Le pacte girondin ou l’euro-destruction de la France par Macron MEDEF
Pour faire passer la pilule de l’euro-austérité redoublée (13 milliards d’euros à prélever sur les collectivités territoriales), Macron propose aux élus territoriaux un “pacte girondin” qui leur permettrait de se regrouper comme bon leur semble, sans souci de la cohérence nationale, de déroger à la loi sous couvert d’expérimentation, bref de détruire encore un peu plus la République une et indivisible héritée de la Révolution française.
Ce bégaiement de l’histoire opposant les Girondins aux Jacobins, c’est-à-dire l’aile droite de la bourgeoisie fédéraliste à l’aile gauche dirigée par Robespierre et soutenue par les Sans Culottes, est très significative de la nature de classe du régime macronien.
Alors que Robespierre avait à la fois promu l’unité de la République, garante de l’égalité des citoyens devant la loi, mais aussi la pleine autodétermination des communes (c’est Bonaparte qui supprima l’élection des maires et qui imposa la toute-puissance des préfets), le girondisme tendait à disloquer la nation et à briser la force du peuple en remplaçant les seigneurs féodaux par une nouvelle féodalité bourgeoise ancrée dans “les territoires”. Le même Macron souhaite d’ailleurs valider la Charte européenne des langues régionales, qui briserait la citoyenneté française et l’unité linguistique de la République, en instituant de prétendues minorités linguistiques dotées de privilèges et dispensées de parler la langue commune.
Quoi d’étonnant si désormais l’euro-casseur de France qu’est Macron, s’affiche clairement “girondin”. Du moins ces derniers s’affirmaient-ils encore révolutionnaires et patriotes. Ce n’est plus le cas de Macron qui n’est plus, en tous domaines, que le petit proconsul de Merkel et de l’euro-métropolisation de notre pays.
Quant à nous, militants franchement communistes, nous répondons toujours fièrement du nom de jacobins, à l’instar de Lénine, quand nous défendons à la fois l’unité territoriale de la nation, le français en tant que langue de la République, les langues régionales en tant que patrimoine indivis de la nation, la pleine autonomie des communes et le devoir républicain pour chaque maire et pour chaque citoyen de s’opposer à l’Europe du capital qui sape les bases de notre existence nationale elle-même.
Emmanuel Macron préparent la liquidation de la défense française et de la souveraineté de la Nation
Nous avions déjà dit combien le changement de nom du Ministère de la Défense en Ministère des Armées était significatif de la politique que veut suivre l’exécutif français.
Abandonner la défense nationale au profit des armées signifie que le rôle de ce ministère n’est plus la défense de la nation mais l’utilisation de ses forces militaires pour d’autres objectifs.
Lesquels ?
La fin de l’armée française
Tout d’abord il s’agit de la priorité affichée par le pouvoir: la défense européenne. « Il y a un agenda européen crucial », affirme Mme Goulard. Ce qui veut dire que nos forces seront “mutualisées” par l’Union Européenne, comme un élément de la défense de celle-ci. La France perdrait donc la souveraineté de ses forces armées y compris la dissuasion nucléaire. À Prague lors de la conférence européenne sur la défense et la sécurité organisée le 7 juin, la ministre s’est prononcé pour la “souveraineté partagée” en Europe en matière de défense. On ne peut être plus explicite: on confie la bombe atomique à l’UE donc à Berlin puissance dominante en Europe.
La Commission européenne a lancé à cette occasion le Fonds européen de la défense et présenté un document de réflexion sur l’avenir de la défense européenne d’ici à 2025. Parions que cette feuille de route deviendra la loi d’airain qui s’imposera à tous les gouvernements de l’UE.
Le retour de la CED : les soldats français, l’arme nucléaire sous commandement allemand et américain
L’axe de cette politique peut se résumer ainsi : pour faire face à Moscou, l’unité européenne est maintenant un enjeu de sécurité et donc il faut renforcer l’unité au sein de l’Union européenne et de l’OTAN en construisant la nouvelle CED*, la fameuse défense européenne qui ne défend rien mais menace tous azimuts.
Car bien entendu Moscou ne représente en rien une menace: il n’y a pas de troupes russes à la frontière de la France mais des troupes françaises et de l’OTAN à la frontière de la Russie, dans les pays baltes ou en Pologne C’est la Russie qui est menacée par cette politique impérialiste et belliciste. Et avec elle la paix sur notre continent et dans le monde.
De plus cette pseudo-défense européenne serait essentiellement une armée de “projection extérieure”(OPEX) c’est-à-dire d’interventions militaires contre des pays souverains pour défendre les intérêts des multinationales et les intérêts géostratégiques des impérialistes euro-atlantiques.
Bref la politique de la canonnière du XXIe siècle. Opérations dont on peut constater chaque jour combien elles sont criminelles vis-à-vis des peuples agressés et de la sécurité des citoyens français.
Les menaces scandaleuses d’ E.Macron contre la Syrie, qu’il suffirait d’accuser pour l’attaquer, démontre la dangerosité de ce pouvoir irresponsable à la botte du grand capital et de son UE.
L’Union Européenne : c’est la guerre !
L’UE et la politique militaire Macron-Goulard démontrent, en ce domaine comme dans les autres, que la destruction de l’indépendance nationale qu’elles mettent en œuvre tourne le dos aux intérêts des peuples et à la paix. Que le supranationalisme bourgeois est le contraire de l’internationalisme populaire, que le “capitalisme porte toujours en lui la guerre comme la nuée porte l’orage” selon la juste formule de Jaurès.
Soulignons enfin que la ministre a rappelé à Prague la promesse d’Emmanuel Macron de porter le budget de la défense à 2 % du PIB (contre 1,78 % aujourd’hui).
Ainsi l’austérité complète la mise à mort de la souveraineté et donc de la défense nationale.
Sortir de l’UE-OTAN n’est pas une option, c’est une nécessité historique, une exigence de la paix, une exigence sociale et une exigence patriotique.
* La Communauté européenne de défense (CED) était un projet de création d’une armée européenne, avec des institutions supranationales, placées sous la supervision du commandant en chef de l’OTAN.
L’Assemblée Nationale française par le vote du 30 août 1954 écarte définitivement la CED par 319 voix contre 264. Parmi ces 319 voix, on comptabilise les députés communistes et gaullistes.