Macron, Philippe, Le Maire et Cie ont eu beau rivaliser de mépris de classe du Salon de l’agriculture aux portes de PSA, ces arrogants personnages ont mangé leur pain blanc. Sondage après sondage, la masse des Français, et avant tout, les ouvriers, employés, petits paysans, grondent contre la baisse continue des revenus du travail et condamnent les cadeaux fiscaux que le « président des riches » a multipliés au profit des oligarques en rognant sur l’hôpital, sur l’école, sur les salaires, indemnités chômage, pensions, protection sociale et autres services publics. Tout en augmentant lourdement la CSG et le prix du gaz, de l’électricité, des timbres, des autoroutes, etc.
Contrastant avec l’extrême mollesse des confédérations syndicales face aux « ordonnances » ciblant le Code du travail, une grande journée d’action est annoncée pour le 22 mars prochain autour des cheminots, des enseignants, des étudiants et des lycéens agressés par la casse de l’Éducation nationale, de l’Université et des enseignements technologiques des autres fonctionnaires refusant la casse du statut et de l’emploi public, sans oublier nombre de travailleurs du privé, fédération CGT du commerce et syndicats de Carrefour en tête. Déjà des luttes éclatent ici et là pour la défense du service public, pour sauver le « produire en France » industriel et agricole, pour refuser les mesures liberticides qui, feignant d’attaquer les « migrants », instaurent un monstrueux État policier dangereux pour tous.
Le PRCF appelle donc chacune de ses organisations et chacun de ses militants et militantes à préparer le succès de cette journée du 22 qui, à la veille du 50ème anniversaire de la grève de mai 68, et en résonnance profonde avec la Révolution de février 1848 précédée par la publication du Manifeste du Parti communiste, peut déboucher sur un affrontement de classes salvateur entre le peuple travailleur, jeunesse scolaire et retraités compris, et ce pouvoir inféodé au MEDEF, à l’UE et à l’oligarchie « transatlantique ».
La « rupture » macronienne avec les fondamentaux progressistes de notre histoire (CNR, Front populaire, lois progressistes de 1901/1905, héritage du combat laïque et de la Révolution française) est en effet telle, que nous n’avons plus qu’un choix possible : soit chaque secteur agressé se transforme résolument en « zone à défendre », se lie aux autres secteurs en lutte et va résolument au bras de fer potentiellement gagnant avec le pouvoir, soit notre peuple plonge vertigineusement dans une intense régression sociale et sociétale travestie en « nouveau monde ». Bousculant au besoin les directions confédérales défaitistes et euro-formatées, il faut donc refuser la sempiternelle tactique perdante des « journées d’action » éparpillées, et construire la grève inter-pro reconductible exigeant le retrait des contre-réformes et portant offensivement les revendications et les méthodes d’actions travaillées en AG par les travailleurs et par les étudiants.
Mais surtout, les militants franchement communistes – ceux du PRCF mais aussi, tous ceux qui veulent se joindre à eux – doivent porter l’alternative politique sans laquelle les secteurs en lutte auront du mal à passer de la défensive à l’offensive gagnante : celle d’une société socialiste où le pouvoir politique, économique et « culturel », au sens large du mot, passera entièrement aux mains du peuple travailleur. Et pour concrétiser cette visée révolutionnaire, il faut à la fois reconstruire un vrai parti communiste marxiste, léniniste et ancré dans le monde du travail, dénoncer l’UE, dont les directives fixent mois après mois la feuille de route de Macron-MEDEF, mettre en accusation l’euro, cette austérité salariale faite monnaie, refuser l’OTAN, qui sert à mondialiser les guerres impérialistes de Trump. Assez pleurniché après l’introuvable « Europe sociale » des appareils politiques et syndicaux euro-assagis : on ne « réoriente » pas plus du dedans une dictature continentale du capital que l’on ne négocie des projets régressifs. On les combat en osant la seule revendication qui effraye les capitalistes tout en remettant la classe ouvrière à l’offensive, celle du le FREXIT PROGRESSISTE ; Macron en a si peur qu’il vient d’avouer à la BBC qu’il ne ferait pas de référendum sur l’UE « car les Français voteraient pour le Frexit »…
Lénine le disait naguère, et toute l’histoire de nos défaites récentes comme de nos victoires antérieures lui donne raison : « les réformes sont les retombées de la lutte révolutionnaire » et « on ne peut avancer d’un pas si l’on craint de marcher au socialisme ». Alors, remettons au premier plan la lutte pour le socialisme, et pour cela, osons militer, avec le PRCF, pour un vrai Parti communiste appelant les travailleurs à sortir la France, par la porte à gauche, de l’euro, de l’UE et de l’OTAN !