Alors que la casse du Bac en tant que diplôme national premier grade universitaire et base des conventions collectives est l’un des axes du Medef, de l’UE et du gouvernement pour finir de casser « l’Education Nationale » en complétant la destruction du droit du travail, IC signale à ses lecteurs l’initiative des auteurs du « manifeste pour la reconquête d’une école qui instruise » qui viennent de lancer la pétition « ne touchez pas au Baccalauréat
NE TOUCHEZ PAS AU BACCALAURÉAT, diplôme national, organisé autour d’épreuves terminales et anonymes, 1ergrade universitaire ouvrant droit à l’inscription dans la filière universitaire de son choix !
Nous soussigné(e)s lançons cet appel compte tenu des projets du gouvernement d’imposer au cours du 1er semestre 2018 une « réforme » du lycée et du Baccalauréat et d’introduire par son projet de loi ORE (Orientation et Réussite des Etudiants, ou « Plan Etudiants ») la sélection à l’entrée de l’université.
Aujourd’hui, le Baccalauréat est le 1er grade universitaire : son obtention garantit le droit pour le lauréat de s’inscrire dans la filière universitaire de son choix. Or, la loi ORE, ce serait en particulier :
– La possibilité pour les recteurs, en lien avec les universités devenues autonomes, d’opposer à ce droit, dans chaque filière universitaire, des capacités maximales d’accueil en constante réduction avec la politique d’économie budgétaire. Là où il faudrait recruter des enseignants nécessaires et ouvrir des universités pour éviter le scandale du tirage au sort et des amphithéâtres bondés, le gouvernement veut définir dans le cadre d’une enveloppe fermée un nombre limité de bacheliers autorisés à poursuivre leurs études dans le supérieur !
– L’obligation, université par université, département par département, de définir « les attendus » permettant de sélectionner les candidats… La description de ces attendus dans le cadrage national (publié le 12 décembre 2017) est tellement exigeante que cela ouvrirait la voie à l’arbitraire le plus total… Ces critères de sélection organiseraient de fait la sélection sans critères !
– L’obligation, pour les proviseurs de lycées et les enseignants de Terminale d’opérer une pré-sélection en fonction de ces « attendus », en donnant sur des « fiches avenir » leurs avis sur les vœux des futurs bacheliers.
Aujourd’hui, l’existence du Baccalauréat comme diplôme national, organisé en épreuves terminales, anonymes, exige l’existence de programmes et horaires nationaux de la maternelle au lycée : en cela, il est la clé de voûte de toute l’école publique, laïque, nationale. Son existence oblige l’Etat à fournir dans toutes les écoles, collèges, lycées, les enseignants dispensant les connaissances disciplinaires nécessaires. Or le projet de réforme du lycée et du Bac mettra au centre l’instauration du contrôle continu qui ferait voler en éclats le principe républicain d’égalité et organiserait de fait la mise en place de diplômes maison et d’enseignements à contenus et volumes locaux.
Le « manifeste pour la reconquête d’une école qui instruise » lancé en mars 2016 et signé par plus de 1100 enseignants, parents, syndicalistes, etc., affirmait : « nous sommes devant une étape majeure : ou bien une école qui transmet des savoirs certifiés par des diplômes nationaux et des qualifications reconnus dans les conventions collectives et le Code du travail ; ou bien une école des compétences, de la déqualification au service de la déréglementation, éclatée en projets éducatifs de territoire, pour une société sans droits et sans règles, sauf celle du profit » : Plus que jamais, cette alternative est devant nous.
Enseignants, lycéens, étudiants, parents, salariés, syndicalistes, élus… : nous sommes tous concernés ! C’est pourquoi nous nous adressons à tous.
Pour la défense du Baccalauréat comme diplôme national, organisé autour d’épreuves terminales et anonymes, 1er grade universitaire ouvrant droit à l’inscription dans la filière universitaire de son choix.
Ce qui exige : Abandon des projets du gouvernement (loi ORE, « réforme » du lycée et du Bac) !
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Signer l’appel ICI
Premiers signataires : Arnaud Albarède, syndicaliste enseignant (93) ; Louis Bailly-Salins, étudiant (69) ; Jérôme Baray, professeur en sciences de gestion à l’Université Paris-Est Créteil ; Michel Barbe, professeur agrégé de géographie, retraité (13) ; Sylvie Bauer, professeure de littérature américaine, Université Rennes 2 ; Stéphane Beauvillain, professeur des écoles (13) ; Sylvie Boléa, syndicaliste enseignante (69) ; Tristan Beal, professeur des écoles (92) ; Soulef Bergounioux, syndicaliste enseignante (94) ; Christine Bourne-Chastel, professeure agrégée de lettres classiques, retraitée (13) ; Flora Bourne-Chastel, comédienne (75) ; Martine Brioude, syndicaliste (13) ; Anthony Buchert, syndicaliste enseignant ; Michel Bues, PRCE 2 (54) ; Rémy Candelier, initiateur du Manifeste pour la reconquête d’une école qui instruise (76) ;Sarah Chastel, syndicaliste enseignante (94) ; Joël Cholloux, professeur retraité, syndicaliste (74) ; Hervé Chuberre, Dr. professeur agrégé de physique à l’ENSSAT (Univ. Rennes 1), syndicaliste et père d’une élève de première ; Maryse Cohen, enseignante de lycée (93) ; Valérie Depaux, professeur de lycée (42); Franck Dory, enseignant en histoire-géographie (66) ; Jean Dubessy, directeur de recherche honoraire au CNRS, syndicaliste (57); Hélène Dubos, enseignante de lycée (93) ;Laurence Ducerf, professeur, syndicaliste et parent d’un élève de terminale (73) ; Martine Dupuy, professeur des écoles, initiatrice du Manifeste pour la reconquête d’une école qui instruise (13) ; Baptiste Duval, formateur-enseignant au GRETA de l’Eure ; Sylvie Fol, professeur en Aménagement et urbanisme à l’Université Paris 1 Panthéon– Sorbonne ; Joëlle Fontaine, professeur d’histoire-géographie, retraitée (92) ; Mariette Gaillard, syndicaliste enseignante (93); Sylvette Gall, professeur d’Allemand retraitée (13) ; Laurence Giavarini, MCF en littérature française, université de Bourgogne, association Sauvons l’Université ! ; Alain Gluckstein, syndicaliste enseignant (93) ; Pauline Guinard, maître de conférences en géographie, Ecole Normale Supérieure (rue d’Ulm) ; Sarah Hatchuel, professeure des universités, études anglophones, Université Le Havre Normandie ; Sophie Hooge, maître de conférences en Gestion, Mines Paris Tech ; Simon Hoscheit, professeur de lycée (55) ;Pierre Jallot, professeur d’histoire-géographie, syndicaliste (74) ; Gisèle Jamet, professeur d’histoire-géographie du secondaire, syndiquée, retraitée (75); Michaël Jouteux, syndicaliste enseignant (69) ; Samya Kaboub, syndicaliste enseignante, mère d’un enfant en terminale, (93) ; Fadi Kassem, professeur agrégé d’histoire, collège Paul Eluard de Guyancourt ; Donna Kesselman, professeure, Université Paris-Est Créteil ;Irène Kotcheff, syndicaliste enseignante (93) ; Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’histoire contemporaine, Paris 7, syndiquée ; Marie Liandier, professeur des écoles (13) ; Jack Lefebvre, syndicaliste enseignant (78) ; Olivier Long, maître de conférences, Faculté des Arts, université Paris1 Panthéon- Sorbonne ; Marion Mare, professeur de géographie en classes préparatoires littéraires, Lycée Montaigne (Bordeaux) ; Richard Martin, directeur du Théâtre Toursky à Marseille ; Vincent Metzinger, syndicaliste enseignant (57) ; Monica Michlin, PR études américaines contemporaines, Université Paul Valéry Montpellier 3 ; Alain Moissette, universitaire (59) ; Dominique Mouhanna, professeur de physique, Université Pierre et Marie Curie (75); Marc Mouhanna, enseignant en philosophie, syndicaliste (93) ; Adrien Normand, syndicaliste universitaire (21) ; Claire Pezière-Sellier, conseillère municipale (84); Marion Picard, enseignante en histoire-géographie (93) ; Pierre Pino, syndicaliste, Université de Lorraine ; Nathalie Ponsard, maître de conférences en histoire contemporaine, Clermont ; Véronique Rauline, maître de conférences à l’Université Paris-Ouest Nanterre ; Emmanuel Renault, professeur de philosophie, Université Paris Nanterre ; Françoise Risterucci, parent d’élève et syndicaliste (13) ; Valérie Robert, MCF en études germaniques, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 ; Ivan Romeuf, acteur, metteur en scène et syndicaliste (13) ; Philippe Roms, directeur d’école retraité (13); Luc Salaville, professeur des écoles (13) ; Gisèle Tamisier, grand-mère, pharmacienne retraitée (13) ; Régis Thiery, maître de conférences, Université Clermont- Auvergne ; Gérard Tollet, enseignant en électronique, Université Paris 12, syndicaliste ; Fatoumata Touré, étudiante en PACES 1 ère année (93) ; Jérôme Valluy, maître de conférences en science politique à l’Université Panthéon-Sorbonne (Paris 1).
Le manifeste pour la reconquête d’une école qui instruise a été initié en mars 2016 par une quarantaine d’enseignants, syndicalistes, parents, travailleurs, citoyens scandalisés par l’ampleur des coups portés à l’école publique et l’offensive d’une grande brutalité qui livre la jeunesse à l’exploitation patronale. Les différents gouvernements qui se sont succédé depuis des dizaines d’années, tous attachés à la Vème République et à l’Union Européenne et ses directives, ont organisé ce lent grignotage progressif.
Nous avons lancé ce manifeste pour mettre un coup d’arrêt à cette offensive destructrice, pour organiser la résistance collective contre le consensus de toutes les forces politiques qui la permet. C’est ce même consensus qui s’est constitué autour de la loi Peillon de refondation de l’école, déclinaison des directives européennes, dont découlent la réforme des rythmes à l’école primaire et celle du collège, éléments d’un plan de destruction d’ensemble pour répondre aux revendications patronales. Ce consensus s’est opposé à la résistance de la grande majorité des enseignants à ces contre reformes.
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Une première réunion nationale de 136 participants s’est tenue le 12 novembre 2016 à Paris.
Enseignants, chercheurs, parents, syndicalistes… ont tous fait le même constat : La volonté de détruire l’instruction, la volonté de livrer les jeunes sans connaissances, sans diplômes, aux côtés de leurs parents sans droits avec la destruction du Code du travail par la loi El Khomri, à l’exploitation capitaliste.
Des interventions sont revenues sur la raison de cette offensive, le consensus de toutes les forces politiques attachées à la Ve République et à l’Union européenne, consensus qui nous « contraint » à nous organiser, quels que soient nos engagements, pour la reconquête de l’école qui instruise.
La réunion a adopté un texte « Briser le consensus pour combattre l’effondrement en cours« .
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Une deuxième rencontre nationale s’est tenue le samedi 14 octobre, au théâtre du Toursky, à Marseille.
130 participants de tout le pays et avec plusieurs invités dont un syndicaliste italien, Lorenzo Valado qui a dressé le tableau de la destruction de l’école dans son propre pays ont adopté un « Appel aux signataires » à diffuser massivement.
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En réponse à la situation catastrophique des élèves handicapés, littéralement « abandonnés » dans les classes ordinaires, au titre de « l’inclusion » obligatoire, une vingtaine de parents d’enfants handicapés, enseignants spécialisés dans le suivi du handicap, directeurs d’établissement spécialisé, personnels de santé, personnels de l’action sociale… ont initié un appel :
» Il faut stopper l’inclusion scolaire « sauvage » pour rendre leurs droits aux enfants handicapés ».
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En janvier 2018, face aux attaques gouvernementales contre le lycée et le bac, clé de voûte de toute l’instruction publique, et l’instauration de la sélection à l’entrée à l’université, 70 Enseignants, lycéens, étudiants, parents, salariés, syndicalistes, élus… ont lancé un appel, cri d’alarme et de combat :
« Ne touchez pas au Baccalauréat, diplôme national, organisé autour d’épreuves terminales et anonymes, 1er grade universitaire ouvrant droit à l’inscription dans la filière universitaire de son choix ! »
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Plus que jamais est devant nous l’alternative affirmée dans le « manifeste pour la reconquête d’une école qui instruise » lancé en mars 2016 et signé par plus de 1100 enseignants, parents, syndicalistes : « nous sommes devant une étape majeure : ou bien une école qui transmet des savoirs certifiés par des diplômes nationaux et des qualifications reconnus dans les conventions collectives et le Code du travail ; ou bien une école des compétences, de la déqualification au service de la déréglementation, éclatée en projets éducatifs de territoire, pour une société sans droits et sans règles, sauf celle du profit » !
Enseignants, lycéens, étudiants, parents, salariés, syndicalistes, élus… : nous sommes tous concernés !
Faisons connaître le Manifeste et ses initiatives par tous les moyens à notre disposition : tracts, mails, presse…, amplifions les signatures, multiplions les initiatives locales pour ancrer ce mouvement, peser sur la situation, regroupons-nous sur les objectifs communs d’en finir avec ces lois destructrices et ceux qui les mettent en place et de reconquérir l’école de la République !