Par la Commission Femmes du PRCF et la Commission Exécutive.
Suite à « l’affaire Weinstein », qui a démarré aux États-Unis et a aussitôt accaparé l’espace médiatique hexagonal (compte tenu des rapports de vassalisation galopante de notre pays à l’égard de l’Oncle Sam), nombre de femmes connues ou anonymes ont dénoncé les violences sexuelles ou autres dont elles avaient fait l’objet en France, que ce soit au travail ou dans l’espace dit domestique.
Bien entendu, cet envahissement de l’espace médiatique n’est pas neutre alors que Macron et l’oligarchie capitaliste qui l’appuie saccagent tout, leurs profits exceptés: les acquis sociaux, la langue française, les pratiques républicaines, les droits les plus élémentaires des femmes salariées, paysannes, enseignantes, retraitées, etc. et la souveraineté de notre pays… sans que les mêmes journalistes s’en émeuvent le moins du monde !
La commission Femmes du PRCF tient à préciser d’emblée qu’il ne saurait être question de suspecter et de criminaliser globalement le sexe masculin, de revenir à une approche puritaine de la sexualité, ni a fortiori de remettre en cause la présomption d’innocence en encourageant tout ce qui pourrait ressembler à des règlements de comptes ou à des dénonciations calomnieuses (le Premier ministre s’est d’ailleurs assez sagement exprimé à ce sujet… pour une fois !).
Mais, cela dit, tout ce contexte malsain, qui entoure comme d’ordinaire le tapage médiatique bourgeois et qui en arrive à polluer les meilleures causes ou à les subordonner à des objectifs pernicieux et inavouables, ne doit pas faire oublier le principal : le chiffre des femmes tuées chaque année par leur compagnon (une femme tous les trois jours !) passe l’imagination. Et, dans l’impossibilité de donner des indications un tant soit peu précises – étant donné la faible proportion des plaintes déposées par rapport à la réalité des faits – on ne dira rien ici du nombre effrayant de femmes violées ou battues.
Par rapport à ces situations de violences subies par les femmes, la commission Femmes du PRCF se prononce pour des sanctions sévères, lesquelles sanctions exigent que, depuis la prise en charge des femmes violentées (pompiers, hôpitaux, lieux d’écoute et d’accueil, gendarmerie, etc.) jusqu’aux décisions de justice, tous les services concernés soient en mesure de faire correctement leur travail. Chacun voit bien qu’on n’en est pas là et que des moyens pécuniaires et humains considérables doivent être déployés pour ce faire (et la commission Femmes soutient tous les travailleurs impliqués dans ces situations de détresse des femmes, lorsqu’ils se battent, par des grèves ou par des manifestations, pour que cessent les diverses pénuries dont ils souffrent).
Mais, cela dit et quelque nécessaire qu’elle soit parfois, la répression ne résout rien du tout à elle seule – sans compter que le type de violences faites aux femmes et ci-dessus énoncées ne sont pas les seules qu’elles subissent.
Le nombre de personnes harcelées à leur travail, et parmi elles, majoritairement, des femmes salariées, est insupportable : comme l’avait vu Georges Hage – auteur de la première proposition de loi déposée dans notre pays contre le harcèlement au travail – , ces pratiques cyniques, avec ou sans dimension sexuelle avouée, font désormais partie d’un « management » patronal de plus en plus odieux. Cela ne saurait laisser insensibles des communistes et des progressistes qui n’oublient pas la manière dont la communiste Clara Zetkin a associé le combat social au combat féministe, et qui se souviennent du mot de Marx: « le degré d’émancipation des femmes est le plus sûr gradient du développement historique d’une société ».
En conséquence, le PRCF et sa commission « Femmes » …
- Soutiendront toute mesure réfléchie, débattue, pesée, visant à enseigner à l’école l’égale dignité des personnes des deux sexes, leur droit à dire « NON » à toute attitude attentant à leur dignité (pas seulement au niveau des relations entre sexes, mais aussi dans le cadre du travail!), sans pour autant cultiver une forme de méfiance généralisée et obsédante des filles à l’égard des garçons… et vice-versa. L’éducation à une égale dignité doit se faire en dehors de tout sensationnalisme médiatique, de toute forme de remise en cause de la présomption d’innocence et sans cautionner la volonté politicienne du gouvernement Macron de «gauchir» son image ultra-patronale en adoptant des mesures dictées par la seule émotion, si justifiée soit-elle. Pour avancer vers l’égalité hommes-femmes, il faut moins des réformes cosmétiques, quand elles ne sont pas ridiculement attentatoires à la syntaxe française, que des crédits d’Etat massifs permettant la création partout de crèches publiques, rétablissant le droit à la scolarisation dès deux ans en maternelle, etc. – on ne va pas ici énumérer toutes les mesures sociales qui sont nécessaires mais simplement rappeler à ceux qui gouvernent le pays qu’ils ont la responsabilité de tout faire pour que le mot « égalité » ne soit pas un vain mot inutilement gravé, après celui de « liberté », sur les frontons de nos Mairies!
- Dénoncent les ordonnances Macron qui « réforment », c’est-à-dire liquident, le Code du travail: hommes et femmes n’ont pas fini d’être violentés en toute légalité.
- Fustigent l’attitude des médias dominants qui ont banalisé (et par conséquent accepté d’accompagner) les deux lois Travail successivement adoptées en France sous la dictée du MEDEF et de l’UE. Pourtant, ces lois détruisent le Code du travail national, banalisent le licenciement abusif (tout patron peut désormais « se payer » tout salarié(e) mal vu(e) ou récalcitrant(e) puisque la punition du licenciement abusif étant désormais «plafonnée», chaque patron n’a plus qu’à mettre en place une caisse particulière pour licencier qui bon lui plaira!). Détruire le Code du Travail c’est aussi menacer gravement les CHSCT, les droits des femmes enceintes (déjà très malmenées par certains employeurs). Dans ces conditions, malgré le tapage hypocrite des médias et du gouvernement, les femmes (et les hommes) harcelés au travail hésiteront encore plus qu’aujourd’hui à dénoncer leur « porc » car le haut encadrement pourra encore plus facilement user du chantage au licenciement pour imposer ce qu’il faut bien appeler un retour larvé à l’esclavage (il est désolant à ce propos que la direction confédérale de la CGT ait cru bon de signer un texte commun avec la CFDT, laquelle a plus que facilité l’adoption du honteux projet antisocial et objectivement anti-féminin porté par Muriel Pénicaud) – et les femmes sont les premières victimes de la précarité (qui explose dans le domaine du travail et retentit très vite dans les conditions de vie quand ce n’est pas de survie: voir le nombre croissant de femmes et d’enfants qui vivent – tentent de survivre, plutôt! – dehors).
- Et tiennent à dire que le fond du problème reste dépendant de choix éminemment politiques, car il s’agit de :
- liquider le chômage, la précarité, l’échec scolaire massif, la relégation sociale et urbaine, la ghettoïsation sous toutes ses formes, le mal-logement, l’inégalité salariale entre les sexes ; revendications qui heurtent de front les contre-réformes gouvernementales aggravant le flicage des chômeurs (dont la majorité est composée de femmes), détruisant l’idée même de HLM locatives, aggravant le déclassement salarial de l’Éducation nationale et de toute la fonction publique (majoritairement féminisées), accroissant la précarité partout (casse des statuts publics et fragilisation galopante du CDI…) ;
- remettre en place une grande Éducation nationale démocratique et de qualité pour tous, objectif diamétralement opposé au contenu hyper-régressif des contre-réformes Macron du lycée, de l’Université, de l’apprentissage et de la formation ;
- liquider la marchandisation de toutes les activités humaines qui pousse à réifier le corps des femmes, à associer la virilité à l’agressivité et la féminité à la frivolité,
- en finir avec le déluge de pornographie et avec l’abrutissement permanent de l’enfance que portent les chaînes audiovisuelles mercantiles, etc.
Et tout cela suppose, non seulement d’extraire au plus vite la France de cette UE du capital qui démolit tous les acquis du peuple français (on pense au travail nocturne des ouvrières, qu’a rétabli l’UE et qu’a avalisé Mme Aubry alors ministre !), mais de sortir notre pays du capitalisme qui, sous son vernis pseudo-féministe, ne fait que renforcer toutes les violences, toutes les divisions, toutes les régressions et toutes les oppressions.
Le 8 mars 2018, actualisation d’un texte déjà publié le 10 décembre dernier
Ben un gouvernement qui abolit le code du travail abolit nécessairement le droit des femmes au travail. Dernièrement le KKE , à BRUXELLES, s’est élevé contre le droit de licencier une femme enceinte que vient de prendre l’Union européenne. Pas un mot sur les chaines patronales et gouvernementales avalisant ainsi la violence et l’injustice contre les femmes au travail et symbolisant pour la société tout entière le droit de brutaliser les femmes. MACRON brutalise, licencie et veut se faire passer avec l’aide des chaines patronales et des stars, si l’on peut dire audiovisuelles privées et publiques grassement payées c’est à dire grassement achetées pour un défenseur du droit que par ailleurs avec son gouvernement et sa police il ridiculise.