Bouter Lenglet hors de (Radio-)France ? – par Gilda Landini-Guibert
Je n’écoute jamais François Lenglet, le super journaliste « spécialiste économique », qui n’a jamais fait d’études d’éco (il a une maîtrise de lettres modernes et de philo) mais qui sévit sur France 2 le soir dans « l’émission politique » et « L’Angle-éco » et sur RTL le matin, car son ton docte, présomptueux et méprisant pour le petit peuple me hérisse. Mais son émission sur RTL du 4 janvier 2018 vaut son pesant de cacahuètes. Alors que ce triste sire passe le plus clair de son temps à nous expliquer toutes les vertus du capitalisme, il démontre ce jour-là avec une quiétude qui frise le cynisme (frise comme son crâne chauve !) pourquoi les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) gagnent autant d’argent.
Selon l’agence de presse américaine Bloomberg, spécialisée dans l’économie et la finance, Google a transféré 16 milliards d’euros de profits réalisés en dehors des Etats-Unis dans le paradis fiscal des Bermudes afin d’éviter un taux de 33% sur les bénéfices. Y a ben de la misère pour les riches !… et le François Lenglet de nous expliquer que les grosses sociétés comme Apple (250 milliards), Microsoft (130 milliards) Google (plus de 100 milliards), Cisco, Facebook, Coca Cola, General Electric, ont planqué tranquillement environ 2.000 milliards dans les paradis fiscaux : soit la valeur du PIB français…
Ouh ! Les vilains ! heureusement le brave président américain, Trump (la mort) tout à l’écoute de la misère de son peuple, vient d’engager une réforme fiscale afin que ces sommes soient rapatriées aux Etats-Unis, en contrepartie d’un forfait fiscal de 15% payé à l’administration (faut pas affoler les riches).
Alors là, on entend dans l’émission, un journaliste demander naïvement si ces sommes vont pouvoir être réinvesties dans l’économie américaine. Et Lenglet de ricaner cyniquement et de dire « c’est ce que vous pensez vous parce que vous êtes rationnel ! En réalité, les entreprises vont racheter leurs propres actions, ce qui va faire monter le cours ! » Voilà comment on fait de somptueux cadeaux aux actionnaires – dont font évidemment partie les dirigeants de ces sociétés … En France aussi, les sociétés dites françaises – et qui, en tant que telles, fonctionnent uniquement en vue de leurs intérêts propres – pratiquent ce genre de plan de rachat des actions ! Et après ils les revendront et les pauvres gars qui pensaient pouvoir manger des miettes du gâteau en investissant leurs peu d’avoirs vont se retrouver fauchés…
Et ce bon valet du capital de Lenglet de rajouter : « cela n’a pas vraiment de sens du point de vue économique. Ce sont des pratiques un peu aberrantes, typiques d’une économie où la finance a pris une place démesurée dans la gestion des entreprises. Le paradoxe, ajoute-t-il, c’est qu’il n’y a jamais eu autant d’argent dans les circuits de l’économie, que la planète a un besoin considérable d’investissements, et que les deux ne se rencontrent pas ! »
On se demande si ce type est un parfait crétin ou bien s’il est un parfait cynique, ou les deux… Et c’est ce même Lenglet qui nous expliquera sans ciller qu’on ne peut pas investir dans les hôpitaux ni dans l’Éducation Nationale parce qu’on n’a pas d’argent et que les fonctionnaires coûtent cher, que les jeunes vont devoir payer la dette de leurs aînés inconséquents, qu’il serait bon d’assouplir la loi dominicale afin de faire rebondir l’économie et d’abolir définitivement les 35 heures qui empêchent les patrons d’investir… On croit rêver… non cauchemarder ! ce type a reçu le prix du livre d’économie 2016 pour son horrible ouvrage « Tant pis ! Nos enfants paieront ! ». Finalement, même s’il donne mal au cœur, il faut l’écouter car on en apprend toujours beaucoup de ses ennemis de classe.
Bravo Gilda pour dénoncer cet individu qui fidèle serviteur du capital et bien sur de l’Union européenne sévit sur les antennes et notamment sur FR2 payé par la redevance des téléspectateurs. Vivement que l’on donne un coup de balais et que l’on se débarrasse de ses journalistes et économiste auto-proclamé qui font honte à leur corporations et qui piétine la déontologie journalistiques.
Jo