Bombardements aériens massifs, invasion terrestre impliquant plusieurs dizaines de milliers de soldats, la Turquie du dictateur Erdogan vient de lancer une guerre ouverte contre la Syrie et les kurdes, visant la ville d’Afrine dans le nord de la Syrie mais également la ville de Manbij.Une guerre ouverte qui s’inscrit dans la suite des interventions du régime d’Erdogan contre la Syrie voisine. Plus de 100 tonnes de bombes ont été lancées sur le canton d’Afrine et la ville d’Afrine. L’offensive est menée par l’armée turque, utilisant également 6 000 miliciens de l’Armée Syrienne Libre. Tombant ainsi le masque de cette soit disant organisation syrienne qui n’apparait là être qu’un instrument de l’impérialisme turc dans la région. Pendant que les bombes pleuvaient sur Afrine, la secrétaire générale adjointe de l’OTAN Gottemoeller affichait le soutien de l’OTAN à la Turquie » un état membre clé » en effectuant une visite à Ankara ce 22 janvier.
Erdogan le dirigeant fascisant de Turquie vient de lancer ses avions et ses chars contre les combattants Kurdes du Parti de l’union démocratique (PYD) et de ses milices armées, les YPG. Des forces kurdes considérées par Ankara comme une organisation terroriste en raison des liens qu’elles entretiennent avec le Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK, que l’État turc combat sans relâche depuis plus de trente ans.
Les YPG qui combattaient l’Organisation État Islamique avec efficacité et succès.<>Avec le soutien des États-Unis et de la Russie.Mais par un revirement dont sont coutumières les grandes puissances les États-Unis trumpiste qui disent « comprendre le souci sécuritaire » de la Turquie et la Russie poutinienne a retiré ses troupes de la zone concernée et sans sa neutralité bienveillante son aviation aurait interdit aux Turcs cette agression. La Russie qui jusque là entretenait de bonnes relations avec les Kurdes montre sans doute ainsi son agacement face au rapprochement américano-kurde et et espère sans doute que la discorde au sein de l’ OTAN, dont la Turquie est un pilier au Proche-Orient, est conforme à ses intérêts.
La Syrie quant à elle a « fermement dénoncé l’agression turque » qui viole la souveraineté syrienne.Les États-Unis avaient annoncé la formation prochaine d’une force frontalière dans le nord de la Syrie, comptant 30 000 hommes (dont une moitié de YPG) pour maintenir la sécurité dans les zones nettoyées des djihadistes. Le leader turc avait sans attendre promis de « tuer dans l’œuf cette armée de terroristes ».
Reste l’inconnue militaire : si le rapport des forces est à l’évidence favorable aux Turcs, il reste que les combattants Kurdes sont aguerris et motivés :« Nous avons déjà vaincu les gangs de l’État turc avant et nous allons les vaincre à nouveau maintenant », annonçait Axin Efrin, la commandante des YPJ, la branche féminine de l’YPG. Le PKK a également prévenu que l’organisation ne resterait pas spectatrice face à l’opération turque.
La politique impérialiste est en train d’enflammer toute la région : au Yémen, en Syrie, en Irak, en Iran…partout la guerre ou sa menace.
Constatons aussi que le gouvernement français est incapable de porter une politique alternative de désescalade et de paix et se comporte comme les gouvernements précédents comme un auxiliaire de l’impérialisme étasunien. Il s’engage aussi dans une politique de plus en plus belliciste allant jusqu’à annoncer un budget de guerre en augmentation vertigineuse : 2 % du PIB ! Le canon est choisit contre le beurre. La guerre et les profits pour le capital et l’austérité de plus en plus violente pour les travailleurs.
Commission internationale du PRCF – 22/01/2018
La Syrie a vigoureusement dénoncé l’agression turque. Son président Bachar El Assad déclarant samedi :
« L’agression turque contre le ville syrienne d’Afrine ne peut être distinguée de la politique poursuivie par le régime turque depuis le début de la crise syrienne fait de soutien au terrorisme et à différents groupes terroristes. » El Assad
Le parlement sryien a condamné l’agression brutale turque contre la ville syrienne d’Afrine réclamant à l’Union interparlementaire et à l’Union parlementaire des Etats membres de l’Organisation de la Coopération Islamique à condamner cette agression et à faire pression sur leurs gouvernements pour la condamner, dénonçant une agression dirigée contre le peuple et le territoire syriens.
Tandis que la Grande Bretagne affichait son soutien à la Turquie et à » son droit à défendre son intégrité territoriale », s’alignant ainsi sur le discours de Washington (sic, comme si les soldats et bombardiers turques n’avaient pas envahi la Syrie), la France de Macron brille par son silence complaison, Le quai d’Orsay s’est agitait au conseil de sécurité de l’ONU, et que la réunion demandée par la France n’a débouché sur aucune résolution ni déclaration, l’ambassadeur de la France à l’ONU se bornant à mettre en avant ses préoccupations « humanitaires ». En clair le régime de Macron ne fait rien pour stopper l’agression turque contre la Syrie et les kurdes.
De son coté, l’Iran demandait dimanche à la Turquie l’arrêt immédiat de ses opérations militaires
La Russie a indiqué que les kurdes seraient parties prenantes du prochain cycle de négociations de paix à Sotchi. Pour autant, la Russie a retiré ses observateurs militaires qui étaient présents à Afrine et n’est pas intervenue alors que les bombardiers turques violaient l’espace aérien syrien.
JBC pour www.initiative-communiste.fr