La privatisation des radars est le symptôme de la privatisation rampante de la police nationale, au profit de forces de l’ordre privées et privatisées toujours plus au service du maintien de l’ordre capitaliste.
Non content de privatiser les entreprises d’État et les services publics, Macron & Cie prétendent désormais privatiser le flicage routier en embarquant des radars de vitesse sur des voitures privées !
Une pétition a été lancée à l’initiative de certains conducteurs, elle a déjà réuni plus de 300 000 signatures. Il reviendra à chacun de faire sa propre analyse sur l’argumentation fournie par les initiateurs de la pétition. Chacun pourra cependant noter que:
- La privatisation de la police est une dérive grave que tous les Républicains doivent condamner indépendamment de leur opinion sur les contrôles de vitesse (et les communistes que sont les militants du PRCF ne sont pour aucun laxisme en la matière, mais combien il est plus facile de déshumaniser la police routière en robotisant au maximum les contrôles de vitesse plutôt qu’en réprimant sévèrement, comme il le faudrait, les irresponsables qui font n’importe quoi sur la route, et pas forcément en dépassant les vitesses autorisées);
- C’est une diversion et un impôt déguisé que d’en rajouter sans cesse sur les contrôles-radars quand, dans le même temps, pour satisfaire aux critères de Maastricht, les gouvernements successifs ne cessent de désosser l’ex-ministère de l’Équipement en lui retirant les moyens pour entretenir et éclairer convenablement la voirie ?
- De fait, faut-il rappeler que la mission de sécurité routière – sous prétexte d’une politique tout répressif dans une course effrénée au PV – a été retirée des prérogatives du ministère des transports pour être confiée à l’Intérieur. Permettant ainsi au gouvernement de réduire les effectifs consacrés à cette mission – et notamment le travail fait sur l’infrastructure et tout particulièrement les routes nationales – et de justifier ensuite de la privatisation des contrôles. Le résultat en a été un coup d’arrêt net à la baisse du nombre de morts sur les routes. Mais il y a bel et bien un bénéfice à cette politique inefficace : celui pour les sociétés privées gérant et exploitant les parcs gigantesques de radars automatiques. Qui sont bien les premières bénéficiaires de la pluies d’amendes qu’elles font tomber sur les automobilistes. Autant de profits privés qui ne seront pas réinvestis dans la sécurité routière alors que le gouvernement Macron vient d’annoncer de nouveaux gels des crédits d’investissements dans les infrastructures de transport.
Monsieur le Ministre,
Attendu que le déploiement de voitures-radars banalisées conduites par des chauffeurs privés, sillonnant les routes 8 heures par jour pour flasher les véhicules dans les deux sens de la circulation est imminent ;
Attendu que depuis l’installation du 1er radar fin 2003, la répression routière a pris des proportions tellement excessives que 38.000 PV sont dressés chaque jour pour excès de vitesse, 12,5 millions de points de permis sont retirés chaque année, et que sur les 218.000 personnes qui ont vu leur permis invalidé faute de points l’année dernière, 72.000 ont perdu leur emploi instantanément ;
Attendu que le déploiement de cet arsenal répressif à la capacité de verbalisation exceptionnelle (9 PV par minute !) ne va faire qu’amplifier jusqu’à l’insoutenable, la répression injuste, incohérente et démesurée que subissent chaque jour des millions de Français qui ont besoin de leur voiture pour se déplacer ;
Attendu que les conditions de ce marché proposé par le précédent gouvernement à des sociétés privées sont tellement contestables que l’appel d’offre a été classé « confidentiel » ;
Je vous demande de mettre un terme immédiat à ce projet de déploiement de voitures-radars conduites par des chauffeurs privés, et de réorienter la politique de sécurité routière pour qu’elle ne se fasse plus contre les conducteurs, mais avec eux.
Dans cette attente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma considération.
Quelques informations utiles :
Ces voitures-radars conduites par des chauffeurs de sociétés privées – et non par des policiers ou des gendarmes – vont rouler à longueur de journée pour flasher en rafale les véhicules qui les doublent ou qui les croisent, le but rentabiliser au maximum la machine. Il faut rappeler que les consignes du ministère de l’intérieur sont très claires : l’efficacité d’un radar ne se mesure pas à sa capacité à faire baisser les vitesses mais bien à dresser le maximum de PV !
Il ne s’agit donc ni de prévenir, ni de punir les comportements les plus dangereux mais bien de faire le maximum d’argent !
Le nombre de PV va exploser évidemment. C’est d’ailleurs officiellement prévu. Le gouvernement veut passer, dès la première année, de 1,5 à 12 millions de PV avec la privatisation.
Mais il y a encore pire.
Chacune de ces voitures-radars est une machine à cash pour les entreprises privées choisies dans des conditions tellement inavouables que les premiers appels d’offre ont été classés confidentiels !
Une petite partie de cette manne sera évidemment recyclée dans de nouvelles voitures-radars. Et il faudra très peu de temps pour que des milliers et des milliers de voitures-radars sillonnent les routes de France non stop. Pour le plus grand profit des propriétaires des entreprises
De fait, le but est que bien que les gens n’aient plus un instant de répit. Ils devront surveiller en permanence leur vitesse. Et nombreux seront ceux qui se feront épingler pour de petits excès de vitesse. Perdant point et argent.
Soulignons que loin d’investir dans l’amélioration de l’infrastructure – par exemple en adaptant au mieux les limitations de vitesse à la réalité du terrain et en amélioration de la signalisation – il s’agit bien d’une politique visant à taxer les automobilistes, même pas pour alimenter le budget de l’État mais les caisses d’actionnaires privés…
Par ailleurs, comment ne pas craindre les dérives d’un tel système confié à un prestataire privé : qui osera encore demain doubler une voiture qui roule un peu sous la limitation de vitesse et qui risque d’être un radar sur roues ?