Le projet du gouvernement et de la majorité LREM, soutenus par une partie déterminante de la droite, de l’extrême-droite et par le grand patronat, est une bombe à fragmentation : il vise plusieurs objectifs, tant au sein du “public” (la fonction publique) que du privé, et ne concerne pas du tout uniquement le “niveau” dans les études scolaires et les examens. Il vise à systématiser les logiques des lois El Khomri et des Ordonnances anti-travail, par lesquelles la particularisation d’une partie du droit du travail a pris corps. Chaque entreprise peut désormais être une “exception”. Et les salariés qui seront pris au piège de cette exception ne pourront plus se référer à une extériorité générale, “le” droit du travail. Le projet de réforme concernant le Bac vise à également singulariser et le parcours qui mènerait l’élève jusqu’à la fin de son année de terminale, et singulariser également le diplôme obtenu. De cette manière, celui-ci n’aura plus aucune valeur dans le cadre de références générales nationales auxquelles les salariés s’obstineraient à se référer. Les conséquences sont donc multiples mais commencent au premier chef par la “valeur de la qualification”, déterminante pour fixer une rémunération – même si l’immense majorité des employeurs et des entreprises ne respectent pas les principes fixés à ce sujet dans les conventions collectives. Seuls les salariés qui engagent un rapport de forces avec l’entreprise, ou obtiennent gain de cause par une mobilisation interne, ou l’obtiennent par un contentieux juridique. Mais si demain, il n’est plus possible de se référer à des règles nationales, les contentieux juridiques seront tués dans œuf. Il s’agit donc pour le patronat gouvernemental de tout laminer : les possibilités d’appuis des travailleurs, pour obtenir qu’un salaire égal et juste soit payé, les salaires eux-mêmes. Ce qu’ils ont fait en Grèce, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, ils sont en train de le faire en France. Le Bac est le cœur de cette affaire. Il requiert une réponse collective unie des travailleurs de la fonction publique et du privé, dont les intérêts sont, ici, communs. Car une autre des conséquences de cette réforme est de réduire les postes d’enseignant(e)s. Et après, ils veulent s’attaquer au statut. Entre la première loi Macron, la loi Rebsamen, la loi El Khomri, les Ordonnances anti-travail, TOUT EST LIÉ ! Le PRCF appelle à une mobilisation massive et unie, en 2018.
PRCF 33 : http://prcf-floratristan.fr/index.php/2017/12/12/la-reforme-blanquer-mathiot-du-lycee-bac-vise-a-generaliser-la-logique-de-la-loi-el-khomri-et-des-ordonnances-tout-pour-laminer-les-droits-de-tous-les-travailleurs/
2017 – 12 TRACT JRCF Bac 2017 – Décembre TRACT Bac (couleurs) RECTO 2017 – Décembre TRACT Bac (noir et blanc) VERSO