Dans sa marche ultra-conformiste à l’américanisation totale de la vie politique française (primaires des uns, quasi-simultanéité des présidentielles et des législatives, inflation de l’anglais dans la « com » gouvernementale, « Discours présidentiel sur l’état de l’Union » prononcé à l’américaine devant le « Congrès » parlementaire, effacement du Premier Ministre, donc de l’Assemblée nationale, fédéralisation de la République une et invisible au nom du « pacte girondin », ubérisation générale de l’économie, atlantisme échevelé en matière de diplomatie et de politique militaire…), Macron et les forces euro-atlantiques qui l’appuient voudraient instituer un statut de « première dame » pour l’épouse du président (et sans doute, de « premier homme » pour l’époux d’une présidente ?). Totalement ignoré de la Constitution, ce « statut » serait en outre une concession supplémentaire aux traditions monarchiques d’Ancien Régime car il instituerait une sorte de « famille régnante » française totalement étrangère à l’héritage républicain, fût-ce à celui, très déformé et de plus en plus antidémocratique, de la Cinquième « République ».
Bien entendu, un tel statut signifierait de nouvelles dépenses publiques incontrôlées, de type « bonnes œuvres », donc aux antipodes de la défense et de l’obtention de DROITS UNIVERSELS pour les travailleurs du privé, les petits et moyens fonctionnaires, les artisans, les petits paysans, les auto-entrepreneurs, les étudiants, bref pour tous ceux que le pouvoir macronien veut encore plus déstabiliser en entreprenant de briser le code du travail, les statuts publics, les conventions collectives, etc.
Mme Brigitte Macron doit donc strictement rester une personne privée. C’est ce qu’avait su faire Danielle Mitterrand qui savait mener une action internationaliste propre, en toute indépendance par rapport à la politique étrangère de son mari. Refuser le « statut » proposé par Macron pour sa femme ne signifie donc nullement remettre en cause ses aptitudes politiques en tant que personne, encore moins en tant que femme, comme l’objectent de mauvaise foi ceux qui dévoient le féminisme pour inscrire automatiquement une femme d’élu dans l’ombre politico-institutionnelle de son mari. Au contraire, l’égalité entre tous les citoyens, quel que soit leur sexe, implique que l’époux, l’épouse, le compagnon ou la compagne d’un(e) président(e) de la République en titre, reste à 100% maître de ses choix civiques, sans en excepter, s’il ou si elle le souhaite, le droit de combattre la politique de son conjoint !
Certes, il ne s’agit pas d’une immense question quand on mesure l’énormité des attaques que fomente le gouvernement macroniste contre les acquis sociaux, le pouvoir d’achat populaire, la laïcité institutionnelle (séparation stricte du politique et du religieux) et la souveraineté (politique, budgétaire, militaire) du peuple français, mais les communistes ont le devoir, en cette période de délitement républicain grave, de s’opposer sur le principe à ceux qui, élus pour faire appliquer l’esprit des institutions républicaines, trahissent cet esprit à toute occasion tant ils sont mentalement aliénés, voire mentalement colonisés, à l’égard des modes de fonctionnement du maître mondial anglo-saxon.
Déclaration de G. Gastaud, porte-parole du PRCF, le 8 août 2017