« Le souvenir des combattants de la Commune n’est pas seulement vénéré par les ouvriers français, il l’est par le prolétariat du monde entier. Car la Commune lutta non point pour quelque objectif local ou étroitement national, mais pour l’affranchissement de toute l’humanité laborieuse, de tous les humiliés, de tous les offensés. Combattante d’avant-garde de la révolution sociale, la Commune s’acquit des sympathies partout où le prolétariat souffre et lutte. Le tableau de sa vie et de sa mort, l’image du gouvernement ouvrier qui prit et garda pendant plus de deux mois la capitale du monde, le spectacle de la lutte héroïque du prolétariat et de ses souffrances après la défaite, tout cela a enflammé l’esprit de millions d’ouvriers, fait renaître leurs espoirs et gagné leur sympathie au socialisme. Le grondement des canons de Paris a tiré de leur profond sommeil les couches les plus arriérées du prolétariat et donné partout une impulsion nouvelle à la propagande révolutionnaire socialiste. C’est pourquoi l’œuvre de la Commune n’est pas morte ; elle vit jusqu’à présent en chacun de nous.
La cause de la Commune est celle de la révolution sociale, celle de l’émancipation politique et économique totale des travailleurs, celle du prolétariat mondial. Et en ce sens, elle est immortelle. »
Lénine 1911