L’économiste et historien Paul Boccara est décédé dimanche 26 novembre à l’âge de 85 ans
La sincérité et la puissance de pensée du dirigeant du Pcf qui vient de mourir ne sont évidemment pas contestables et il convient toujours de lire ses analyses, fût – ce pour les réfuter.
Cependant il faut convenir que, comme Martelli en histoire, Boccara a été l’un des pionniers de la mutation social-démocrate du PCF dont le bilan est entièrement catastrophique, non seulement pour les militants de ce parti, mais pour tout le mouvement ouvrier.
Boccara penseurs du capitalisme monopoliste d’Etat
Les choses étaient bien parties pourtant puisque Boccara fut initialement l’un des penseurs du capitalisme monopoliste d’Etat (qui continue de sévir sous une forme pseudo-libérale à l’échelle du continent européen, ce paradis des transnationales).
Dans les années 80, accompagnant les dérives eurocommunistes et soi-disant autogestionnaires du PCF, l’équipe d’économistes pilotée par Boccara n’a cessé de relativiser, puis de renier le concept marxiste de l’expropriation des capitalistes en faisant croire qu’il serait désormais suffisant de mettre en place de « nouveaux critères de gestion » dans le cadre de l’UE supranationale et de la propriété capitaliste. C’est ainsi que furent notamment justifiées les euro-privatisations portées par Jospin et par ses très « innovants » ministres « communistes » du type Buffet et Gayssot.
Nouveaux critères de gestion ?
Bien entendu, toutes ces dérives payées comptant par les salariés des privatisées, furent alors vendues sous un virulent emballage antisovietique, pardon, « antistalinien ».
Non pas que l’idée de nouveaux critères de gestion n’ait pas de sens, mais elle suppose d’autant plus l’appropriation collective des grands moyens de production et d’échange.
Plus que jamais l’heure est venue pour les economistes marxistes de s’approprier sur une base de principe solide des « innovations » qui, hors de cette base, ne sont que de graves régressions vers les utopies destructives du réformisme.