson.
Nous ferons gentiment la conversation.
Toi qui rampes, je vais t’apprendre à voler
Au bout d’une ligne… Quelle sensation
Forte ! Une expérience privilégiée
Que pourront t’envier tous tes congénères,
Une occasion unique dans ta carrière
De t’élever, de plonger, de te baigner
Dans l’onde très pure d’une claire rivière…
Tu n’en reviendras pas. Je puis te l’assurer ! »
Le vermisseau pour sa part restait sans voix,
Bouche bée devant ce discours enjôleur.
Pourquoi pas, aller pêcher, pour une fois ?
Et le voici parti avec le pêcheur,
Tout à la joie nouvelle de se promener.
Las ! Son bonheur fut d’assez courte durée.
Bientôt un hameçon lui perçant le corps
Il se fit happer par un gardon très frais.
L’ayant appâté, il partagea son sort
Et n’en revînt pas… Le pêcheur disait vrai.
anti-moralité
Cette fable au vrai ne vous concerne pas
vous qui ne vous laissez pas prendre aux appâts
des plus puissants ni vous laisseriez séduire
par les candidats de la finance (ou pire,
leurs chiens de garde) et seriez prêts à voter
pour ceux qui font métier de vous exploiter.
Francis Combe
http://franciscombes.unblog.fr/2017/06/22/le-pecheur-et-le-vermisseau/