Jacques Rancière invente une conception de la fiction, qui n’est pas de l’ordre de la représentation ni de l’ordre de la présentation pure de «l’imaginaire», parce que cette fiction est un nom de lien nouveau entre politique et esthétique – fiction comme mode de subjectivation politique. Mais si au premier égard cette théorie reste formelle en un sens, notamment dans les derniers textes de Rancière, sa mise en œuvre dans «La Nuit des prolétaires: Archives du rêve ouvrier», son maître-ouvrage datant de 1981, s’écarte de la tentative pure de la philosophie pour donner lieu à sa matérialité effective dans une figure concrète de l’histoire (les ouvriers) et dans les expériences portant le nom singulier : «l’émancipation». Cet ouvrage, plus que l’histoire, est lu, médité et «théorisé» ici, peut-être pour la première fois, comme une ouverture à une théorie ranciérienne de la fiction, du sujet, et de la subjectivation.
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