Avec un bel ensemble, deux des États les plus réactionnaires de la planète, les USA et Israël, dont le gouvernement est ouvertement colonialiste et raciste, viennent de claquer la porte de l’UNESCO, l’organisation des Nations-Unies consacrée au développement de la culture.
Il y aurait évidemment beaucoup à dire sur l’UNESCO et sur l’ONU, dont elle émane, tant l’écart est grand entre les valeurs proclamées par ces organismes et la réalité des rapports de forces qui les régissent effectivement. Du moins ont-elles toutes deux le mérite d’ériger en principes l’universalité des droits humains, l’égalité entre les peuples, le droit de chaque nation à disposer d’elle-même, le primat de l’esprit de paix sur le bellicisme, le droit pour chaque pays d’accéder au patrimoine culturel mondial. Et surtout, le « tort » de l’ONU et de l’UNESCO aux yeux de Washington et de Tel-Aviv est de condamner, fût-ce de manière platonique, les énormes attentats à la Charte de l’ONU que sont, entre autres, l’apartheid imposé par Israël aux Palestiniens sur leur propre terre, ainsi que l’inhumain blocus que Trump continue d’imposer à Cuba (y compris quand l’île est dévastée par un ouragan !). Tel est l’ « unilatéralisme » américain qu’un président des USA, sans même consulter le sacro-saint Congrès (qu’ils sont jolis les fameux « contre-pouvoirs » institués par la « démocratie en Amérique » !) peut menacer l’araser nucléairement un État souverain (la République démocratique et populaire de Corée), envahir l’Irak sans mandat du Conseil de Sécurité, résilier d’un trait de plume l’accord mondial sur le climat, casser l’accord de paix avec l’Iran, fomenter l’assassinat d’un président en titre (Libye), et j’en passe.
Ne parlons pas de l’attitude méprisante à l’égard de la culture mondiale que manifeste la fracassante sortie israélo-américaine de l’UNESCO : qu’a-t-elle de surprenant de la part de présidents étatsuniens successifs qui, à l’exception de la parenthèse Obama, ont fait de leur ignorance crasse, voire de leur obscurantisme confessionnel, un argument électoral payant.
Après un tel comportement, les américano-lâtres patentés de la vraie droite et de la fausse gauche, les bouffeurs de tout-anglais « managérial » à la Macron, les euro-atlantistes militants à la BHL, auront un peu plus de mal encore à nous vendre le prétendu « rêve américain » dont les courageux militants de la gauche américaine pointent le caractère cauchemardesque (deux millions de personnes incarcérées en permanence aux « States », dont près de la moitié des jeunes Noirs américains, plus d’armes de guerre répandue sur le territoire qu’il n’y a d’habitants, des massacres régulièrement perpétrés dans les écoles, qui dit pire ?).
Quant aux vrais communistes, c’est-à-dire aux léninistes, ils ont tout loisir de méditer sur cette phrase-clé de L’impérialisme, stade suprême du capitalisme : « l’impérialisme est le capitalisme monopoliste, parasitaire et pourrissant : c’est la réaction sur toute la ligne » (Lénine).
Plus que jamais donc, le socialisme est l’avenir de l’humanité… et de la culture, si tant est qu’on veuille qu’elles aient un avenir !