2400 suppressions de postes. C’est cela l’effet des ordonnances MACRON pour les salariés de Carrefour. Ce géant de la grande distribution qui affiche toujours des bénéfices énormes. Des milliers de suppressions de postes qui ne se feront pas via un « plan social » avec les garanties en application jusqu’à présent permettant aux salariés licenciés de toucher des indemnités et obligeant l’entreprise à leur chercher un reclassement, mais par un « plan de départ volontaire ». Mais la fermeture de 273 magasins et les milliers de licenciements ne sont pas la seule des attaques contre les salariés de Carrefour. Ceux qui ne seront pas licenciés vont voir leur salaire baisser de 20%. Là aussi, on ne peut pas ne pas faire le lien avec la récente promulgation des ordonnances Macron et la loi travail renvoyant les droits des travailleurs non plus au code du travail et à la convention collective mais à la négociation dans l’entreprise. C’est sans aucun doute pour cela que la multinationale a décidé de passer ses hypermarchés en location gérance (voir ci-après ce que cela peut signifier pour les gérants…). Jean-Yves Chaussin, délégué central de FO a expliqué au micro de Europe 1 ce que cela signifie :
Avec ce nouveau statut, quels avantages vont perdre les salariés ?
« Ils vont perdre tous les accords collectifs, donc c’est une perte de pouvoir d’achat, par la remise en question d’un certain nombre d’éléments de salaire et de rémunérations substantielles : la participation, l’intéressement… Cela va aussi être une dégradation des conditions de travail, puisque dans nos accords, on avait encadré des mesures permettant d’améliorer les conditions de travail. On avait par exemple un accord sur le travail du dimanche, basé sur le volontariat. Demain, les salariés pourront être obligés de travailler le dimanche. Et s’ils refusent, c’est alors un motif de licenciement, sans indemnité ».
Est-ce que la perte de pouvoir d’achat a été chiffrée ?
« Oui, c’est 20% du brut annuel en perte de pouvoir d’achat. C’est comme si les salariés remettaient un chèque aux actionnaires en disant « on va se sacrifier, on vous donne notre rémunération, nos avantage sociaux, et vous, vous maintenez vos dividendes… »
Le PRCF, qui appelle à faire converger les luttes pour faire gagner les travailleurs, a transmis un message de soutien aux travailleurs de Carrefour.
CARREFOUR : Un plan de licenciement sans précédent !
Message de soutien de la commission lutte du PRCF
Alexandre Bompard, le nouveau PDG de Carrefour, a annoncé une véritable tuerie professionnelle. Carrefour va vendre 273 magasins et s’apprête à licencier 2 400 salariés dans le seul groupe français et 1 600 en Belgique, à réduire les surfaces de vente et à vendre des actifés non stratégiques pour 500 millions d’euro. Bref, une réduction des coûts d’environ 2 milliards d’euro, sur les épaules des travailleuses et des travailleurs.
La commission lutte du PRCF (Pôle de Renaissance Communiste en France) rappelle que Carrefour France bénéficie depuis plusieurs années de 400 millions d’euros d’aides d’Etat au titre du CICE et des exonérations des cotisations salariales. Elle soutient les travailleurs de Carrefour qui ont engagé un bras de fer avec la multinationale en organisant des manifestations tournantes dans toute la France.
Le plan de licenciement massif qui frappe les salariés de Carrefour n’est pas le seul engagé en France dans le secteur du commerce. De Pimkie à Castorama, les multinationales de la grande distribution profitent à fond des nouvelles possibilités de licencier plus pour exploiter plus offertes par les ordonnances et loi Macron, ainsi que la Loi travail. Tout en continuant à se gaver des milliards d’euros du CICE.
À lire :
CASINO : Gérants en colère
Bonjour
Nous nous prénommons Sandrine et Sebastien.
Durant, ces huit dernières années, nous avons tout donné au groupe de la grande distribution Casino FRANCE, notre temps, notre sérieux, notre professionnalisme, notre vie de famille. Nous parlons au passé car tout s’arrêta le sept décembre dernier, terminus tout le monde descend. Nous sommes aujourd’hui sans travail et avec aucune solution de logement …
Décembre 2010 nous prenons en gestion, après avoir été sélectionnés et formés au métier, une supérette sur Mont de Marsan, puis une suivante en 2014 à Biarritz. Sans concertation en 2015, le groupe décide le changement d’enseigne du magasin que nous gérons c’est à ce moment-là que tout bascule du côté obscur, le peu d’indépendance que nous avions disparaît (tout est décidé, contrôlé). Les conditions de travail deviennent très difficiles (contrôle des marchandises, blessures à répétition, heures supplémentaires, problèmes d’approvisionnement etc…). Les services commerciaux ne communiquent pas, nous laissant en difficultés.
N’ayant pas signé pour ça, nous protestons, le groupe Casino restant muet à nos contestations, avril 2017 nous officialisons la chose devant le tribunal des prudhommes ce qui nous vaut une réponse très rapide ; en effet quinze jours après, la décision est prise de fermer le magasin, et donc la rupture de notre contrat !
Face à cette violence, notre combat au quotidien est très difficile, surtout que nous le vivons en groupe, en effet Casino a reproduit cette technique d’épuration salariale plus de 2000 fois en trois ans, nous sommes donc légions à vivre ce calvaire.
En effet après avoir travaillé plus que de raison, nous nous retrouvons très rapidement, sans travail, sans salaire, sans logement car celui ci découlait directement de notre fonction, sans considération et sans justification ! Nous avons osé contester ce qui nous vaut cette situation, sous antidépresseur, dans le brouillard le plus complet concernant notre avenir proche !
De plus se rajoute à toute cette frustration une injustice supplémentaire, nous devons libérer le logement de fonction dans 15 jours, tout en sachant que celui-ci restera disponible et vide jusqu’au 31 mars ! d’où notre décision d’y rester en toute illégalité, car la seule solution est la rue avec notre fille. Casino a donc fait de nous en quelque mois des hors-la-loi.
Casino nous tue ! Officiellement notre famille se retrouvera donc sans domicile fixe fin janvier, pour protester contre cet état de fait autant injuste qu’ intolérable et pour essayer de faire connaître notre combat face à ce titan ! Moi Sébastien Balland entamerai le mercredi 31 janvier à 12 heures une grève de la faim devant le magasin Leader Price Express situé 51 rue d’Espagne 64200 BIARRITZ.
Soutenu par l’association « gérant en colère » et le syndicat CGT représentatif des gérants, je ne cesserai pas mon combat tant que les représentants du groupe Casino ne reçoivent pas une délégation afin de s’expliquer une fois pour toutes sur sa politique de licenciement de masse !
BALLAND Sandrine et Sébastien
51 rue d’Espagne 64200 BIARRITZ
06.64.20.92.25
association « gérants en colère » président :
GAUTIER thierry : https://www.facebook.com/gerantsencolere, Gerantsencolere@hotmail.com
HOUACINE didier délégué central CGT gérants succursalistes : 03.23.58.76.76
« La pilule ne passe pas chez les salariés de Castorama et de Brico Dépôt. Leur maison-mère, le groupe britannique d’enseignes de bricolage Kingfisher, a confirmé, mercredi 28 février, la délocalisation en Pologne de la partie comptable de son activité et la suppression de 450 emplois administratifs en France. Elle a aussi demandé à ses employés français de former les salariés polonais… Ceux-là mêmes qui vont les remplacer. En parallèle, une cinquantaine de postes seront créés sur des métiers techniques.
https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2018/03/01/cynisme-extreme-de-futurs-ex-salaries-de-castorama-et-de-brico-depot-appeles-a-former-leurs-successeurs-polonais/