Après les incidents de la manifestations du 1er mai à Paris, les syndicalistes du Front Syndical de Classe mettent les points sur les I : MACRON / Casseurs : même combat !
Le fait majeur occulté, masqué, travesti au bénéfice du pouvoir macronien : Par dizaines et dizaines de milliers, cheminots, salariés des hôpitaux, des EHPAD, agents de l’énergie, employés de Carrefour, salariés d’Air France, étudiants, lycéens sont descendus ENSEMBLE dans la rue pour exprimer leur opposition aux contre-réformes imposées par Macron et son pouvoir.
Une convergence des luttes prenant donc une allure concrète.
En plus de cette occultation des vraies raisons de la construction en cours de la convergence des luttes qui effraie tant le pouvoir, ces violences permettent au monarque en voyage à l’étranger de commencer à dessiner la figure d’autorité et de rétablissement de l’ordre qui manque encore à son image présidentielle.
Le laisser-faire de la hiérarchie policière
Par ailleurs des faits incontestables et que nous ne sommes pas, loin de là, les seuls à mentionner illustrent soit les bugs du dispositif policier (à distance des casseurs malgré les renseignements sur leur regroupement au Pont d’Austerlitz) soit une complicité politique pour laisser libre cours à la casse urbaine, les forces policières n’intervenant qu’au moment où le cortège syndical arrive sur le Pont d’Austerlitz, casse généreusement couverte par les chaînes d’information en continu.
Les journalistes de BFM eux mêmes étant contraints par ailleurs de constater que si un contrôle policier avait eu lieu dans le périmètre de la manifestation en cours de constitution, par contre le rassemblement des « hommes en noir » dûment déguisés et cagoulés et dont on pouvait constater l’équipement (sacs à dos, barres de fer, marteaux …) avaient eux miraculeusement échappés à tout contrôle.
Et que donc ils pouvaient tranquillement commencer à se livrer à leurs exactions!
Une question politique posée aux organisations syndicales
Certes le maintien de l’ordre est de la responsabilité de la puissance publique et si le désordre s’installe dans la rue à chaque manifestation syndicale c’est que quelque part le pouvoir laisse faire parce qu’il y a intérêt!
Mais la récurrence de ce type d’exactions interpelle aussi les organisations syndicales parce que c’est le sens même du combat engagé qui se trouve affecté et que les initiateurs des « manifs de tête » ne cachent pas par ailleurs leur volonté que se produise la confusion souhaitée entre manifestants et casseurs en s’affublant comme ils l’avouent par exemple dans certains de leurs écrits de chasubles syndicales!
Donc, si cette intrusion d’éléments extérieurs au mouvement social, prenant systématiquement la tête des manifestations avec l’objectif de procéder sur le parcours prévu de la manifestation à des destructions, des actes de vandalisme n’est pas nouvelle, elle a revêtu en ce 1er mai 2018 une ampleur inédite occupant le devant de la scène médiatique au point d’affecter fortement la visibilité des enjeux du combat engagé contre l’oligarchie macronienne.
La lutte contre ce dévoiement devenant par conséquent une question politique posée au mouvement syndical l’action de ces éléments se soldant à plusieurs reprises ou à l’interruption des manifs ou à l’empêchement de la jonction symbolique des manifestants entre cheminots et fonction publique comme cela s’est produit le 22 mars dernier à Paris.
D’autant qu’en arrière plan monte la petite musique de la légitimité des manifestations elles-mêmes dont on sait qu’en tout temps ce sont les questions d’ordre public qui ont toujours été invoquées pour l’interdiction du droit de manifester et que de 1954 à 1968 le premier mai a été interdit dans notre beau pays « des droits de l’homme ».
En atteste le genre de question complaisamment mise en relief dans l’émission réactionnaire de Lagardère sur la 5 « C dans l’air » qui en ce premier mai s’interroge ingénument :
« Les défilés finissent toujours par dégénérer, pourquoi les syndicats ne devraient-ils pas choisir d’autres moyens d’expression ? »
En conséquence toute complaisance à l’égard des casseurs est lourde de déconvenues et de dangers pour le mouvement social ! il en va de même à l’égard des pratiques de rassemblement en avant du cortège appelé par les organisateurs et qui ouvrent la porte à toute les manipulations comme on peut le constater avec la manif de ce premier mai où les médias ne cessent de distinguer un cortège de 14. 000 manifestants dans lequel les casseurs se seraient infiltré et un cortège dit « officiel » lui fort de 20.000 manifestants.
On voit bien à partir de ce flou et de ce distinguo à qui profite ce genre d’opération !
Dans les jours qui viennent rien n’est plus urgent que de replacer au centre la nécessité des luttes convergentes pour isoler le pouvoir macronien décidé à imposer ses contre-réformes et à assurer le succès le plus élevé possible des prochains rassemblements : les manifestations nationales des cheminots ce 3 mai et le 14 mai, le 5 mai contre Macron, le 22 mai pour les fonctionnaires …