Affronter ensemble les médiacrates – par Floréal
J.-L. Mélenchon a vertement tancé, dans un texte très « enlevé », les « médiacrates » qui, sur ordre du pouvoir et des milliardaires qui se partagent les médias, ne cessent de le dénigrer personnellement et d’attaquer la manif « insoumise » du 21 septembre. Disons-le tout net, JLM a raison de « cogner fort » : ces « journalistes vedettes » qui nous formatent l’esprit en alléguant les « valeurs démocratiques », les Guetta, Cohen, Apatie, Pujadas, etc., sont le plus souvent des MILITANTS POLITIQUES TRIÉS SUR LE VOLET et soigneusement sélectionnés par l’oligarchie, dont ils sont les fidèles vassaux. Nous ne les confondons pas pour autant avec les milliers de journalistes sans grade qui triment dans des conditions de plus en plus précaires, voire indécentes, alors que les vedettes cumulardes sont surpayées.
Toutefois nous pensons, nous communistes, qu’il faut élargir le propos. Certes, les média-mensonges ciblent durement les 7 millions d’électeurs « insoumis » (qu’un médiacrate qui ne mérite pas d’être nommé a même qualifiés d’ « abrutis »). Et pour cause, le fait que JLM – auquel le PRCF a apporté son soutien critique – ait frôlé le second tour en portant une ligne (insuffisamment) euro-critique et 100% anti-OTAN ne peut qu’inquiéter Macron qui veut passer en force de manière fascisante sur ses contre-réformes.
Mais la FI n’est pas seule à recevoir un traitement indigne, odieux, voire criminogène, de la part des médias dominants. Les militants franchement communistes du PRCF, qui sont totalement censurés par TOUS les grands médias, les résistants linguistiques au tout-anglais, qui sont interdits de radio et de télévision, les militants de classe de la CGT – que Le Point a osé assimilés aux égorgeurs de Daesch (une créature de l’impérialisme occidental !), les fonctionnaires – qui sont invariablement traités de parasites par la presse néolibérale de droite et « de gauche » (n’est-ce pas eux que visent les insultes de Macron ?) -, sans oublier toutes les figures de la Révolution, de Lénine au Che en passant par Robespierre, sont diffamés sans trêve sans aucune possibilité de réponse, non seulement par la droite versaillaise classique, mais par les médias du « service public », sur France Culture, France Inter, France Info, Arte, sans parler de Libé, Télérama, etc.
Depuis des années le PRCF ne cesse d’avertir les démocrates : « l’anticommunisme d’État – dont la « construction » européenne encourage et qui conduit dans toute l’Europe de l’Est à criminaliser les partis communistes (Ukraine, Pologne, Hongrie, Pays balte, Croatie, etc.) tout en réhabilitant de francs nostalgiques du Reich, attentera tôt ou tard aux libertés de tous ». Nous y sommes ; mais le rôle de Cassandre n’est-il pas d’avoir raison souvent et de n’être entendue jamais ?
C’est pourquoi le PRCF appelle toutes les « cibles » désignées de nos médias fascisants, nonobstant les divergences sur d’autres questions, à être totalement solidaires entre elles face à l’ultra-réaction faite média. Bien que critique à l’égard de certaines orientations de P. Martinez, le PRCF avait impulsé une pétition largement signée au printemps dernier pour appeler les vrais intellectuels à refuser les quasi-menaces du Point contre la CGT. Aujourd’hui, comme tout communiste, comme tout progressiste digne de ce nom, nous condamnons, non pas la discussion critique sur les orientations de la FI (nous formulons nous-mêmes certaines critiques et nous discutons les critiques constructives qui nous sont adressées), mais le harcèlement dont cette dernière fait l’objet. Mais il n’est pas moins indispensable de combattre ensemble, avec la même vigueur, l’anticommunisme permanent dont notre peuple est gavé du collège à l’université, car il est à la fascisation de la France et de l’Europe ce que les eaux trop chaudes des Caraïbes sont aux cyclones : un carburant explosif.