Nous, des usines, des champs, du transport, du bâtiment, des ports, nous qui produisons biens et services, le matin, le soir, et la nuit.
Nous qui faisons vivre notre pays, nous qui répondons présent pour le défendre, nous que l’on déconsidère néanmoins…
Parce que la classe ouvrière est au front de l’économie, elle qui crée la richesse de ses propres bras et qui n’exploite personne, tout en étant la classe la plus exploitée, lui reviendra le devoir de diriger la patrie, son économie, sa production, si elle ne veut pas être éternellement victime de l’exploitation.
Pourquoi la classe ouvrière ?
L’Histoire contemporaine, et des exemples comme les dernières élections présidentielles, le démontre : les ouvriers, de plus en plus précarisés, et quelque soit leur domaine, font le choix, soit de l’abstention qui n’a rien de sur-naturel pour eux aux vus du choix, ou bien celui de politiques sociales au service de la nation. Les classes moyennes, les petits patrons salariés par exemple sont eux plus enclins, sans que cela soit systématique, à être séduit par le discours d’un Macron ou de quelconques politiques s’attardant plus longuement sur les moyens de faire fleurir le commerce que sur les besoins de ceux qui créent les biens sans lesquels point de commerce.
Parce qu’elle est la seule a pouvoir développer cette conscience de classe aigu, elle est la seule à pouvoir être l’avant-garde de la nation face à ses exploiteurs.
Oui, c’est à nous, nous qui n’avons pas fait de grandes études, nous que l’on traite de « sans-dents », nous qui ne pouvons nous payer de « costards », nous qui n’attendons plus depuis longtemps que l’argent public détourné vers les grandes fortunes ne ruissellent en cascade dans notre porte monnaie, nous qui sommes parfois un peu rustre, un peu beauf, aux yeux du con de bobo de gauche de Paris ou du con réactionnaire de droite qui prétend nous avoir compris, bref, c’est à nous que reviendra le devoir d’assumer ce rôle d’avant-garde
Nous devons retrouver en nous cette fierté d’être de ceux qui produisent, car personne qui y verrait un signe d’indépendance intellectuel de la classe ouvrière, donc un danger pour la logique économique en place, ne nous l’inculquera.
Pour cela nous devons casser l’isolement et l’individualisme dans lequel nous traine cette logique.
C’est aux plus conscients d’entre nous d’organiser, d’organiser encore et d’organiser toujours plus les ouvriers entre eux, que nous prenions tous conscience de notre pouvoir collectif et qu’enfin plus personne ne s’arroge le droit de parler au nom des ouvriers pour agir in fine contre eux et leurs intérêts.
Gilliatt De Staërck
Responsable national JRCF, ouvrier des transports