Faire entendre haut et fort la protestation des syndicalistes de classe, une urgence absolue pour ceux qui veulent gagner le bras de fer social qui vient à l’initiative de Macron !
Après PSA et IBM, la Société Générale vient de signer avec les organisations syndicales (SNB/CFE, CGT, CFTC) un accord de rupture conventionnelle qui prévoit entre autres la suppression de plus de 2000 postes dans son réseau d’agences d’ici 2020.
La surprise ne vient pas de la signature des organisations syndicales réformistes telles que la SNB/CFE et la CFTC mais bien de la CGT. En revanche, la CFDT qui a signé des deux mains chez PSA et IBM a refusé de signer cet accord. La justification donnée ci-dessous par la CGT-SG est sidérante : depuis quand le syndicat combatif de Frachon et de Krazucki, qui sut toujours bien conseiller les travailleurs par le passé – y compris quand trop d’entre eux étaient tentés de capituler devant le patronat, voire devant la réduction en esclavage de la Nation occupée par l’Allemagne –, suit-il passivement les travailleurs quand ils se trompent gravement ?
Au-delà de la sémantique Cfdétiste-réformarde, ces messieurs ont décidé de lancer un sondage par internet à propos duquel ils reconnaissent eux-mêmes le faible taux de participation des salariés : même s’il y avait eu forte participation, rien ne justifie une signature d’accord tel que celui-là.
En tout cas, c’est sur une base de réponses aléatoires de quelques salariés à un sondage lancé aux quatre vents que la CGT de la Société Générale a trahi les luttes qu’un grand nombre de militants CGT mènent contre un gouvernement et un patronat des plus ultralibéraux et agressifs que l’on n’ait jamais connu !!!
Pour notre part, nous ne sommes pas étonnés d’une telle dérive syndicale quand on sait que Bernard Thibault vient d’être engagé par le comité des J.O. pour veiller à la paix sociale (décidément, certains n’ont pas de soucis de retraite !) et que, dans nombre de secteurs, les travailleurs sont isolés les uns des autres pour être livrés séparément à la casse sociale par des dirigeants syndicaux sans principes. C’est pourquoi il est urgent, vital même, que les syndicalistes de classe se coordonnent à l’inter-pro sans écouter ceux qui leur conseillent de s’enfermer chacun dans son syndicat et dans sa profession.
Plus que jamais nous devons militer, dans nos syndicats et à l’interpro, à l’échelle locale et nationale, pour que la direction nationale de la CGT retrouve au plus tôt ses fondamentaux de classe et de masse. Sans cela, de terribles défaites, pire, de honteuses capitulations attendent notre classe et notre pays alors qu’il faudrait de tous côtés préparer le bras de fer « tous ensemble et en même temps » face à la pluie de contre-réformes macroniennes, patronales et maastrichtiennes.
La commission Luttes du PRCF
Ci-après la justification de la signature de la CGT Société Générale.
« C’est aussi dans ce contexte que, depuis fin novembre, se déroulent des négociations sur l’avenir du réseau et qu’un projet d’accord a été soumis à la signature des syndicats le 1er mars. Les retours des salariés sur le terrain et près de 65,71% des votes exprimés auprès de la CGT via internet ont été favorables à la signature. La CGT a donc paraphé l’accord sur l’accompagnement social de la transformation du réseau. Nous allons maintenant passer dans la phase suivante, celle de l’expertise exigée par la CGT et continuer notre lutte contre cette stratégie qui vise 2135 suppressions de postes d’ici 2020. En attendant, l’accord garantit 3 possibilités au salarié de BDDF concerné par une suppression de poste : une proposition convenable de reclassement, ou selon conditions, un départ anticipé en retraite (transition d’activité 4 ans avant la retraite à taux plein, payée à 70%) ou un départ volontaire de l’entreprise s’il a un projet de reconversion. Au-delà, les échanges avec les salariés pendant la négociation et la consultation effectuée par la CGT, ont mis en relief la défiance de ceux-ci vis-à-vis de la stratégie de la direction. Cette dernière ne doit pas se faire d’illusion. L’accord n’est pas un blanc-seing et elle doit tenir ses engagements, et pas seulement celui de ne pas faire de licenciements contraints. Tout aussi importante sera la mise en place de nouveaux parcours professionnels dans un cadre de sédentarisation accrue des salariés. La fin des mobilités géographiques imposées pour progresser, sera une bonne chose dès lors que les parcours permettront une réelle progression. L’accord prévoit que, pendant la transition des 3 ans qui viennent, l’instruction mobilité sera suspendue et chacun pourra mesurer si les incitations financières plus élevées dans les zones (ou pour les postes) difficiles auront été suffisantes. Au-delà de la défiance, un autre motif d’opposition à la signature de l’accord était le recours à la RCC. La CGT, qui dénonce depuis plus de 3 ans la démolition du Code du Travail, reste farouchement opposée aux ordonnances et leurs conséquences. Nous avons cependant exigé – et obtenu – que les RCC à la sauce SG soient à un niveau similaire aux plans précédents. Il ne faut pas s’y tromper, le vrai combat commence : celui contre les 2135 suppressions de poste. L’expertise et l’intervention des salariés peuvent encore changer la donne. »