D’après les manuels scolaires en France, les Etats-Unis seraient l’archétype de la démocratie, la démocratie étant selon l’enseignement officiel et le bourrage de crane permanent le synonyme de capitalisme. Vraiment ? Mettons de coté le système électoral de ce pays qui tout en adoptant un régime présidentiel conduit à ce que le président actuel ait été élu malgré le fait qu’il a obtenu moins de suffrage que sa concurrente directe. Système qui au passage ne laisse le choix qu’entre deux candidats bien souvent bonnet blanc et blanc bonnet. Mettons également de coté les graves problèmes structurels de discrimination, raciale notamment. Un des principaux droits de la démocratie est celui pour les travailleurs de librement s’organiser et se défendre avec des syndicats. Et bien les Etats Unis viennent d’interdire l’accès à l’ONU au secrétaire générale de la Fédération Syndicale Mondiale (FSM) l’une des plus puissantes fédérations réunissant les syndicats de plus d’une centaines de pays dans le monde, une organisation qui est membre du conseil économique et social de l’ONU depuis 1946.
Le gouvernement américain refuse d’acorder un viser à Georges Mavrikos, et lui
Cette attaque des Etats Unis contre la fédération syndicale mondiale démontre que ce régime n’a que faire même de l’apparence de la démocratie. Elle démontre également que la FSM qui défend les intérêts des travailleurs, en progressant ces dernières années inquiète. Faut il rappeler que les Etats Unis avait provoqué au sortir de la seconde guerre mondiale une scission du mouvement syndical mondial pour créer une fédération à leurs mains ?
En France, les syndicalistes du Front Syndical de Classe interpellent l’ensemble des syndicalistes pour demander le retour de la CGT au sein de la Fédération Syndicale Mondiale.
Communiqué de la Fédération Syndicale Mondiale: Refus de visa au Secrétaire Général de la FSM par le gouvernement des États-Unis
En tant que Fédération Syndicale Mondiale, nous dénonçons le gouvernement des États-Unis qui a refusé de délivrer un visa d’entrée aux États-Unis au Secrétaire Général de la FSM, George Mavrikos.
Le Secrétaire Général de la FSM a prévu une visite aux États-Unis en mars 2018 pour assister à un événement des Nations Unies à New York, où il est représentant permanent de la FSM, et pour participer en tant que orateur principal à la réunion annuelle des Organisations Syndicales membres et amis de la FSM qui se déroulera le même mois à Los Angeles, États-Unis.
Nous avons suivi la procédure de l’ESTA mais malheureusement la réponse persistante des autorités étatiques compétentes des États-Unis était négative.
Cette position du Département d’Etat américain est antidémocratique et vise à empêcher l’action syndicale libre et le renforcement du mouvement syndical militant des travailleurs aux Etats-Unis. En même temps, c’est une discrimination intentionnelle contre la FSM et contre son droit à remplir son rôle au sein des Nations Unies, un rôle qu’elle a depuis 1945. Les gouvernements des États-Unis n’aiment pas la ferme ligne anti-impérialiste, antimonopoliste de la FSM et ils croient que, par des interdictions antidémocratiques, ils mettront un terme à notre action internationaliste en faveur des peuples luttant pour décider par eux-mêmes, de manière libre et démocratique, de leur présent et de leur avenir. Mais ils n’y parviendront jamais, peu importe combien de discriminations anti-démocratiques et racistes ils font contre le mouvement syndical international.
Nous avons également adressé à l’ambassade des États-Unis à Athènes sans recevoir une réponse positive.
Le Ministre des Affaires Étrangères de Grèce a également été informé, mais le gouvernement de coalition de SYRIZA et d’ANEL de l’extrême droite, ni veut ni peut assurer le droit de libre circulation des citoyens de la Grèce aux États-Unis.
En même temps, des Organisations Syndicales aux États-Unis ont envoyé une lettre de protestation au Secrétaire d’État américain, M. Tillerson, mais jusqu’à présent aucune solution n’a été trouvée.
La réponse des autorités compétentes des États-Unis à toutes ces actions légales auxquelles nous avons procédé pour la délivrance de visa, était que nous devions solliciter d’être exonérés du « Terrorist Travel System ».
Ces actions sont provocatrices et inacceptables. La FSM est une organisation syndicale internationale massive de classe, avec 92 millions de membres dans 126 pays du monde. Depuis sa fondation, en octobre 1945 jusqu’à aujourd’hui, son histoire est publique et bien connue. Il n’a jamais été servile envers les impérialistes ou les multinationales. Maintenant elle ne vendra pas non plus son histoire.
En même temps, l’interdiction d’entrée du Secrétaire Général de la FSM aux États-Unis soulève une autre question. Comment les organisations internationales peuvent-elles opérer aux États-Unis, puisque leur gouvernement établit de façon arbitraire des règles antidémocratiques et des restrictions arbitraires en matière de délivrance de visas? Nous attendons avec intérêt la position des services compétents des Nations Unies sur ce sujet, puisque les Etats-Unis interdisent l’entrée du représentant légal de la FSM dans le pays où se trouve le Siège des Nations Unies.
Sur la base de cette situation, nous demandons qu’un visa légal soit accordé au Secrétaire Général de la FSM et que toutes ces discriminations contre les cadres de la FSM s’arrêtent.
Nous assurons les travailleurs des États-Unis que, quelles que soient les difficultés et les obstacles, la FSM sera à leurs côtés dans leurs justes luttes. L’internationalisme et la solidarité sont les armes invincibles des travailleurs et des peuples.
LE SECRÉTARIAT
Communiqué de la Commission internationale du Pôle de Renaissance Communiste en France
16/02/2018
A Madame Jamie McCourt, ambassadeur des États-Unis en France.
Le PRCF exprime son indignation devant le refus des États-Unis d’accorder à Georges Mavrikos, secrétaire général de la Fédération Syndicale Mondiale, représentant des millions de travailleurs dans le monde, son visa d’entrée aux E-U.
Ce comportement digne de la chasse aux sorcières et des listes noires de l’époque du Maccarthysme est scandaleux.
Les travailleurs constateront ainsi ce que vaut la « démocratie » étasunienne. Nous ne confondons pas l’oligarchie capitaliste et impérialiste qui dirige ce grand pays avec son peuple qui souffre de l’exploitation, de la ségrégation, de la repression qui frappe les militants ouvriers, ceux des droits civiques, les filles et fils de John Brown, de Lincoln, de Sacco et Vanzetti, de Julius et Ethel Rosenberg, de Malcolm X, de Martin Luther King, des syndicalistes et des grévistes assassinés par le patronat comme à Ludlow, des Black Panther, d’Angela Davis, de Mumia Abu- Jamal ou de Leonard Peltier….
Nous exigeons que le gouvernement des États-Unis revienne sur sa décision inique et donne immédiatement son visa à notre camarade Georges Mavrikos.