Commission internationale du PRCF 10 JANVIER 2018
La chute de Ben Ali, dictateur corrompu, agent des impérialistes (qui en 1980, en tant qu’ambassadeur en Pologne, a même servi de relais entre la CIA et Walesa, chef de Solidarnosc qui luttait contre le gouvernement populaire et l’Union Soviétique), fut saluée comme le premier « printemps arabe ».
En fait le mouvement populaire qui renversa Ben Ali a renversé un autocrate pourri mais n’a pas accompli une révolution sociale.
Aussi les difficultés d’existence, les inégalités sociales, l’exploitation des travailleurs, la misère paysanne, rien de tout cela n’a changé fondamentalement, même si, bien évidemment, la conquête d’un climat d’ensemble plus démocratique, permettant l’expression des revendications sociales, n’est en rien négligeable. De récentes mesures d’austérité ont mis le feu aux poudres.
Certes un embryon d’ État de droit a remplacé l’arbitraire policier du régime de Ben Ali. Mais fondamentalement le système restait en place. Le capitalisme restait en place. Les rapports néo-colonialistes avec les impérialistes restaient en place.
Rien d’étonnant donc que les masses populaires se soulèvent à nouveau en Tunisie contre le nouveau régime qui n’a réglé aucun des problèmes qui se posent aux ouvriers, aux paysans, aux femmes, au peuple tunisien.Un gouvernement qui vient d’annoncer des mesures d’austérité qui s’ajoutent à une hausse des prix et à un chômage de masse.
La réaction répressive du pouvoir montre les limites du changement dans le cadre du capitalisme: la matraque ressort très vite quand le capital, sa domination et ses effets sont mis en cause. Le gouvernement a mis en cause le Front Populaire, une coalition de groupes et partis progressistes, ce qui montre que la vague actuelle de lutte semble davantage s’orienter vers une alternative progressiste plutôt que vers une récupération islamiste. Un mouvement ouvrier organisé, un syndicat bien implanté dans la classe ouvrière, des organisations politiques se réclamant du marxisme sont autant d’atouts du mouvement populaire en Tunisie.
Le PRCF salue le combat des masses populaires de Tunisie et exprime sa solidarité internationaliste aux Tunisiennes et aux Tunisiens en lutte et particulièrement aux camarades communistes tunisiens.
Il condamne les violences de la répression gouvernementale et exige la libération des manifestants emprisonnés.
La question sociale devient centrale en Tunisie et elle est porteuse d’une alternative révolutionnaire authentique vers une vraie indépendance nationale et donc vers le socialisme.