Suppression du Bac national et des filières aux lycées, suppression des options, pour un enseignement différent selon chaque lycée et la fin d’un diplome nationale garantissant un droit d’accès égal à l’enseignement supérieur entre lycéen des quartiers riches et des quartiers populaire, baisse des APL, mise en place de la sélection à l’entrée de l’Université… Sans même parler des ordonnances loi travail liquidant le Code du Travail, il ne se passe pas un jour sans que Macron ne lance de nouvelles agressions contre la jeunesse de France que la politique décidée par l’Union Européenne et le MEDEF condamne à toujours plus de précarité, de pauvreté et d’insécurité. Lui volant son avenir.
Le programme de Macron n’est pas une surprise. Cela fait des années que le BAC est dans le viseur du gouvernement. Parce que le BAC est un examen national qui coute plus cher à organiser que le contrôle continue et que dans un contexte d’euro austérité où la Commission Européenne exige une réduction des dépenses de l’Etat, la priorité du gouvernement est de taper sur les jeunes plutôt que sur les multinationales. Surtout parce que le BAC est à la base des conventions collectives, les principales défenses collectives fixant les grilles de salaires et permettant d’éviter le dumping le plus effrené pour faire baisser les salaires et exploser les profits de l’oligarchie capitaliste. Cela fait partie de la « flexibilisation du marché du travail » ordonnée par Bruxelles et souhaité par le MEDEF. Et ce que le MEDEF veut, la Commission Européenne l’ordonne !
C’est dans ces conditions que les organisations syndicales étudiantes appellent lycéens et étudiants à rejoindre les manifestations du 16 novembre. Cette mobilisation doit être l’occasion d’expliquer à la jeunesse de ce pays toute la cohérence destructives des mesures lancées par Macron, pour détruire des décennies de conquêtes sociales et – loin d’une quelconque modernités – renvoyer la jeunesse dans la terrible situation qui était la sienne avant l’émancipation obtenue notamment suite à la mobilisation unitaire des ouvriers et de la jeunesse en mai 68, il y a cinquante ans.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
L’appel pour défendre le BAC national et le droit d’accès pour tous les bacheliers à l’enseignement supérieur dans de bonnes conditions
Communiqué inter-fédérale des organisations syndicales du secondaires et du supérieur :
Lors de la conférence de presse tenue ce lundi 30 octobre par Monsieur Philippe, Madame Vidal et Monsieur Blanquer, ont été annoncées plusieurs mesures constituant le « Plan étudiant » qui remettent en cause le libre accès à l’enseignement supérieur de toute une génération et le principe du baccalauréat comme premier grade universitaire.
Le Gouvernement annonce un investissement de 1 milliard à destination de l’enseignement supérieur étalé sur cinq ans supposé répondre aux besoins. Ce chiffre comprend 450 millions d’euros déjà annoncés et budgétisés à travers le Grand plan d’investissement et qui se fera sous forme d’appels à projets. Toutes les universités n’y auront donc pas accès. Il ne reste que 500 millions d’euros sur 5 ans pour accueillir près de 3 millions d’étudiant.es d’ici 2025, ce qui est largement insuffisant. Pour nous, ce budget n’est pas à la hauteur des ambitions affichées. Aucune garantie n’existe sur les recrutements d’enseignant.es et de personnels techniques, administratifs et de bibliothèques pour accueillir l’ensemble des étudiant.es attendus, faire baisser les effectifs des cours en TD et en amphi, améliorer les conditions de travail des personnels de universités très dégradées ces dernières années.
Cette réforme propose un empilement de dispositifs : les lycéen.nes font des vœux, le conseil de classe doit donner son avis, les universités ont la possibilité de trier les dossiers selon un ordre de préférence et enfin les lycéen.nes auront une réponse négative, favorable ou favorable sous conditions. Le Ministère compte, sans oser l’écrire, imposer une filière aux lycéen.nes pour « gérer les flux ». L’afflux continu de nouveaux étudiant.es et le manque de places va forcément amener de plus en plus de filières à être « en tension », pour mémoire cette année ce sont 169 filières qui ont eu recours au tirage au sort faute de places.
La réforme de l’accès au premier cycle universitaire donnera la possibilité pour les universités de sélectionner les étudiant.es pour l’accès à une filière. La nouvelle procédure de recrutement des étudiant.es par les établissements à travers le futur APB permettra un nouveau type de réponse : « oui, si ». Cela pourra se traduire par une année de remise à niveau, un rallongement de cursus universitaire, l’inscription dans un parcours spécifique, etc. Au lieu de mettre en place des dispositifs pédagogiques pour tou.tes les étudiant.es sur la base du volontariat, le gouvernement fait encore une fois le choix d’imposer des dispositifs particuliers et d’entériner un enseignement supérieur à multiples vitesses avec la possibilité de mise en place de licences en 4 ans.
Cette réforme remet en cause le principe de libre accès à l’université qui garantit à chaque jeune titulaire du baccalauréat de pouvoir continuer ses études et aura de lourdes conséquences pour notre système éducatif et l’avenir des lycéen.nes. Pour nos organisations, l’argument selon lequel les mesures annoncées viseraient à améliorer l’orientation des élèves relève de la tromperie. Nous tenons à rappeler que le nombre de PSY EN qui sont les personnels qualifiés pour orienter les élèves est nettement insuffisant et qu’en ce moment même c’est bien le gouvernement qui prend la responsabilité de fermer des Centres d’Information et d’Orientation. En prévoyant que le conseil de classe de terminale examine les vœux du/de la lycéen.ne et participe à un avis formulé par le chef d’établissement, cela revient à faire des enseignant.es en lycée des acteurs de la sélection. Ces mesures sont cohérentes avec les déclarations du ministre de l’Education Nationale qui a fait connaître son intention d’introduire une part importante de contrôle continu pour l’obtention du diplôme. Ce serait la fin du baccalauréat comme diplôme national, reposant sur des épreuves nationales, terminales, ponctuelles et anonymes.
Pour nos organisations, le ministère individualise les échecs et renvoie systématiquement les dysfonctionnements de l’enseignement sur les étudiant.es, les jeunes, qui seraient trop nombreux, les enseignant.es qui ne sauraient pas s’adapter.Nos organisations réaffirment :
La nécessité de travailler tout au long du parcours au lycée à une orientation choisie, construite, accompagnée et évolutive avec les moyens humains et financiers nécessaires.
Le maintien du baccalauréat comme diplôme national et 1er grade universitaire, garantissant l’accès de tous les bachelier.es sur tout le territoire aux filières post bac et aux établissements de leur choix.
L’exigence d’ouverture de places supplémentaires en 1er cycle post bac et le refus de toute sélection à l’entrée à l’université.
Le refus de l’instauration de blocs de compétences en lieu et place des diplômes et des qualifications.
L’abandon du projet de loi sur 1er cycle post bac, condition pour permettre une réforme ambitieuse qui garantisse le libre accès de chacun au supérieur.Nos organisations alertent les personnels, les étudiant.es et les lycéen.nes et leurs familles sur toutes les mesures qui vont à l’encontre de nos revendications et les invitent à se réunir pour préparer les mobilisations nécessaires.
Elles les appellent à se saisir de la journée interprofessionnelle de mobilisation et à manifester le 16 novembre.Signataires : FERC CGT, FNECFP-FO, FSU, SGL, Solidaires Etudiant-e-s, Sud éducation, UNEF, UNL
Extraits de l’appel lancé par Solidaire étudiants, l’UNL, l’UNEF, l’UEC etc.
En plus des ordonnances et de l’austérité qui s’abat sur l’ensemble des politiques publiques, nous avons pris connaissance du Plan étudiants présenté par le gouvernement. Le « plan étudiants », contient un certain nombre de mesures qui menace le libre accès à l’enseignement supérieur de toute une génération, remettant en cause les protections collectives des jeunes.
En effet, sur la base de leur dossier scolaire mais également de l’obtention de diplômes extérieurs tels que le BAFA, les bachelier∙e∙s seront désormais sélectionné∙e∙s, trié∙e∙s à l’entrée de l’université. APB donnera désormais trois réponses possibles. Les bachelier∙e∙s qui pourront avoir accès directement à la filière de leur choix, se verront répondre « oui ». Les bachelier∙e∙s à qui l’on imposera des dispositifs pédagogiques tels qu’une année supplémentaire, se verront répondre « oui, si ». Enfin, dans les filières en tension, qui manquent de place, les universités pourront tout simplement répondre « non » et fermer leurs portes à des milliers de jeunes. Pour rappel, ce sont en cette rentrée plus de 160 filières qui étaient en tension, un nombre qui va s’accroître en raison de l’augmentation continue des effectifs étudiants. A terme, c’est la majorité des filières à l’université qui pourront tout simplement barrer la route des jeunes.
Au lieu de mettre en place un véritable service public de l’orientation permettant aux professionnel∙le∙s de l’orientation d’accompagner réellement les jeunes, des mesurettes sont mise en place : telles que l’instauration de deux semaines d’orientation en terminale.
Au lieu de chercher à ouvrir le champ des possibles post-bac pour l’ensemble des jeunes, au lieu d’investir suffisamment dans les universités et de garantir un revenu pour permettre aux étudiant∙e∙s d’avoir les conditions d’études et de vie leur permettant de réussir, le Gouvernement veut imposer des choix d’orientation aux jeunes, ou pire, refermer les portes de l’Université.
Le Gouvernement a également annoncé sa volonté de contractualiser les relations entre les étudiant∙e∙s et les établissements universitaires.
Plutôt que de s’interroger sur les causes d’échec dans l’Enseignement Supérieur, en remettant en cause le manque de moyens et de pédagogie dans les formations universitaires, le Gouvernement fait peser la faute sur les étudiant∙e∙s : ce seraient eux les vrais responsables. En cas d’échec, les étudiant∙e∙s risqueront de perdre des droits aux bourses, une protection sociale essentielle pour les plus précaires.
Nous exigeons l’abandon de toute forme de sélection dans la réforme du premier cycle universitaire, le maintien du cadrage national des droits étudiants que constitue l’arrêté licence et un investissement de 2 milliard d’euros par an pendant 10 ans pour l’enseignement supérieur. Dans les études ou dans le travail, les jeunes défendent une société qui leur garantisse de nouveaux droits et qui leur permette de bénéficier de conditions de vie digne.
Pour lutter contre le chômage, le temps de travail doit être réparti par sa diminution sans baisse de salaire entre tou·te·s et chacun·e doit avoir droit à une protection sociale suffisante, salarié·e·s comme personnes privé·e·s d’emploi. Le CDI doit redevenir la norme, l’accès au droit commun doit être garanti pour tou∙te∙s. Les jeunes en formation doivent avoir droit à une véritable protection sociale avec un revenu. De plus, les années d’études doivent être prises en compte dans le calcul de la retraite et de l’assurance chômage.
Face à ces attaques, nous appelons l’ensemble des jeunes – lycéen∙ne∙s, étudiant∙e∙s, privé∙e∙s d’emplois, travailleur∙ses – à se réunir, à se mobiliser partout, à s’organiser en assemblées générales, et à participer massivement aux manifestations du 16 novembre à l’appel des organisations syndicales. Nous y serons présent∙e∙s dans des cortèges unitaires communs. Par ailleurs, nous nous retrouverons très rapidement à la suite de cette journée pour poursuivre la mobilisation et définir les initiatives communes que nous pouvons poursuivre.