Pour le succès des luttes, il est urgent que germe de manière visible une perspective politique fédératrice, c’est-à-dire antifasciste, patriotique, populaire et anticapitaliste.
L’appel de neuf organisations, à l’initiative du NPA vite suivi par « Ensemble » et par le PCF-PGE, à « unir les forces de gauche » ne saurait être soutenu en l’état par le PRCF. Cette resucée de la gauche plurielle à laquelle ne manque même pas l’ex-ministre hollandien Hamon, thuriféraire de l’OTAN et de ses budgets de guerre en constante augmentation, vise surtout, sous couvert d’unité apparente des progressistes, à forclore le débat sur le Frexit progressiste, donc, à désarmer politiquement le mouvement social qui ne peut vaincre sans combattre à la fois Macron-MEDEF, les directives européennes et l’UE-OTAN elle-même. La manœuvre vise aussi à isoler la France insoumise, à laquelle l’extrême gauche boboïsante reproche surtout d’ouvrir le débat sur le Frexit progressiste avec sa formule « l’UE on la change ou on la quitte », si inconséquente que soit cette formule du point de vue du PRCF (l’UE est verrouillée par ses traités dans un sens totalitairement néolibéral, et elle dérive de plus en plus vers la droite, voire vers l’extrême droite, comme le montrent récemment la sommation européenne faite à la Grèce d’interdire la grève, le feu vert donné de fait par l’UE à l’interdiction des Partis communistes à l’Est et l’extrême complaisance de l’UE envers des gouvernements à participation fasciste ou néonazie : Autriche, Ukraine, Pologne).
intervenir plus fortement et plus unitairement contre l’UE
Pour autant, le PRCF appelle les communistes à intervenir plus fortement et plus unitairement contre l’UE. En effet, la France insoumise – qui représente, qu’on le veuille ou non, un potentiel de sept millions d’électeurs progressistes, dont de nombreux jeunes – subit manifestement sur sa droite de fortes tractions externes et internes. Les uns, avec Clémentine Autain, Pierre Laurent et d’autres partisans de la « construction » européenne, l’invitent au fond à régresser vers feu le Front de gauche et ses équivoques stratégiques. D’autres comptent exploiter une « votation » mal venue sur le nucléaire (quoi qu’on pense du devenir des centrales nucléaires, la campagne qui pourrait fédérer la gauche populaire et patriotique serait celle de la renationalisation totale d’EDF/GDF), totalement hors sol par rapport aux résistances sociales, pour promouvoir un rapprochement entre la F.I. et Europe-Ecologie-les-VERTS, ce parti clairement antinational, euro-fédéraliste, belliciste (Libye, Syrie, les Verts sont des fanatiques du droit d’ingérence » impérialiste !) et antirépublicain. D’autres encore espèrent que la présentation d’une liste européenne intitulée « Europe insoumise » permettra d’enterrer l’indépendantisme français dont se réclame J.-L. Mélenchon tout en rapprochant la gauche populaire française des mouvements social-européistes du type Syriza. Fort heureusement, il existe aussi à la F.I., de la base au « sommet », des militants sincères qui se battent pour l’indépendance nationale et qui refusent de frayer plus longtemps avec Tsipras au sein du Parti de la gauche européenne (PGE), cette courroie de transmission de l’UE qui tolère en son sein des partis briseurs de grève comme les dirigeants de Syriza !
Pour le tous ensemble, expliquer le lien dynamique entre Frexit progressiste et lutte révolutionnaire pour le socialisme !
Ces contradictions, inévitables étant donné la nature de classe composite de la F.I., ne justifient ni le sectarisme de ceux qui, au nom d’une vision rétrécie de l’ « identité communiste », appellent presque ouvertement de leurs vœux l’éclatement de la F.I., ni quelque suivisme que ce soit à l’égard des décisions de la F.I. En conséquence, le PRCF, qui a pris l’initiative il y a plus de douze ans, d’appeler au boycott des élections supranationales, invite tous les communistes, membres ou pas du PCF, à mener ensemble, indépendamment de Pierre Laurent et du PGE, et en tendant la main à tous ceux qui veulent une France Franchement Insoumise à l’UE, une grande campagne commune contre l’UE-euro-OTAN. Il faut expliquer le lien dynamique entre Frexit progressiste et lutte révolutionnaire pour le socialisme ! En allant systématiquement aux entreprises et aux manifestations populaires avec nos tracts et « Initiative communiste », démontrons que l’émergence de plus en plus visible et incontournable d’une stratégie de rupture progressiste avec l’UE aiderait grandement le mouvement social à passer de la défensive perdante à l’offensive gagnante.
Par ailleurs, le PRCF a été plusieurs fois contacté par la bande, dans tel ou tel département, par des militants du POID qui l’appelaient à rallier sans condition la manifestation initiée par le POID pour le 13 mai prochain. Indépendamment de tout jugement sur le contenu politique de cette manifestation, le PRCF invite le POID à contacter officiellement sa direction nationale élue pour toute discussion portant sur l’action à mener contre l’UE et sa politique destructive. Toute autre méthode ne peut mener à l’unité d’action, mais seulement à une méfiance accrue entre militants du Frexit progressiste.